28 février 2023

Les mois d'hiver - Dernière

Les mois d’hiver se terminent abruptement aujourd’hui.
Le printemps météorologique commence demain…

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Le petit village dans les montagnes ce matin.

JEAN MARIE VIVIER La Manic.

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24 février 2023

Les mois d'hiver - Addiction aux livres

Je relève le col de mon manteau, je chausse des lunettes de soleil aux verres d’une noirceur extrême, j’ajuste mon chapeau, un chapeau en feutre gris, un gris qui se fond dans la grisaille du jour. Un chapeau sorti de chez un accessoiriste officiant dans les studios de cinéma d’une grande compagnie cinématographique installée à Cineccità, Rome. Un chapeau qui ornait la tête de monstres sacrés du septième art, inspecteurs de police ou espions qui venaient du froid, un chapeau qui indiquait au spectateur l’emplacement, dans la foule de figurants déambulant dans une rue en carton-pâte, de leur artiste préféré. Il ne reste de cet âge d’or du cinématographe que le chapeau que je porte.
J’ai le sentiment que tout le monde scrute cette silhouette étrange, chapeau dissimulant un faux blond à la chaussure noire, lunettes de soleil fumées, manteau à la Clark Gable, qui glisse sans un son, en noir et blanc, dans une rue mal famée, un paquet de livres sous le bras.
J’allonge le pas. Des tueurs de livres sont à mes trousses.
En quittant la librairie, la libraire a chuchoté aux creux de mon oreille sourde aux rumeurs de la ville, qu’elle pouvait m’envoyer les livres que je lui commanderais par téléphone, par messagerie spéciale, procédé discret. Elle a glissé le numéro de son officine, écrit au verseau d’un morceau de papier cadeau, dans la poche de mon smoking. No smoking ai-je hurlé.
Assis dans un wagon de seconde classe, j’attends que le train quitte le décor pour regarder les trésors littéraires achetés en catimini dans la ville de mon enfance/adolescence. Le train siffle trois fois, le chef d’orchestre lance la musique de la séquence finale. La Pacific 231 s’ébranle, derrière elle les wagons d’un orient express de pacotille, dans lequel un crime sera commis, suivent.
Le mot fin écrit en lettres blanches grossi à vue d’œil et achève les chevaux dans la fosse d’orchestre. Pauvre Honegger !

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21 février 2023

Les mois d'hiver - La ville de mon enfadolescence

Quelques vues de La Chaux-de-Fonds. Mais où sont les neiges d’antan ? À l’époque de mon enfance, il y avait de la neige jusqu’à fin mars, parfois début avril. Aujourd’hui la température dans la Cité horlogère, située à 1000 m. oscillait aux alentours de 15 à 16 degrés !

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12 février 2023

Les mois d'hiver - Cinéma japonais

DIMANCHE 12 FÉVRIER 1933

Établissements «Shoji» pour un bain «Spécial» avant de passer à la pharmacie «Sankyo». Taxi de Gaien, via Shinbashi, pour Kamata. Taxi encore pour la colline Kyoryûchi de Yokohama. Restaurant «Anraku» dans le quartier chinois. De retour à Ginza, on est passés au café «Colombin», puis au «Mon». On a même joué au mahjong avant qu'Hashimoto ne prenne le train de 11h10 pour Osaka. Vivre à Tôkyô serait franchement éprouvant si je devais vivre tous les jours à ce rythme!

Yasujiro Ozu
Carnets 1933 - 1963

9853ECA8-7242-4E63-AEBB-12F64051ABA6Descente avec le car postal de 15h35 pour aller prendre un café et manger une pâtisserie chez Rieder à Interlaken. Remontée à 17h04

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11 février 2023

Les mois d'hiver - Un ciel moutonneux

Le train longeait la rive sud du lac de Thoune. De la fenêtre du wagon-restaurant, situé au premier étage, soudain des moutons au-dessus du Niesen…

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La belle lumière du soir vue de la fenêtre de la cuisine/salle à manger/salon...

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Bientôt l'heure du souper...

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Antoine Aspirine
La Manic

Antoine Aspirine
Écrit et composé par Georges Dor, en 1967
Enregistré à Montréal, 2018
Captation vidéo : Sphera Collective
Son : Maxime Philip


19 janvier 2023

Les mois d'hiver - Les toits sous la neige

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 Le petit village dans les montagnes mardi. Il neigeait.

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Le petit village dans les montagnes mercredi. Il neigeait.

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3E8C1A45-452D-4A70-9003-0FDBEAC05C58Le village des vacances de mon enfance cet après-midi. Soleil sur neige.

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16 janvier 2023

Les mois d'hiver - Il a neigé cette nuit dans le petit village dans les montagnes, mais là-bas les étés sont brûlants...

 

Lakevio

149e devoir de Lakevio du Goût
Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.

Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu'allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
À lundi j’espère.

 

« Mais qu'allait-elle faire là-bas ? »
Pieds nus, vêtue d’une robe verte, un vert qui oscille entre le vert émeraude et le vert suédois, cheveux mi-long qui tombent sur les épaules, Line scrute la forêt qui jouxte le parc.
Une plate-bande intégrée aux dalles en granite noir qui forment le sol du rez-de-chaussée de la bâtisse, où poussent des hostas, marque le passage entre le patio et le parc. Line quitte le patio par le côté jardin.
Le patio juste tiédi par les journées d’un été brûlant, désert et presque vide respire le silence. Un tapis persan, une table basse et un olivier en pot meublent cette pièce ouverte sur le jardin par une arche aux murs épais.
Une tasse et un ordinateur posés sur la table basse sont les seuls signes d’une présence humaine récente. Le café dans la tasse est tiède, l’ordinateur vient de mettre l’écran en mode pause.
Presque imperceptible le moteur d’une voiture qui longe le chemin en bordure du parc est couvert par les cris d’un corbeau freux.
Un jeune homme vêtu d’une paire de bottes noires, d’un jeans et d’une veste en cuir entre dans le patio par le côté cour. Il doit avoir une vingtaine d’année. Discrètement il vérifie si son couteau est en place dans sa botte gauche. Il braconne parfois.
Un léger cliquetis, il se retourne brusquement.
« Mais… »
La phrase reste en suspens, le coup part. Frappé en pleine poitrine, il est projeté en arrière par la violence de l’impact. Il est comme cloué au mur. Line pose le fusil sur la table basse. Elle ramasse les clefs de voiture échappées des mains du jeune homme.
Elle boit le café tiède en grimaçant, embarque la tasse, l’ordinateur et le fusil. Elle récupère ses chaussures derrière l’olivier en pot.
Juste avant de s’écrouler sur le granit noir, le jeune homme murmure une phrase mystérieuse, couverte par le moteur d’une Ford Galaxie qui démarre en trombe,
« J’en retirai le soulagement espéré… »

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13 janvier 2023

Les mois d'hiver - Le bouquet

Berne vendredi 13 janvier

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Le bouquet du Versa bar

Un doppio

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Sur le chemin du retour, le Niesen vu du train

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11 janvier 2023

Les mois d'hiver - « Le dehors et le dedans »

Ce n’est pas une fantasmagorie due à l’excès de doppios bus au Versa bar, la girafe qui fait le pied de grue sur les marches du théâtre de la Ville fédérale est habillée par un grand couturier de Paris.
Une chapka en peau de castor et une écharpe en vigogne réchauffent son cou interminable quand le mercure s'enfuit de son tube de verre.

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Hommage à la géographie ancienne

Cartulaire de mon cœur
paroles du monde ancien
vieux mots usés et sages
qui pour un temps m'aviez fait compagnie 
et si souvent porté secours
d'où me revenez-vous ce soir ?
bourdonnants, suspendus à mon cou
flammèches ou abeilles
sur l'étole du prélat défroqué

Mots du secret, du souci et de l'ombre
murmures, portée de rats, fourrure du souvenir
frileusement nichés sur mes genoux
que d'anxiété dans ces brillantes prunelles
qu'attendez-vous encore de moi?
voilà si longtemps que nous nous sommes quittés

Il fait noir dans la cuisine
un peu d'alcool brille au fond du verre
tu te tais alors qu'il faudrait que tu hurles
Judas des mots
et tu n'as pas fini de payer ton silence

Genève, hiver 1977
« Le dehors et le dedans »
Nicolas Bouvier

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23 décembre 2022

Les mois d'hiver - Charles



Une charogne

Charles Baudelaire

Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d’été si doux :
Au détour d’un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l’air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d’exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu’ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s’épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l’herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D’où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s’élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d’un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l’eau courante et le vent,
Ou le grain qu’un vanneur d’un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s’effaçaient et n’étaient plus qu’un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l’artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d’un œil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu’elle avait lâché.

– Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j’ai gardé la forme et l’essence divine
De mes amours décomposés !

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