Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Rêveries
13 décembre 2022

Les mois d'hiver - Bibliothèque

 

Soror dolorosa

Reste. N'allume pas la lampe, Que nos yeux
S’emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.

Nous sommes las autant l’un que l’autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l’océan du soir morne et délicieux.

Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli…

Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d’oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.

Catulle Mendès
Extrait de « Soirs moroses »

Ce poème figure dans l'anthologie des poètes français contemporains, tome premier, Paris Delagrave éditeur, 1918

FE2D78A4-AF1D-46F8-BEC6-FB1348FBE925

Commentaires
E
Merci de nous offrir ce poème (sonnet) dont la langueur amoureuse touche mon cœur !
Répondre
Rêveries
Rêveries
Newsletter
CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

Lecture
GUERRE

Valéry

Archives