21 août 2022

L'été de tous les dangers - L'Été, le bel été s'effiloche...

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                     Berne, Versa bar, aux alentours de 10h53 

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                       Interlaken, "les quatre heures"

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Lignières, vendredi soir

Café du soir
Filmé à Lignières
Vendredi 19 août 2022
Images, montage, réalisation Jeanjacques666

 


13 août 2022

L'été de tous les dangers - L'Été. le bel été

Berthoud, un samedi après-midi d'août

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22 septembre 2019

Un été en Suisse - Histoire de roses, un café à la Roseraie, une escapade à Berthoud avec un café à la clé, de la musique

Les vacances scolaires commencent demain. La Ville fédérale se vide, elle va vivre trois semaines au ralenti. Ces vacances automnales ont toujours eu plus de répercutions sur la vie de la capitale que les vacances d'été. Les familles partent à cette période.
Ce soir, il pleut un peu, un tout petit peu. Il faut beaucoup de pluie. La nature est desséchée.
Promenade dans la roseraie de la Ville fédérale ce dernier dimanche de l'Été, du bel été.

Photographies de haut en bas, de gauche à droite :
Eclipse, Nicolas 1935 ; Charlie Chaplin, Tschanz 1989 ; Circus Knie, Huber 1975 ; Black Night, Huber 1975 ; Wunter Sun, Kordes 2010 (2 photographies)
Ce sont toutes des hybrides de thé
De haut en bas de gauche à droite
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Concert pour un été finissant
Johann Baptist Cramer, né à Mannheim le 24 février 1771 et mort à Londres le 16 avril 1858, est un compositeur et pianiste britannique d'origine allemande.

Johann Baptist Cramer: Concerto no2, en ré mineur, op.16, Howard Shelley (piano, chef d'orchestre)

Johann Baptist Cramer
Concerto no2, en ré mineur, op.16,
Howard Shelley (piano, chef d'orchestre)
London Mozart Players

I. Allegro non tanto – 00:00
II. Andante cantabile – 12:28
III. Rondo: Allegretto – 18:23

30 septembre 2017

Soir d'automne

Samedi soir, c'est jazz...
Il pleut... L'Été, le bel été n'est plus qu'un souvenir merveilleux...
La cafetière italienne siffle dans la solitude froide de ce samedi soir. Laurent Terzieff dit des poèmes de René Char, ailleurs c'est une magnifique production de La donna del lago, de Rossini, qui charme l'oreille.
Mais c'est le silence, un étrange silence, qui déchire l'âme.

OPÉRA

La Donna del Lago
, de Gioachino Rossini Livret d'Andrea Leone Tottola d'après le poème 'La Dame du Lac' de Sir Walter Scott
The Metropolitan Opera Orchestra & Chorus, Michele Mariotti (direction) Donald Palumbo (chef de choeur)
Paul Curran (mise en scène) Kevin Knight (décors et costumes), Duane Schuler (lumières), Driscoll Otto (projection)
Joyce DiDonato (Elena) Juan Diego Flórez (Giacomo V) Daniela Barcellona (Malcolm) Eduardo Valdes (Serano) Oren Gradus (Duglas d'Angus) John Osborn (Rodrigo Di Dhu) Olga Makarina (Albina) Gregory Schmidt (Bertram)
Enregistré au Metropolitan Opera de New York en 2015
Prochaines diffusions
03/10 - 08h36 sur mezzo
07/10 - 08h36 sur mezzo
19/10 - 12h35 sur mezzo
22/10 - 16h35 sur mezzo

Les voix sont extraordinaire et la musique de Rossini brillante.
Le public du Met est enthousiaste.
On cite souvent une lettre du grand poète italien, Giacomo Leopardi, qui écrivit à son frère, après avoir vu La Donna au Teatro Argentina de Rome : " exécutée par des voix surprenante, voilà une chose prodigieuse; je pourrais presque en pleurer, si le don des larmes ne m'avait été enlevé"
Dans mille et un opéras de Piotr Kaminski (Ed. Fayard 2003), l'article sur La Donna se termine ainsi: "Il flotte, sur cette partition, une brume mélancolique tout à fait nouvelle chez Rossini"

Un extrait de cette production:

La Donna del Lago: "Cielo! in qual estasi" (DiDonato, Flόrez)


POÉSIE

Poètes d'aujourd'hui: René Char dit par Laurent Terzieff


JAZZ

Nathaniel Adams Coles
, dit Nat King Cole, est un chanteur et pianiste américain de jazz et de rhythm and blues, né le 17 mars 1919 à Montgomery (Alabama), et mort le 15 février 1965 à Santa Monica (Californie). Associé au courant du jazz vocal, il est l'un des plus grands crooners des année 1950.


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Nat King Cole - You're Looking At Me (Alternate Take) (1957)

 

NAT KING COLE TRIO - Pitchin' Up the Boogie (1943)

 

Let There Be Love - Nat 'King' Cole (1962) (Vinyl Rip)

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07 août 2017

L'été russe - Un été à Cumberland

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

James Durden, été à Cumberland (1925)

Un canapé coudé en toile était adossé à la baie vitrée. Au loin, on voyait un paysage de plaine, de lac au pied de montagnes abruptes. Les couleurs étaient celles d'un été finissant, tirant sur le jaune et l'ocre. Devant le canapé, une table basse nappée de blanc sur laquelle reposait un plateau garni de tasses, soucoupes, théière et coupelles remplies de biscuits signalait au chat, qui ne se trompait jamais en matière de gastronomie, que l'heure du goûter avait sonné. Yvonne et Eva s'assirent de part et d'autre du canapé. Le chat jouait le séducteur, il savait qu'il gagnerait quelques miettes du festin. Un diamant, à la vitesse de 33 tours et demi minute, sillonnait un vinyle.
Le haut parleur situé au-dessus de la machine à café... [Ce plan a été intégré par erreur. Ceux qui suivent l'actualité auront reconnu un fragment de l'Adriano's bar. Le lobby du café a imposé à la production cette fraction de seconde subliminale.] La musique de Mozart emplissait la pièce. Marc arrivé de l'extérieur se tenait dans l'embrasure de la fenêtre ouverte. Yvonne remplit les tasses d'un thé vert japonais de premier ordre, un Sencha No5 de la région de Kagoshima, cueillette 2016, et tendit une tasse reposant sur une soucoupe à chacun. L'Été, le bel été dansait. Vieillissant, il ne tarderait pas à disparaître, rongé par l'automne qui en catimini prenait ses marques. L'image se figea, le mot FIN apparut en surimpression, les lumière se rallumèrent. Trois secondes de silence, qui parurent des siècles, s'égrenèrent avant que les 8000 spectateurs de la Piazza Grande, debout, ne fassent une très longue ovation au film "Un été à Cumberland". Une fois encore, la magie de la place avait agit. La voûte étoilée avait inspiré les spectateurs. Ce qui, selon les rumeurs, devait être un navet, un film de série Z, était un chef-d'oeuvre. Les réseaux sociaux étaient saturés, le public applaudissait depuis une demi-heure. "Un été à Cumberland" semblait bien parti pour obtenir le Léopard d'or. Le 70ème Locarno Festival - Films battait son plein. Il se produisit ce dimanche soir 6 août un événement qu'aucun festivalier n'avait jamais vécu et qui probablement ne se reproduirait pas avant septante ans, le film fut projeté une seconde fois. Minuit sonnait au clocher d'une église voisine de la place. Le chat du film, grisé par le triomphe dévorait des sardines en cachette au "Bar de l'entracte". Il flottait un air de fête sur la Piazza Grande. Le cinéma n'était pas encore mort.

 

NOTES:
Le Locarno Festival-Film se déroule cette année du 2 au 12 août.
En plus des sept salles de cinéma utilisées, la Piazza Grande peut accueillir chaque soir jusqu’à 8 000 personnes. La récompense principale décernée par le jury est le Léopard d'or (Pardo d'oro).
Plus d'infos: https://www.rts.ch/info/culture/cinema/8806501-le-festival-du-film-de-locarno-fete-ses-70-ans.html

(Photos tirées de la toile)

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07 juillet 2017

L'été russe - Les deux clarinettes

L'Été, le bel été, allongé sur un transatlantique rêvasse sans fin. Il est encore adolescent, mais sa vie se consume rapidement. Dans moins de trois mois, il aura disparu. Installé dans un champs de coquelicots, il lit "Vol à voile" de Cendrars. On entend, dans le lointain, le jeux de deux clarinettes. Un orchestre les accompagne dans une interprétation très estivale du "Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur, Op.91" de Franz Krommer. La belle lumière du soir s'estompe peu à peu... Des goélands égarés passent, dans un vol majestueux, au-dessus de cette scène champêtre. Le coucher du soleil ☀️ sera somptueux. Les goélands disparaissent derrière les colline, leur destination est mystérieuse. Un chat des villes, amateur de mulots, s'aventure dans les campagnes. Il se glisse avec circonspection dans le dédale des coquelicots. Les chroniques resteront muettes sur le tableau de chasse du félin. Le registre d'État Civil d'un bourg signalera juste l'union, pour le meilleur et pour le pire d'un matou des villes avec une minette de la campagne. La légende dit qu'ils vécurent heureux 😊 et eurent une multitude de chatons 🐱. 

 

Franz Vincenz Krommer (František Vincenc Kramář) est un compositeur tchèque de langue allemande, né le 27 novembre 1759 à Kamenice (Moravie) et mort le 8 janvier 1831 à Vienne.

Franz Krommer - Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur, Op.91

František V. Kramář-Krommer Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur  Op.91, Sabine & Wofgang Meyer

Concerto pour deux clarinettes en mi bémol majeur, Op.91
1. Allegro
2. Adagio
3. Alla Polacca
Württemberg Chamber Orchestra
Clarinettes, Sabine & Wofgang Meyer
Jörg Faerber Conductor

19 juin 2017

L'imprimante

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Aujourd'hui, on pouvait choisir un des sept portrait proposé. Il fallait faire une biographie ou évoquer le portrait choisi.

 

- Salut.
- Salut.
- C'est qui ce mec sur l'imprimante?
- Je n'ai aucune idée. J'ai fait un clic erroné en voulant imprimer un rapport et voilà, un inconnu s'est pointé. En plus je n 'ai plus de connexion depuis une heure.
- Ce mec me dit quelque chose.
- Salut les ploucs, c'est la bourre? 
- Salut Julie. Georges est en panne de connexion.  Il est imbuvable. Dis, tu connais ce mec qui est sur l'imprimante?
- Tu es naze ou quoi, Mireille? Tu ne reconnais pas François Barrière?
- Le fils d'Alain? Ironisa Georges.
- Non, je ne crois pas précisa Julie. J'ai l'impression d'avoir affaire à des ploucs de chez plouc... François Barrière, un acteur qui casse la baraque en ce moment, ajouta-t-elle.
- Le cinéma, pour moi c'est un peu dépassé. A part ça, il est sexy ce mec, ajouta Mireille en regardant la photo sur l'imprimante. 
- Il a 28 ans, il a raflé le César du meilleur acteur en début d'année, le grand prix d'interprétation à Cannes au printemps. Il est en couple avec Lucia, une actrice italienne...
- Julie, au lieu de débiter le bottin mondain, au boulot, tonna Georges.
- Je prends la photo, annonça Mireille.
- Je prends la photo, imita Julie.
- Bon, les midinettes, la connexion est revenue. On bosse.
On entendit les mouches voler dans le bureau.
Le portrait de François Barrière, oublié dans le bac de l'imprimante, termina sa carrière dans la poubelle.
Le philadelphus parfume les interminables soirées de juin.  L'Été, le bel été se pavane...
Adieu donc
Enfants de mon coeur

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06 mai 2017

Le succès de l'été 2017...

Dix heures du soir, il pleut.
Il a plu toute la journée.
Un temps à boire des cafés au Colonial ou dans la cuisine en écoutant "Money", un air qui donne envie de danser...
Les chats du quartier se sont évaporés, la boîte de jazz est fermée pour cause de scandale. On y reniflerait des lignes de cocaïne à longueure de soirée. Des scellées, interdisant l'entrée du temple du divertissement du samedi soir, ont été posées par des rats vengeurs. Le quartier est silencieux. On entend, juste le vent. En fermant les yeux, on imagine le bruit du vent dans les palmes des bananiers, dans l'île de La Palma, archipel des Canaries, disséminée au large de l'Afrique, à la hauteur du Maroc. Là-bas, la nuit est d'encre...


Cela pourrait être le hit de l'été 17 ou une musique à danser pour attendre l'arrivée de l'Été, du bel été... A écouter en boucle...
Documentation: ICI
Le clip est superbe.
Riton - Money (Official Video) ft. Kah-Lo, Mr Eazi, Davido

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16 mars 2017

Cette blessure... /// Souvenirs d'été

Souvenirs d'été

La pluie a emporté le décor de neige.
Le vent tourbillonne, soulevant
quelques feuilles oubliées et mortes.

Les jours d'été, des notes, égrenées par
une pianiste, s'enfuient par
les persiennes entr'ouvertes et
ruissellent dans la rue inondée
de soleil, déserte et brûlante.

Persiennes, ce mot évoque
des souvenirs d'été.

La pluie a emporté le décor de neige.
Le vent tourbillonne, soulève les rêves et
les emporte dans le néant.

Les persiennes entr'ouvertes dévoilent
une musique inlassablement répétée

par une pianiste déchiffrant une partition.

Persiennes...

27 décembre 2012

 

 "Cette blessure"
Angélique Ionatos : voix et guitare
Paroles et musique : Léo Ferré

 

Pascal Auberson, né le 21 avril 1952 à Lausanne, est un chanteur, percussionniste et pianiste suisse.

Cette Blessure (Pascal Auberson chante Léo Ferré)

Salut Léo! Pascal Auberson chante Léo Ferré, Théâtre de Beausobre, Morges, 10 octobre 2003

 

Léo Ferré - Cette Blessure

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12 décembre 2016

Les quatre heures

Jasmine Hsiao Hui Huang
Aquarelle de Jasmine Huang

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À tante May (18.. - 1965)



Dans la campagne, le temps semblait suspendu. Le brouillard s'était retiré du côté des anciens marais. Les Alpes barraient l'horizon. Le soleil rasant, ombrait l'impressionnante barre rocheuse dentelée; le décor ressemblait à une toile de Hodler.

L'envol d'un avion à destination de Münich troubla le silence. Des chiens aboyèrent avec rage, des corneilles répliquèrent, un cheval éleva de la voix et le bêlement d'un mouton mis fin à ce vacarme. 
Les arbres nus attendaient la neige. Les flocons, qui ne devraient pas tarder, marqueront l'entrée dans l'hiver et précipiteront "la fin des temps" dans l'oubli.
Sur le chemin gelé, qui serpentait entre les parcelles labourées, une silhouette se déplaçait avec rapidité. Une grande dame, vêtue d'un manteau gris pastel, perdue dans ses pensées, regagnait la ville. Une écharpe bleu royal, nouée autour de son cou, rappelait le ciel d'été, du Bel Été disparut. Les battements d'ailes d'un papillon, qui s'accrochait au ruban de son chapeau, régissaient le monde. Elle aimait cette courte période entre la fin de la chute des feuilles et les premières neiges. Dans les pays germaniques, on l'appelle "la fin des temps". Chaque année, elle songeait de peindre un tableau de ce décor mort et silencieux. Chaque année, elle s'était lancée dans d'autres projets. 
Dans la cité, envahie par la nuit, une brume s'était formée. Les lumières de Noël faisaient des halos dorés dans les rues. Aux carrefours, l'armée du Salut avait dressé des marmites pour recevoir l'obole des passants. La grande dame tourna la clef dans la serrure d'une imposante porte en bois massif. Un chat jaune se frotta dans ses jambes en miaulant. Elle le caressa au creux du cou puis l'éloigna de l'entrée. 
Elle entra dans une grande pièce. Elle avait transformé une resserre, contiguë à sa maison, en atelier de peinture. 
Par la grande fenêtre, les arbres du parc, perdus dans la brume, ressemblaient, avec quelques feuilles suspendues aux branches, à des pantins dégingandés. Quelqu'un dans l'ombre manipulait les ficelles. Les feuilles, jaunies et à l'agonie, tremblotaient. 
La grande dame avait dressé sur la table, devant la fenêtre, un arrangement qui ressemblait à une nature morte. Des roses, disposées dans un vase de grès blanc, côtoyaient des bouteilles d'eau de vie, un panier remplit de pain aux noix. Des oranges de la Chine attendaient sur une coupelle. Des bols étaient garnis de confiture aux groseilles à maquereau et aux cerises. Sur un réchaud, l'eau chantait pour le thé. 
Sur l'électrophone un microsillon tournait à 33 tours 1/2 par minute. Un saphir puisait dans les sillons une musique composée par Camille Saint Saëns. On reconnaissait le prélude de l'Oratorio de Noël.
La grande dame, encore vêtue de son manteau se tenait devant un chevalet. Elle peignait les nuits d'Orient. Ces nuits d'encre parsemées de millions de points lumineux. Une étoile filait, la brise marine agitait les palmes des dattiers, trois chameaux avançaient avec élégance, ils guidaient trois rois vers une destination mystérieuse...
La cloche tinta. Les invités arrivaient pour "les quatre heures". Elle regarda le tableau, satisfaite, elle le retourna. Elle déposa le papillon qui logeait sur le ruban de son chapeau sur la corolle d'une rose, prépara le thé et alla ouvrir. Margaret et Irwin entrèrent. Dans la rue passa un chenapan qui cria, "bonjour madame". Il tira la langue et détala en chantant à tue tête, " De bon matin, j'ai rencontré le train  de trois grands rois qui partaient en voyage. De bon matin..."  Les pneus d'une Buick Riviera, noire, modèle 1971, crissèrent, le bêlement d'un mouton mis fin à ce vacarme. 
La porte de l'atelier se referma. Les premiers flocons dansaient dans la brise marine. L'hiver...

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