Tempête en fin de journée. Le vent, parfois avec de violentes bourrasques, a bercé la soirée. Un orage a éclaté pendant qu'un grésil blanchit les toits. L'avion en provenance de Hamburg est annoncé à 22H23. La fenêtre de la cuisine est ouverte, une paire de pantoufles scrute le ciel avec angoisse. Le paysage est malmené par les courants d’air. Soudain, le bruit des moteurs du Hambourg se font entendre. L'avion est visible quelques secondes parmi les nuages. Un éclair illumine la carlingue. Puis le vent et les nuages recouvrent le décor. Le display de la gazinière affiche, après plusieurs minutes qui paraissaient des heures, l'arrivée de l'avion à Belp-Berne.
La tempête sème la pagaille dans la ville fédérale. Le tarmacadam avec des vagues de six mètres fait valser les voitures et les bus comme des fétus de paille. Les écumes de goudron engluent les passants. Les malheureux sont aussitôt roulés dans des plumes d'oie et jetés hors de la ville. La cavalerie, Rantanplan en tête, trotte en direction de la capitale. Un cavalier, cigarette au bec, dans une litanie triste, se plaint d'être un pauvre garçon vacher solitaire. Cet étrange équipage disparait dans un coucher de soleil en carton-pâte. Rideau.
Ruzica et Susanna sont le nom des deux tempêtes qui se sont alliées pour agiter les airs et les esprits de ce Mardi gras.
Menu du dîner de Mardi gras
Salade composée de mâche, de fenouil cru et de choucroute crue
Crème de racine de persil
Cochon de lait au four
Ragoût de butternut
Mousse au chocolat