Un été au pied des Alpes - Journée avec nuages
Les Alpes dans les nuages, le Mönch vu depuis Interlaken cette après-midi
L'Augstmatthorn en début de soirée, vu depuis le balcon
APRES TROIS ANS
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.
Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.
Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Poèmes saturniens
Paul Verlaine
Editions de Cluny, 35 et 37 rue de Seine - Paris VI, 1942
Le 5 juin, j'ai filmé le jardin de Lignières, le village des vacances de mon enfance, dans la belle lumière du soir.
Lignières Le jardin La belle lumière du soir
Lignières
Le jardin
La belle lumière du soir
Filmé le 5 juin 2023
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
Un été au pied des Alpes - Les soirs de pleine lune, « Bonsoir Madame la Lune »
Escapade à Brigue...
Marjal (né Jules-Marius Soulié à Paris le 11 août 1881 et mort à Clichy le 2 mars 1940) est un chanteur de la Belle Époque
Un été au pied des Alpes - Comme un p'tit coqu'licot, mon âme ! Comme un p'tit coqu'licot.
Le petit village dans les montagnes
Pavots à fleurs de pivoine, le bleu au premier plan c'est de la bourrache. Les fleurs de la bourrache sont comestibles, elles ont un goût d'huître.
Comme Un P'tit Coquelicot par Mouloudji
Un été au pied des Alpes - Planter café / C´est pas pour les gens fragiles / Y a qu´à se baisser/Mais c´est ça qui est difficile
10h20, wagon-restaurant de la Deutsche Bahn, Interlaken-Berne (le train arrivera ce soir à Hambourg Altona), espresso genre tord-boyau, croissant au beurre tiède et délicieux, lecture, une lecture qui se déguste lentement, comme un vrai espresso, un texte qui sied bien à ce train qui semble flotter au-dessus de la voie ferrée.
11h30, doppio au Versa bar.
La une de la prestigieuse NZZ, consacrée à la France, titre : « La situation dans les villes françaises est explosive »
13h25, Tibits, petite collation, espresso et lecture de la presse. Le quotidien Le Temps titre en une : « Les banlieues françaises brûlent de rage. »
17h30, cafetière italienne à la maison
Après avoir ingurgité tous ces cafés, le brouillard s’est installé dans le petit village dans les montagnes !
Un été au pied des Alpes - Orage
Un orage en fin d’après-midi
De la pluie
A l'arrêt du car, ce matin, entendu des propos pessimistes entre un paysan qui rentrait un chargement de foin et une dame du village. La dame disait que c'était bien d'avoir ce beau temps pour la période des foins. Lui, il a dit qu'il maudissait ce beau temps. Les vaches sur les alpages n'ont pas d'herbe, la production de fromage d'alpage tourne au ralenti. Le fromage d'alpage est une plus-value importante dans l'équilibre du budget et que sans pluie il n'y aura pas de regain, donc pas assez de fourrage pour l'hiver...
Et pendant ce temps-là, sur une chaîne de télévision française, une émission propose un changement de vie à des citadins qui veulent vivre à la campagne, dans une maison si possible avec une piscine... L’agent immobilier dit que c’est important une piscine, lors de la revente de la maison il y aura une belle plus-value. Malheureusement il n’y aura pas assez de meules de fromage d’alpage pour remplir les piscines !
J'ai filmé l'orage du 20 juin :
Le petit village dans les montagnes
Orage
Filmé à Habkern le 20 juin 2023
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
Un été au pied des Alpes - Cinéma japonais
MERCREDI 28 JUIN 1933
Jour de paie = jour de déprime.
Jusqu'à quand me faudra t-il supporter ça? J'ai de plus en plus de mal à l'accepter et je sens que bientôt, un simple «Such is a life!» ne suffira plus à me contenter!
Yasujiro Ozu
Carnets 1933 - 1963
Le jardin de Lignières, cet après-midi
Deux pavots de hasard
Un été au pied des Alpes - La quiétude des dimanches après-midi
Le petit village dans les montagnes - Quiétude d'un dimanche après-midi...
Nous sommes en pleine période des foins.
Le petit village dans les montagnes
Quiétude d'un dimanche après-midi
Filmé à Habkern le 25 juin 2023
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
Un été au pied des Alpes - Roman fleuve pour un devoir du lundi
167e Devoir de Lakevio du Goût
La consigne du Goût. On lit le Goût ICI
Il me semble que Lakevio avait déjà proposé cette toile de Harold Harvey mais j’aime beaucoup cette toile alors il ne me reste plus qu’à trouver une autre idée pour éviter de me faire taxer de « recyclage ».
Le moment étant à l’été et aux balades dans les prés, auriez-vous par hasard une idée de ce que pensent ces deux enfants pendant cette halte champêtre ?
Note
Par un curieux hasard la proposition du Goût, pour le devoir de ce dernier lundi de juin, me donne l’occasion de terminer une histoire qui laissait entrevoir une suite, à la fin du texte la mention « à suivre » donnait l’illusion que rien n’était terminé. Les acteurs retrouvés jouent la fin de cette comédie humaine. Le début se lit ICI
Et la fête continue
Il était en tenue d'été, couché dans l'herbe d'un parc parisien. Quelques fleurs de dent-de-lion égayaient la pelouse. Certaines fleurs étaient déjà en graine. Ce sont ces boules blanches qui s'éparpillent quand on souffle dessus, ce geste est immortalisé sur la couverture du Larousse, avec cette maxime, écrite au-dessus des graines qui s'envolent, « je sème à tout vent ».
Le 8 mai 2017, après s’être embrassé langoureusement avec Marine, Emmanuel avait jeté sa veste sur son épaule et, avant de s’enfoncer dans sa nouvelle vie, avait donné rendez-vous à Marine dans cinq ans dans ce parc parisien où les pissenlits s’égayent.
Une pandémie s’était, dans les années 20, insinuée dans le monde, perturbant le confort des uns, jetant dans la misère les autres, les plus démunis, eux les plus nombreux. Cette période où le masque chirurgical, paravent d’un virus nouveau, devint une source de pollution, on en débusquait jusque dans le lit des fleuves ; charrié par le courant des rivières il épousait les océans, sans doute qu’une multitude de tortues aquatiques médusées par cet objet non identifié moururent en dégustant la négligence des humains, cette période perturba également les projets d’Emmanuel.
C’est le 26 juin 2023, avec un an de retard qu’il retrouve Marine dans un parc parisien. Le manque de pluie a transformé l’herbe en amas brunâtre et sec, cette année pas de graines semant au gré du vent leur savoir. Emmanuel en tenue d’été, couché dans l’inconfort de la sécheresse regarde avec tendresse Marine et murmura « les liens avec ma famille depuis la mort de mon père sont détendus. Nous pourrions… »
- Maman, maman…
Une bambine de cinq ou six ans, s’agrippant à la jupe de sa mère transforme les paroles murmurées en un grand éclat de rire.
Blême, Emmanuel interroge, « tu es mariée Marine ? »
- Absolument pas
- Cette gamine ?
Marine danse avec sa fille sur l’herbe devenus poussière
- Cette gamine ? C’est Emma, notre fille !
Marine et Emmanuel scellent leur union par un baiser langoureux.
Le trio s’engage dans l’allée centrale dans un joyeux tintamarre.
En sortant du parc, ils passent, sans la remarquer, devant une œuvre de Banksy crayonnée sur la colonne de pierre frontière entre la rêverie et la vraie vie, Bansky « l’inconnu le plus connu du monde », la star de l’art urbain, celui qui manipule, intrigue et a réussi à mettre en ébullition la planète artistique mondiale. Ses œuvres arrachées à la pierre par des voleurs atteignent des millions de dollars dans les ventes aux enchères.
La petite troupe qui chantait à tue-tête une chanson qui eut son heure de gloire au firmament des années 1950, traversa la rue et disparu dans le soleil tout en continuant sa chanson, la,la,la,la…
Dix ans plus tard, on apprendra en lisant une des rares feuille de chou qui s’imprimait encore, qu’ils s’étaient mariés, vivaient heureux et avaient une ribambelle de gamins.
(Et cetera desunt)
Un été au pied des Alpes - Quiétude d'un dimanche après-midi, dans la belle lumière du soir
Lettre 51, Blaise Cendrars [Biarritz] à Jacques Henri Lévesque [7, Rue de Berne, Paris VIIIe].
Mercredi matin (21/6/33)
Merci, mon cher Jacques, L. Amiable très important à cause du discours de la Dixmerie lors de la réception à la loge des 9 Soeurs, discours dont on peut trouver le résumé, dit Amiable dans Mémoires secrets de Bachaumont, t. XV, 18 juillet 1780. Voudriez-vous m'envoyer copie de ce résumé, s.v.p. Ne vous impatientez pas, mon livre est loin d'être terminé - et j'ai découvert une mine de documents en Hollande - alors, ça sera encore long!
Je vous demanderai un peu plus tard de me rechercher 2 ou 3 pamphlets.
Pour le moment je vis dans une solitude intégrale mais d'une façon inouïe --- par moments j'ai peur d'être foudroyé (motus)
Êtes-vous content de l'Orbes qui se prépare?
Ma main amie
Blaise
Lettre extraite de :
Correspondance 1924-1959
Blaise Cendrars
Jacques Henri Lévesque
"J'écris. Écrivez-moi ."
Cendrars œuvres complètes volume 9
Éditions Denoël 1991
Le petit village dans les montagnes ce dernier dimanche de juin.
Les tracteurs sillonnent routes et chemins jusque tard le soir. Il faut se hâter de rentrer le foin, des orages sont attendus la semaine prochaine.
Sur la dernière photographie on distingue en contrebas le lac de thoune.
Un été au pied des Alpes - Ciao Claudio
Interlaken, dernier samedi de juin, La Jungfrau
Carrouge 24 juin [19]33
Mon cher Nicole
Ton message m'a fait bien plaisir : sa promptitude, et tout cet amical souci que tu y montres de satisfaire une demande dont le sans-gêne me remplit maintenant de confusion... Accepte à tout le moins mes excuses et aussi un bien profond merci. Voici une partie de ce que tu me demandes: Adieu et Feuillets*. Ma collection d'Aujourd'hui est tout à fait incomplète, aussi vais-je demander des exemplaires à Mermod et te les faire tenir. Peut-être verrai-je Trolliet la semaine prochaine, car il y a une exposition Viollier à Genève**, et Paul (qui est au pays et est venu lundi me voir sous la pluie avec mon filleul***) me proposait d'aller la voir avec lui. J'aurais profité de l'occasion pour rencontrer Trolliet et lui demander des « mesures » exactes - mais quoi qu'il advienne de notre projet, je te renseignerai là-dessus sans trop tarder, mon cher Nicole. Au demeurant ce numéro de Présence ne paraîtra pas avant l'automne, ce qui nous donne un vaste laps.
Nous voici dans l'«encore de la pluie » chaque soir à la radio. Je pense beaucoup à toi et souhaite bien fort un vif retour du soleil sur tes promenades, car j'ai vu ce qu'un mauvais mois de juin pouvait être déprimant à la montagne.
* et aussi des choses plus anciennes. Pardon pour toute cette poussière! R.
Laisse-moi te dire merci encore, mon cher ami, et reçois mes meilleurs messages.
G. Roud
P.-S. A bientôt plus long message. L'heure du courrier me talonne! R.
**Cette exposition a lieu à l'Athenée de Genève du 7 au 29 juin 1933. Le peintre genevois Jean Viollier (1896-1985) a fait partie avec Steven-Paul Robert du groupe «Le Disque ». Après une dizaine d'années passées à Paris, il est revenu en 1932 à Genève, où il fréquente les collaborateurs de la revue Présence. Roud et Viollier ont correspondu entre 1921 et 1950.
***Jean-Dominique Robert (1925-2004), fils ainé de Steven-Paul Robert ; leur visite à Gustave Roud du lundi 19 juin 1933 est mentionnée dans le journal.
Lettre extraite de :
Correspondance 1920-1959
Gustave Roud
Georges Nicole
1283 pages
Infolio, 2009
Lundi 19 juin 1933
Je descends au train de 9 heures à Ecublens chercher Paul et Lo*. Journée pleine de gaieté et d'amitié. Magie. Cinéma. Surprise heureuse de me retrouver un langage. Avec Paul je puis causer encore - mais combien m'en reste-t-il, de ces interlocuteurs ? Je les raccompagne à E[cublens] pour le train de 7 heures. Lent retour sous la pluie et le vent.
*Surnom de Jean-Dominique Robert (1925-2004), fils ainé de Steven-Paul Robert et filleul de Gustave Roud
Extrait du Journal 1916-1976, Gustave Roud, Oeuvres complètes 3, 1289 pages, Editions ZOE, 2022
Le Rital n'est plus...
Claude Barzotti - Le Rital