Un été de porcelaine - le Bel été
Un point brillant au-dessus de la gare de la capitale, le vol Sx0218, file sur Munich.
La place de la gare de Berne, véritable fournaise cuit à point les passants.
Par chance, le bus 10 qui circule en direction d'Ostermundigen est réfrigéré! En passant devant la place fédérale, au pied de la Curie helvétique, pompeuse pièce montée au goût d'un autre siècle, des enfants en maillots de bain ou nus, nous sommes en pays germaniques, jouent à cache cache avec les jets d'eau de la place. Insouciants, ils oublient dans leur jeu avec l'eau fraîche, que dans moins d'une semaines ils seront sur les bancs d'école...
Un été de porcelaine - Les beaux soir d'été
Un été de porcelaine - Le gardénia
Dans la chaleur suffocante de la mi-journée, les effluves du gardénia du Jardin enivrent l'été, le Bel été...
Lire les aventures du gardénia ICI
Un été de porcelaine - Fête nationale
Un été de porcelaine - Dernier jour de juillet
un été de porcelaine - Cueillette du jardin
Un été de porcelaine - Dimanche
"Je crois qu'il n'existe pas de Dieu personifié, ni de vie après la mort."
Note dans son journal Susan Sontag en novembre 1947.
Le ciel a pris une teinte d’un bleu gris. L’été, le Bel été, au sommet de son art, commence à décliner. Depuis quelques jours, la chaleur s’infiltre partout. Le thermomètre marque des températures au-dessus de 35°. Les gens, suffoqués, profitent du moindre endroit réfrigéré. On aurait souri il y a 30 ans si quelqu’un avait affirmé le plus sérieusement du monde qu’un jour les bus sillonnant la ville de Berne seraient climatisés. Pour échapper à la foule nageant dans l’Aar et à la moiteur ambiante, rien de tel qu’un voyage en chemin de fer jusqu’à Spiez pour prendre un bain dans le lac de Thoune. Ce village construit à flanc de colline s’étage jusqu’au lac entre château et vignoble. Un chemin de rive relie Spiez à Faulensee sous les hêtres. C’est une relique du paysage originel au temps où l’automne le Plateau suisse tout entier prenait des teintes dorées. Dans ces chroniques, Pline le jeune décrit ce spectacle extraordinaire. Après quelques minutes de marche on atteint des bains construits dans les années 20 du siècle passé. Une longue maisonnette au toit de tuiles avec des niches cintrées de bancs en bois qui permettent de se changer et d’accrocher ses vêtements fait face au lac. A quelques mètres de la rive, un radeau se balance dangereusement, malmené par des baigneurs joueurs.
Une communauté d’anabaptistes groupée dans un coin des bains écoute un prêche. Le pasteur descend ensuite dans le lac entraînant des fidèles qui se font (re)baptiser. La cérémonie se termine par une prière. Les participants se mêlent ensuite aux nageurs. Plus tard, ils partagent une collation avec les gens venus prendre le frais dans l’eau minérale.
Le ciel se couvre de nuages, le föhn souffle à petite vitesse entraînant un courant chaud. Les bateaux de ligne croisent sur le lac avec le Niesen en toile de fond. Cette pyramide mythique affole les peintres.
En fin d’après-midi, il pleut sur Berne. Une pluie éphémère qui humidifie les feuilles des arbres. Plus tard, l’orage se fera plus violent arrosant copieusement les jardins.
Berne, Tibits
28 juillet 2013