11 août 2023

Un été au pied des Alpes - Soirée d'été

Les radars annoncent des orages à partir de demain
Belle journée, dans le village des vacances de mon enfance
Une tarte aux raisinets (groseilles rouges) meringuée
Pâte à tarte maison, fruits rouges du jardin, œufs et lait (pour le liant) achetés à la fromagerie
Chaleur
Déambulation dans le village, dans la belle lumière du soir
Fraîcheur
J’ai entamé la lecture de «Fontamara» d’Ignazio Silon, c’est son premier roman
La préface écrite par l’auteur est datée «Davos (Suisse), été 1930»
J’ai fouillé ma mémoire, mais je ne me souviens pas de cet été-là
C’est peut-être l’année où j’ai passé une partie de l’été à Londres ou à Capri
Sans doute n’étais-je pas encore né puisque ma mère est née trois ans plus tard, ici même, dans le village des vacances de mon enfance
Été 1930…
Ça sonne bien
Été 1930…
Ça fait rêver…
Ignazio Silone rédige son roman à Davos
Ignazio Silone est une écrivain italien (1900 - 1978)

La vie était compliquée en Europe dans ces années-là
Je n’étais pas né, donc c’est bien en 2023, un soir d’août, par une belle soirée d’été que j’ai commencé la lecture d’un roman écrit entre 1929 et 1931
Assis sur le banc en bois, dans le jardin
Les souvenirs s’embrouillent dans ma mémoire
C’était en 1930 ou en 2023 ?

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07 août 2023

Un été au pied des Alpes - Quoi de neuf dans le village des vacances de mon enfance ?

 

C’est lundi, c’est raviolis

Vite, vite, ouvrons une boîte en fer blanc contenant des souvenirs amassés depuis des années
Mangeons des raviolis à la fourchette à même la boîte en rêvant à un vol d’étourneaux piquant sur un vignoble où la maturité des raisins est exquise
Des nuages passent parfois dans un ciel qui cherche l’équilibre entre la canicule et un peu de pluie pour les plantes en pots
Des pots multicolores qui s’égayent sur une terrasse en béton armé

Quoi de neuf ?

J’ai marché jusqu’au lieu dit Les Broues pour contempler Le Chasseral
J’ai lutté dans le jardin avec les liserons qui s’emparent du paysage
Je me suis gavé de raisinets (groseilles rouges) avant que les pies, qui à grands cris réglaient un différend avec un chat errant, ne fassent une razzia sur les fruits rouges
J’ai respiré le farfum d’une rose

Sur le coup de 18h20, une envie soudaine, une marotte nouvelle, une inspiration de dernière minutes, j’ai rassemblé des abricots, trouvés dans le réduit, dans une grande marmite, j’ai saupoudré de sucre, j’ai ajouté le jus d’un citron ainsi que quelques amandes extraites de quatre noyaux d’abricots
Cuisson
Mise en pot, quatre pots
On ferme les pots avant que la confiture ne refroidisse, l’opercule est un papier spécial, transparent, que l’on passe sous l’eau avant de le fixer avec un élastique sur le pot
L’opercule toute fripée lentement se tend sous l’effet des confitures bouillantes, peu à peu devient lisse comme un lac sans tempête
Pendant ce temps de lissage, le papier spécial confiture émet des craquements, des craquements irréguliers et inquiétants, des craquements qui donnent l’illusion que la musique diffusée par Swiss Classic sort d’un disque 78 tours ou d’un vinyle écouté en boucle pendant l’adolescence, l’aiguille ayant usé les sillons jusqu’à la lie
Quand les pots sont froids, on colle une petite étiquette manuscrite sur l’opercule absolument lisse et plate comme une planche à repasser, «Confiture d’abricot 7 août 2023»
Ensuite on se gave d’une omelette de quatre œufs garnie d’une tomate fraîche et de morceaux de fromage Appenzeller au lait cru en rêvant que le vin qui accompagne ce repas frugal est un «Romanée Conti Grand Cru» et pas un jus de ravioli

 

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Et puis je ne me lasse jamais de ce texte :

L'odeur des confitures

Le jour que nous reçûmes la visite de l’économiste, nous faisions justement nos confitures
de cassis, de groseille et de framboise.

L’économiste, aussitôt, commença de m’expliquer avec toutes sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que c’était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre, du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt, personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute économique.

Attendez, monsieur! m’écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce que je tiens pour le meilleur et le principal?
Quoi donc? Fit l’économiste.
Mais l’odeur, monsieur, l’odeur! Respirez : la maison toute entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l’odeur des confitures!

L’économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d’herbivore. Je commençais de m’enflammer.

Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement pour le parfum. Le reste n’a pas d’importance. Quand les confitures sont faites, eh bien! Monsieur, nous les jetons.

 J’ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir le savant. Ce n’est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos confitures, en souvenir de leur parfum ».

GEORGES DUHAMEL, Fables de mon Jardin

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09 juillet 2023

Un été au pied des Alpes - Encore un beau dimanche

Dimanche 9 juillet 1933

Brève averse au matin, puis belle matinée rafraîchie. Je monte vers V[ucherens] à 10 heures et cause avec Élie sur le banc de La Gottaz. Retour sans avoir vu Olivier.
Après-midi : Vaine recherche de belles musiques. Discours radicaux-socialistes (drôles et stupides) à Arc-Vaucluse, où Daladier prend la parole. (M'expliquer un jour sur ma haine de l'oratoire - raison ou instinct ?) Goûter à 4 heures puis, vers 6 heures, départ pour V[ucherens] où je reste à La Gottaz jusqu'à 8 h et ½ ! Olivier rafraîchi, rajeuni par le sommeil, si beau que je me désespère de ne pouvoir m'emparer je ne sais comment, de son apparence, de la soustraire au temps. Nous aiguisons un couteau de faucheuse - puis, longue causerie sur le banc.
Au retour Madeleine avec Juliette] et M[arguerite].
Tranquille fin de soirée.

Gustave Roud
Journal 1916 - 1976
Œuvres complètes Volume 3
Éditions Zoé, octobre 2022

Croisière de Thoune à Interlaken sur le lac de Thoune. Escale à Faulensee, le temps de déguster des glaces devant un décor superbe. C'est à bord du bateau à vapeur « Blümlisalp » que c’est déroulée la première partie du voyage pour se poursuivre à bord d’un bateau plus moderne le « Bubenberg ».

                        Le Niesen

IMG_0809                      A bord du Blümlisalp 

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Un berger blanc suisse sur le pont
Le Berger Blanc Suisse est un chien qui s’attache énormément à ses maîtres. Très doux, de nature curieuse, il peut être très attentif aux activités de bricolage et de jardinage comme il aime expérimenter de nouveaux jeux. Très intelligent, l’agressivité ne fait pas partie de son caractère, ce qui en fait un très bon animal de compagnie pour les jeunes enfants. Son unique point faible est qu’il supporte mal la solitude. Il lui faut donc beaucoup d’affection et de présence humaine. Il peut aussi faire un bon chien de garde.

IMG_0860Sur la terrasse du restaurant Seeblick

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 Encore un beau dimanche

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30 juin 2023

Un été au pied des Alpes - Planter café / C´est pas pour les gens fragiles / Y a qu´à se baisser/Mais c´est ça qui est difficile

10h20, wagon-restaurant de la Deutsche Bahn, Interlaken-Berne (le train arrivera ce soir à Hambourg Altona), espresso genre tord-boyau, croissant au beurre tiède et délicieux, lecture, une lecture qui se déguste lentement, comme un vrai espresso, un texte qui sied bien à ce train qui semble flotter au-dessus de la voie ferrée.

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11h30, doppio au Versa bar.
La une de la prestigieuse NZZ, consacrée à la France, titre : « La situation dans les villes françaises est explosive »

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13h25, Tibits, petite collation, espresso et lecture de la presse. Le quotidien Le Temps titre en une : « Les banlieues françaises brûlent de rage. »

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17h30, cafetière italienne à la maison

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Après avoir ingurgité tous ces cafés, le brouillard s’est installé dans le petit village dans les montagnes !

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25 juin 2023

Un été au pied des Alpes - Quiétude d'un dimanche après-midi, dans la belle lumière du soir

Lettre 51, Blaise Cendrars [Biarritz] à Jacques Henri Lévesque [7, Rue de Berne, Paris VIIIe].

Mercredi matin (21/6/33)

 Merci, mon cher Jacques, L. Amiable très important à cause du discours de la Dixmerie lors de la réception à la loge des 9 Soeurs, discours dont on peut trouver le résumé, dit Amiable dans Mémoires secrets de Bachaumont, t. XV, 18 juillet 1780. Voudriez-vous m'envoyer copie de ce résumé, s.v.p. Ne vous impatientez pas, mon livre est loin d'être terminé - et j'ai découvert une mine de documents en Hollande - alors, ça sera encore long!
 Je vous demanderai un peu plus tard de me rechercher 2 ou 3 pamphlets.
 Pour le moment je vis dans une solitude intégrale mais d'une façon inouïe --- par moments j'ai peur d'être foudroyé (motus)
Êtes-vous content de l'Orbes qui se prépare?

Ma main amie
Blaise

Lettre extraite de :
Correspondance 1924-1959
Blaise Cendrars
Jacques Henri Lévesque
"J'écris. Écrivez-moi ."
Cendrars œuvres complètes volume 9
Éditions Denoël 1991

Le petit village dans les montagnes ce dernier dimanche de juin.
Les tracteurs sillonnent routes et chemins jusque tard le soir. Il faut se hâter de rentrer le foin, des orages sont attendus la semaine prochaine.
Sur la dernière photographie on distingue en contrebas le lac de thoune.

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24 juin 2023

Un été au pied des Alpes - Ciao Claudio

 Interlaken, dernier samedi de juin, La Jungfrau

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Carrouge 24 juin [19]33
Mon cher Nicole
 Ton message m'a fait bien plaisir : sa promptitude, et tout cet amical souci que tu y montres de satisfaire une demande dont le sans-gêne me remplit maintenant de confusion... Accepte à tout le moins mes excuses et aussi un bien profond merci. Voici une partie de ce que tu me demandes: Adieu et Feuillets*. Ma collection d'Aujourd'hui est tout à fait incomplète, aussi vais-je demander des exemplaires à Mermod et te les faire tenir. Peut-être verrai-je Trolliet la semaine prochaine, car il y a une exposition Viollier à Genève**, et Paul (qui est au pays et est venu lundi me voir sous la pluie avec mon filleul***) me proposait d'aller la voir avec lui. J'aurais profité de l'occasion pour rencontrer Trolliet et lui demander des « mesures » exactes - mais quoi qu'il advienne de notre projet, je te renseignerai là-dessus sans trop tarder, mon cher Nicole. Au demeurant ce numéro de Présence ne paraîtra pas avant l'automne, ce qui nous donne un vaste laps.
 Nous voici dans l'«encore de la pluie » chaque soir à la radio. Je pense beaucoup à toi et souhaite bien fort un vif retour du soleil sur tes promenades, car j'ai vu ce qu'un mauvais mois de juin pouvait être déprimant à la montagne.

* et aussi des choses plus anciennes. Pardon pour toute cette poussière! R.

 Laisse-moi te dire merci encore, mon cher ami, et reçois mes meilleurs messages.

                                                                                          G. Roud

P.-S. A bientôt plus long message. L'heure du courrier me talonne! R.

**Cette exposition a lieu à l'Athenée de Genève du 7 au 29 juin 1933. Le peintre genevois Jean Viollier (1896-1985) a fait partie avec Steven-Paul Robert du groupe «Le Disque ». Après une dizaine d'années passées à Paris, il est revenu en 1932 à Genève, où il fréquente les collaborateurs de la revue Présence. Roud et Viollier ont correspondu entre 1921 et 1950.
***Jean-Dominique Robert (1925-2004), fils ainé de Steven-Paul Robert ; leur visite à Gustave Roud du lundi 19 juin 1933 est mentionnée dans le journal.

Lettre extraite de :
Correspondance 1920-1959
Gustave Roud
Georges Nicole
1283 pages

Infolio, 2009 

Lundi 19 juin 1933
Je descends au train de 9 heures à Ecublens chercher Paul et Lo*. Journée pleine de gaieté et d'amitié. Magie. Cinéma. Surprise heureuse de me retrouver un langage. Avec Paul je puis causer encore - mais combien m'en reste-t-il, de ces interlocuteurs ? Je les raccompagne à E[cublens] pour le train de 7 heures. Lent retour sous la pluie et le vent.

*Surnom de Jean-Dominique Robert (1925-2004), fils ainé de Steven-Paul Robert et filleul de Gustave Roud

Extrait du Journal 1916-1976, Gustave Roud, Oeuvres complètes 3, 1289 pages, Editions ZOE, 2022

 

Le Rital n'est plus...

Claude Barzotti - Le Rital

08 juin 2023

Un été au pied des Alpes - Journal

Jeudi 8 juin 1933

 Journée transparente, pure et chaude, mais fraîchie pourtant par une bise infatigable.
 Matin dans le verger de Lucien : correspondance. Causeries avec Lucien, sa femme, sa mère.
 Olivier remonte de Moudon vers 10 heures et pendant que je lui crie bonjour, sa femme et son beau-père endimanchés à la hâte surviennent et le remmènent avec eux en hâte vers Moudon où des marchands machinent contre eux quelque chose.
 L'après-midi : un électricien m'emmène voir des poteaux à déplacer - sur nos terres.
 Commandes de graines.
 Le soir, je repars vers V[ucherens]. Olivier fauche, je désandagne* jusqu'au soleil couché. Fin du jour d'une beauté inouïe, les chevaux, Olivier, l'herbe même, cuivrés et dorés richement par la lumière déclinante.
 (L'après-midi, enterrement de la petite Laeser - Mon éloignement astronomique de tous ces hommes, du pasteur plus encore. Pas la moindre émotion : ces instants de sécheresse me consternent)

Gustave Roud
Journal 1916 - 1976
Œuvres complètes Volume 3
Éditions Zoé, octobre 2022

*Défaire (les andins) à la fourche, au râteau (DSR, Dictionnaire suisse romand, particularités lexicales du français contemporain, éd. André Thibault, Carouge-Genève, Zoé, 2012)

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01 juin 2023

Un été au pied des Alpes - Julie

Vacances estivales, en France, c’est la période durant laquelle les salariés doivent bénéficier d’une prise minimale de 12 jours ouvrables consécutifs. Le code du travail fixe cette période du 1er mai au 31 octobre de chaque année.

Il faut vous fuir, Mademoiselle, je le sens bien : j'aurois dû beaucoup moins attendre, ou plutôt il faloit ne vous voir jamais. Mais que faire aujourd'hui? Comment m'y prendre? Vous m'avez promis de l'amitié; voyez mes perplexités, et conseillez-moi. [...]

Julie ou la nouvelle Héloïse
Jean-Jacques Rousseau

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    L'Été, le bel été

 

                                                          Un été à la Schenkstrasse - 2011                             
                                                                                   Été urbain - 2012
                                                                  Un été de porcelaine - 2013
                                                                                         Été'14 - 2014
                                                                       Un été aigre-doux - 2015
                                                                                          60e été 2016
                                                                                     L'été russe 2017
                                                                              Un été sans fin 2018
                                                                           Un été en Suisse 2019
                                                                     L'été de la pandémie 2020
                                                                                           65e été 2021
                                                          L'été de tous les dangers     2022
                                                         (Cliquez sur les dates pour admirer la splendeur des étés)

Night And Day - Stan Getz

03 mars 2023

Le temps des fleurs - La lune gibbeuse

Le livreur de livres

Au cœur de la nuit, la ville est sillonnée par d’étranges attelages ; des vélocipèdes chevauchés par des pédaleurs harassés de fatigue s’insinuent jusqu’au tréfonds des ruelles les plus sordides. Pour résister aux températures polaires, les cyclistes sont chaudement vêtus, seuls les yeux dépassent, yeux jeunes ou vieux, bleus ou vairons, masculins ou féminins. Ces arpenteurs du tarmacadam ressemblent à des tortues avec leurs énormes sacs accrochés à leur dos, sacs colorés avec le dessin d’entreprises diverses et variées. Des entreprises qui ont pignon sur la toile virtuelle. Elles proposent des articles allant du plat cuisiné asiatique ou mexicain à la babiole de foire en passant par le sex-toy emballé dans un pli discret et sécurisé. Les commandes se règlent en cryptomonnaie, unité monétaire en usage sur Internet, et parviennent aux destinataires en moins d’une journée. Le contrat qui lie le vendeur et l’acheteur, contrat que peu d’acquéreurs lisent avant d’en accepter les clauses, informe, à l’article 244bis, que le mode de transmission des commandes est exempt de pollution exceptées quelques gouttes de sueur qui parfois perlent sur l’emballage des envois et stipule que les livreurs ne commenteront en aucun cas les modalités de leur propre contrat les liant à leur employeur.
Je fais partie de cette masse de gens qui accepte les conditions générales les plus rocambolesques sans sourciller, qui n’hésite pas à commander à deux heures du matin, sans que ma morale ne frisonne, les textes d’une Pléiade d’auteurs, qui me seront livrés dans l’heure.
La pendule indique deux heures et demie, le thermomètre extérieur marque -7 degrés celui de ma chambre 18 degrés. Impatient, je fais les cent pas dans un minuscule espace. La chambre est encombrée de livres. Dans une demi-heure, la sonnette retentira et je pourrai ouvrir le carton contenant ma commande de livres. Des livres !
Je suis en transe, des frissons parcourent mon corps, mon cerveau est en ébullition, des livres vont arriver. Mon esprit torturé par des scénarios dignes de films catastrophes de série B, m’empêche d’attendre avec sérénité l’instant où je toucherai les ouvrages. Le village où je loge est plongé dans la nuit à partir de minuit. Trouvera-t-on ma demeure ?
Dans la nuit glaciale, le livreur s’arc-boute sur sa machine, avec lenteur il grignote la route séparant le point de livraison du point de vente ; 300 m de dénivellation, quatre lacets, six kilomètres sont le défi qui attend le cycliste-livreur. « Et pour quelques dollars de plus » Il a choisi de travailler la nuit.
L’asphalte se couvre de cristaux de glace invisibles à l’œil nu. La roue avant du vélocipède mord la glace, ruinant les efforts du livreur. L’attelage verse sur la patinoire. Un nuage se retire, une lune gibbeuse contemple le désastre. En s’écrasant sur la route le sac du livreur s’est rompu, les romans imprimés sur papier bible gisent sur le sol. Des traces de pneu ornent les pages imprimées ; pour éviter un amas de chair et de ferraille, un automobiliste noctambule rentrant d’une fête s’est déporté sur la gauche, imprimant sa police d’écriture sur les pages éparpillées, Ford Galaxie.
Quelque part une chouette hulule.

Le petit village dans les montagnes aux alentours de 17h20
La lune gibbeuse

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17 février 2023

Les mois d'hiver - Le catalogue des nouveautés littéraires

Après les carnets d'Yasujiro Ozu (ICI), l'arrivée des carnets de Bergman dans le petit village dans les montagnes. Les carnet d'Ozu et ceux de Bergman sont édités chez Carlotta, un très beau travail.

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Recueil de poémes :

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Des essais sur la folie du monde :

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Essai sur la littérature des années 1920 et ouvrage de géographie :

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