10 juillet 2023

Un été au pied des Alpes - Un soir, t’en souvient-il ?

168e devoir du Goût de Lakevio

Goût 2

Consigne

Cette toile de Fernando Saenz-Pedrosa, dont on a déjà vu une toile dans un autre devoir où il était question de quai de gare et d’attente, semble bien triste.
Pour quelle raison cette femme semble-t-elle si triste ?
Racontez une histoire est soyez sûres et sûr qu’elle sera lue lundi.

Ce serait bien si votre histoire commençait par « Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. »
Et qu’elle finît par « On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »
Vous êtes tranquilles maintenant, le bac c’est fini !

Oh les beaux jours

« Il m’arrivait aussi de me demander si je ne m’inventais pas habilement une excuse en prétendant que j’avais déjà cessé de l’aimer. » Était-ce l’incipit d’un roman que les gares ne proposent plus faute de kiosques, l’état d’esprit d’une esseulée à la pensée brouillonne, elle larguait ou était larguée par Ben, la consigne d’un atelier d’écriture ou le premier plan d’une histoire cinématographique présentée au 22e Festival international du film fantastique de Neuchâtel avec John McTiernan parmi les membres du jury ?

L’express de 15h04 battait une campagne écrasée de chaleur, au loin, un troupeau de vaches réfugié à l’ombre d’une allée de peupliers d’Italie ruminait les rares herbes échappées de la sécheresse. Plus tard, la voie ferrée passera au large d’un alignement de piscines, plus-values de maisons cossues. L’eau fraîche déversée dans ces cuves de béton nargue trois carpes qui étouffent dans une flaque d’eau, le ruisseau est à sec. Les pluies sporadiques qui accompagnent de violents orages ne ruissellent qu’un bref moment, le mal est plus profond, sous terre, à mille lieues de l’agitation urbaine et des dingueries postées par des jeunes, en mal de célébrité, sur des réseaux sociaux chiffrés de bout en bout, le drame sourd dans les entrailles de la terre, sous le regard impuissant des stalactites, les nappes phréatiques agonisent.

Fenêtres inamovibles, climatisation défaillante, les passagers de l’express de 15h04 transpirent, la sueur forme de petites mares à leur pied que des chiens écrasés de chaleur lapent. Indifférent à ce climat saharien, un jeune gars à l’élégance italienne, partageant son coin avec trois autres voyageurs, épaule appuyée contre la fenêtre, lit « Le soleil sur Aubiac », un essai de Georges Borgeaud, dans la réédition de 2012 des Éditions Zoé. Le train surpeuplé, les wagons surchauffés ne le préoccupent guère, son esprit vagabonde du côté de Saint-Cirq-la-Popie.

Éloignons-nous.

Les clapotis sur les galets d’une plage lacustre se mêlent aux cloches d’une église lointaine, l’angélus du soir. 
Un muret, un carré d’herbe jaunie séparent la plage de la rue. L’hiver, quand le lac lutte avec les violentes bourrasques d’un vent glacial, ses écumes s’égarent parfois sur la chaussée, léchant la gare, imposant bâtiment en granit imitant les cathédrales. Le muret s’interrompt l’espace d’un passage, un lampadaire juché sur une imposante colonnade en marque l’emplacement. Une serviette de bain déborde d’un panier, un panier tressé, souple, avec des anses démesurées qui permettent de le transporter sur l’épaule. Panier oublié près du lampadaire par des baigneurs impatients de partir en goguette. C’est là qu’elle avait choisi de s’asseoir.
Un gars sur une bicyclette en passant près d’elle lança un « Belle demoiselle ». Il avait d’un coup d’œil enregistré les détails de la silhouette, la chevelure dorée par le soleil couchant, le débardeur rouge, les jambes croisées, brunies par l’été, sous une longue jupe presque transparente, un ruban étroit, couleur d’automne, partant à l’assaut de la taille en colimaçonnant, imprimé sur le tissu blanc, les chaussures ouvertes et légères, une main à l’abandon dans le vide et l’autre triturant un morceau de papier.
Pensive, elle ne remarqua pas le cycliste qui passait bruyamment, un poste à galène ligoté sur le porte-bagages diffusait une musique à plein volume, un jazz acide, « Virtual Insanity » du groupe de musique britannique Jamiroquai.
Elle pensait que marionnettiste, elle manipulait ses amants, qu’avec dextérité sans emmêler les fils elle s’en approchait ou au contraire s’en éloignait. Elle soupira et si c’était eux, Ben, Vincent, François, Paul et les autres qui se jouait d’elle. Un voile de tristesse, ou l’ombre d’une mouette rasant la plage, assombri son visage, rapidement dissipé par un sourire radieux. Elle relu le télégramme qu’elle froissait et défroissait depuis midi. Jef arrive avec l’express de 15h04.
Une dame très âgée, cheveux blancs dorés par le soleil couchant, pull rouge en coton, jupe longue, blanche, avec un étroit ruban couleur hiver qui colimaçonne jusqu’à la taille, arrêta son déambulateur à la hauteur de la jeune femme mélancolique. En la regardant droit dans les yeux, elle murmura :
« On méconnaît terriblement la durée de l’éphémère. »

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20 septembre 2019

Un été en Suisse - Rêveries sans fin, cafetière italienne, automne : final approach, une symphonie irlandaise pleine de surprise

Et si nous partions pour l'Irlande...
Le "Vivace ma non troppo pesto" d'une symphonie irlandaise de Hamilton Harty est enjoué, presque jazzy par moment et le "lento ma non troppo" est propice à la rêverie...

Sir Herbert Hamilton Harty est un compositeur, chef d'orchestre et pianiste-accompagnateur britannique, d'originaire irlandaise, né le 4 décembre 1879 à Hillsborough (en) (Irlande), décédé à Hove (Angleterre) le 19 février 1941.

Hamilton Harty, Une symphonie irlandaise (1924)


1. On the shores of Lough Neagh (Aleggro molto)
2. The Fair Day (Vivace ma non troppo pesto)
3. In the Antrim Hills (lento ma non troppo)
4. The Twelfth of July (Con molto brio)

Ulster Orchestra
Bryden Thompson, direction

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26 juillet 2019

Un été en Suisse - Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur

Un orage à mis fin à l'épisode caniculaire de juillet. La Ville fédérale a eu les restes de l'orage. Un peu de vent, des éclairs et de la pluie. Le mercure s'est compressé dans son tube. La chaleur s'est estompée, on respire. Les fenêtres de tout l'appartement sont ouvertes. Un concerto pour deux clarinettes de Franz Krommer envahi l'espace de la cuisine. Lors d'un autre été, un autre concerto pour deux clarinettes était joué (ICI)

Franz Vincenz Krommer (František Vincenc Kramář) est un compositeur tchèque de langue allemande, né le 27 novembre 1759 à Kamenice (Moravie) et mort le 8 janvier 1831 à Vienne.

Franz Krommer - Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur, Op.35

Mouv.I: Allegro 00:00
Mouv.II: Adagio 10:16
Mouv.III: Rondo 15:12

Clarinette I & direction: Kálmán Berkes
Clarinette II: Tomoko Takashima

Orchestre: Nicolaus Esterházy Sinfonia

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01 juin 2019

Un été en Suisse - Moteur ..!

L'été météorologique commence ce 1er juin

                                                         Un été à la Schenkstrasse - 2011
                                                                                   Été urbain - 2012
                                                                  Un été de porcelaine - 2013
                                                                                         Été'14 - 2014
                                                                       Un été aigre-doux - 2015
                                                                                          60e été 2016
                                                                                     L'été russe 2017
                                                                              Un été sans fin 2018
                                                                           (Cliquez sur les dates pour admirer la splendeur des étés passés...)

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11 juillet 2017

L'été russe - ...

soleil éteint
rongé au ver
D'une rouille
Incertaine
J'aligne
des mots
aveugles
pour étoiler
Un ciel en
loque

Francis Giauque (1934-1965)

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19 juin 2017

L'imprimante

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Aujourd'hui, on pouvait choisir un des sept portrait proposé. Il fallait faire une biographie ou évoquer le portrait choisi.

 

- Salut.
- Salut.
- C'est qui ce mec sur l'imprimante?
- Je n'ai aucune idée. J'ai fait un clic erroné en voulant imprimer un rapport et voilà, un inconnu s'est pointé. En plus je n 'ai plus de connexion depuis une heure.
- Ce mec me dit quelque chose.
- Salut les ploucs, c'est la bourre? 
- Salut Julie. Georges est en panne de connexion.  Il est imbuvable. Dis, tu connais ce mec qui est sur l'imprimante?
- Tu es naze ou quoi, Mireille? Tu ne reconnais pas François Barrière?
- Le fils d'Alain? Ironisa Georges.
- Non, je ne crois pas précisa Julie. J'ai l'impression d'avoir affaire à des ploucs de chez plouc... François Barrière, un acteur qui casse la baraque en ce moment, ajouta-t-elle.
- Le cinéma, pour moi c'est un peu dépassé. A part ça, il est sexy ce mec, ajouta Mireille en regardant la photo sur l'imprimante. 
- Il a 28 ans, il a raflé le César du meilleur acteur en début d'année, le grand prix d'interprétation à Cannes au printemps. Il est en couple avec Lucia, une actrice italienne...
- Julie, au lieu de débiter le bottin mondain, au boulot, tonna Georges.
- Je prends la photo, annonça Mireille.
- Je prends la photo, imita Julie.
- Bon, les midinettes, la connexion est revenue. On bosse.
On entendit les mouches voler dans le bureau.
Le portrait de François Barrière, oublié dans le bac de l'imprimante, termina sa carrière dans la poubelle.
Le philadelphus parfume les interminables soirées de juin.  L'Été, le bel été se pavane...
Adieu donc
Enfants de mon coeur

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16 juin 2017

Bientôt les vacances...

Jacques Monty, ou Monty, nom de scène de Jacques Bulostin, est un auteur-compositeur-interprète et producteur de musique français né le 18 février 1943 à Chezal-Benoît (Cher).

Chanson extraite du 45T vinyl sorti en mai 1965, disques Barclay. Un album 33T est sorti à la même époque avec ce titre vedette.

MONTY - Bientôt les vacances - 1965



La version originale..:
Jewel Eugene Akens (12 septembre 1933, Houston, Texas - 1er mars 2013, Inglewood, Californie) était un chanteur américain et producteur de disques .

Jewel Akens-The Birds and the Bees

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15 juin 2017

Le ciel

comme un orage
à bout de souffle
l'angoisse s'apaise
au crépuscule
l'animal traqué
trouve enfin le repos
dans les méandres
de l'obscurité

Francis Giauque

 

Le ciel, ce soir, à Grosshöchstetten... Vers 21h00

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10 juin 2017

Nocturne

La mort est si proche
à chaque aube
que je la sens
monter en moi
comme un fleuve
souterrain
qui charrie
dans mon corps
ses éclats empoisonnés
la mort est si proche
quand je me tais
qu'il suffirait
d'une seconde d'oubli
pour qu'elle envahisse
mon sang
et me jette
dans une terre
sans soleil

Francis Giauque (1934 - 1965)

La nuit est bien avancée, la fenêtre de la cuisine est ouverte. J'écoute le Trio / Notturno, en mi bémol majeur, pour piano, violon et violoncelle "Triosatz" D897 de Schubert. Soudain, l'adagio débute et vous déchire l'âme. Le corps frissonne. Je suis mal barré, en écoutant cette musique d'une beauté vénéneuses, je lis des poèmes de Francis Giauque. Entre la musique et le texte, aucun répit pour le repos de l'esprit. Tout vacille, dans cette soirée d'été tiède.  Des effluves du philadelphus montent du jardin. Ce parfum entêtant s'ajoute au spleen ambiant. Pour rompre ces tourments de l'âme, je plonge mes lèvres dans une petite tasse blanche,  ma dose de ciguë, qui a pour nom café, m'y attend. Ce breuvage rompra le maléfice.
Au loin, un clocher égrène les douze coups de minuit...

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08 juin 2017

Soirée de juin à Berthoud

Le château veille sur la cité...
Aujourd'hui, la lumière fut magnifique.
C'est les beaux soirs d'été...

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