10 mai 2018

Ce matin, à 07h38, je envoyé un gazouillis qui raconte l'air du temps:

"Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie!"
Quand on aime la vie, on ne compte plus, mais je suis plus proche du déambulateur que de la poussette du nouveau né.
Le ciel, de ce jeudi, est à l'unisson du spleen qui baigne mon âme...

R a aimé mon gazouillis,  elle m'a envoyé des encouragements par le biais d'un réseau social au logo vert. Il y a eu ensuite une avalanche de messages sur mes boîtes de messageries. Messages arrivant de France, d'Espagne, de Genève, du Jura bernois, du canton de Vaud ou de Berne et Neuchâtel en direct...

Il ne restait plus qu'à abuser de la cafetière italienne...

La cafetière italienne

Un message arrive de Fribourg juste avant un ultime café. C., une amie de quarante ans, on a fait les quatre cents coups à Genève, dans les années 1980... m'envoie un cadeau original, un sondage sur l'appréciation des oeufs. Elle sonde le marché pour une éventuelle commercialisation d'oeufs de cane.

Jean-Jacques'61!
Lignières le 10 mai 2018

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31 janvier 2017

SPLEEN

 

Jules      Laforgue (1860-1887) Spleen
(Le Sanglot de la terre,      1901)

Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau.      
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie.      
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.

Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,      
Et machinalement sur la vitre ternie      
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.      
Bah! sortons, je verrai peut-être du nouveau.

Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.      
Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...      
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds...

Je mange, et bâille, et lis, rien ne me passionne...      
Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !      
Seul je ne puis dormir et je m'ennuie encor.

7 novembre 1880

Jules LAFORGUE–Spleen

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30 novembre 2016

Novembre

Novembre s’achève dans le froid.

Le mercure passe sous la barre du zéro degré…

Pour se réchauffer, il faut s'engouffrer dans la salle de l'Adriano's bar, choisir le banc sous lequel les tuyaux du radiateur, chauffés à blanc, tentent de rivaliser avec les chaleurs de l’été… On peut alors disséquer son spleen en buvant des doppio Malabar. La lecture de la presse du jour plonge l'esprit dans la terreur!

Une carte de A., jetée pêle-mêle, avec les factures ordinaires, dans la boîte aux lettres, me donne l'envie de répondre sur le champ. Cloué au lit, rongé par la vieillesse, lui, a des mots plus crus pour évoquer son état, il se plaint gentiment de l'assèchement du réservoir de ma plume...

Cet appel au secours laisse songeur. D’un côté, il y a cette correspondance, commencée il y a plus de 20 ans, avec mon ami A.  Un échange de lettres et de cartes qui rythme les saisons. De l'autre côté, il y a une vie virtuelle, envahissante, qui bien souvent flatte l'égo. Ces sirènes d'un nouveau temps retiennent captif leur victime par des artifices grotesques, qui gonfle d'orgueil l'imprudent voyageur qui chemine sur la toile électronique. Elles laissent miroiter au pauvre hère, une notoriété universelle, des millions de suiveurs, des tonnes de « j'aime » au bas de chaque photo publiées, une vie sociale en « live » partagée avec des centaines d'amis, la moindre miette de pain est une nouvelle importante, objet de toutes les attentions, elle sera balancée sur les réseaux sociaux sous forme de pixels de divers formats!

Mon ami A. est totalement ignorant des applications qui permettent de gonfler le compteur de suiveurs, des algorithmes qui en une fraction de seconde savent  tout de notre vie et nous bombardent de publicités ciblées. 

Je vais saisir ma plume et essayer de raconter à mon vieil ami, de façon poétique, ce fatras électronique qui peu à peu englue nos esprits vers une pensée unique…

Le soleil se fout complètement de ces histoires d'adresses IP. Il se couche en beauté alors qu'un avion emporte au loin le dernier carré de nos libertés.

 

 

 

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15 octobre 2016

Chasse-Spleen

Les passions de l'âme,
Dissolues dans l'amertume du café,
S'envolent à coup de Chasse-Spleen.
Tandis que les vers des Fleurs du mal,
Bercent les nuits de pleine lune...
L'automne se meurt dans les brumes.

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21 septembre 2016

60e été - Spleen...

La machine à café gargouille puis fini par couler un espresso de bonne tenue. Il est tard. Des étoiles parsèment la nuit. Une légère brume traîne au pied du Gurten. Le spleen flotte dans la cuisine. Le silence règne, juste troublé par un moustique obstiné. C'est le dernier jour d'été..! Mon 60e été prend fin ce soir. Le moustique a eu gain de cause. Il a piqué par surprise. Le spleen tourne en rond dans la cuisine. L'espresso attend dans une tasse blanche, une odeur de lapin à la moutarde de Meaux et de crème d'Isigny se mêle à celle du café. Le spleen, inodore, attaque le cerveau, ébranle les certitudes. C'est la fin de l'été...
Le thé qui accompagna le souper fut un thé noir.  "Thé P'uh-êhr" Lotus Doré
Un Puh-Êhr aux notes de terre battue. Belles feuilles dorées comme givrées au petit matin, dixit l'emballage.
                      FIN
                      THE END...

Réminiscences: 

Mardi  13 septembre 2016

Randonnée dans le Val d'Aoste.
La marche commence au fond de la vallée de la Valpelline, au barrage des Places de Moulin. Le chemin serpente à travers les mélèzes, chardons, myrtillers, airelles ou genévriers ainsi qu'une mulititude d'essence d'arbres et de fleurs. Le sentier longe le lac des Places de Moulin en hauteur avant de s'enfoncer dans la combe d'Oren.    
Deux bâtisses en pierre servent d'écuries pour les vaches qui passent l'été dans les herbages alpins. En les croisant, il faut passer sans bruit et sans gestes brusques et tout va bien. La désalpe est pour bientôt a dit le berger rencontré.
On quitte la combe par un passage un peu délicat truffé de marche en fer. Des cordes fixées à la paroi rocheuse servent de rampe. 
Le sentier longe un torrent avant de se transformer en lacets serrée et très pentus. Le refuge Nacamuli, à 2830m. est fermé. De là, il faut encore 1H30 de marche pour atteindre le col Collon à 3080m. C'est un désert de cailloux. On voit le haut glacier d'Arolla et si on continue la randonnée au-delà de la frontière italienne on arrive à Arolla en Valais.
La marche de retour semble interminable! La randonnée s'est faite en 9H.
Superbes paysages, difficultés moyennes

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