Un automne masqué - Nuit 9/18 - avoir le seum
" j’ai trop le seum"
Quelques éléments de réponse glanées sur la toile virtuelle :
- Étienne Lantier fait pas les choses à moitié en fait il a le seum pasq’il s’est fait tèj’ de sa teboi pasqu’il a péta son boss pasque son boss lui manquait trop de respect et ça c’est pas correct sérieux donc il a le seum il fait nuit et il est à Pôle Emploi […]. — (Quentin Leclerc & Michel Pimpant, Les Boloss des belles lettres : La littérature pour tous les waloufs, J'ai Lu, 2013)
- Les jeunes Français parlent un mélange de français, de verlan, d’arabe, de tzigane, d’anglais, de vieil argot et d’expressions inventées. « J’ai le seum » tiré de l’arabe, veut dire « Je suis en colère ». — (Isabel Rivero-Vila, L’Interculturel à travers le multimédia dans l’enseignement du français langue étrangère, Ediciones Universidad de Salamanca, 2014, page 370)
De la même façon, « avoir le seum » peut aussi être rendu plus intense par l’ajout du mot « trop » largement employé par les jeunes, voire les très jeunes, à la place du mot « très ». Vous savez, quand vos enfants vous disent d’un plat délicieux « c’est trop bon » au lieu de « c’est très bon ».
L’expression devient alors « avoir trop le seum ». Ceci ne rend pas grand chose à l’infinitif. Mais cela prend toute sa puissance au présent de l’indicatif « j’ai trop le seum ».
Avoir le seum signifie « avoir la haine, être dégoûté, avoir la rage, avec un sentiment de frustration ». Par extension, c’est aussi « être en colère ».
Cette expression est apparue en français vers 2004 mais c’est surtout à partir de 2012 qu’elle s’est répandue, lorsque le mot seum a été employé dans plusieurs chansons de rap. À partir de là, le mot seum et l’expression avoir le seum se sont diffusés d’abord dans l’argot des banlieues, puis dans l’argot des jeunes en général.
L’expression avoir le seum est synonyme de avoir les boules. Ces deux expressions veulent dire la même chose, mais elles ne sont pas employées par les mêmes générations !