Le temps des fleurs - rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet
Le deuxième orage de la saison était très court. Deux coup de tonnerre aux alentours de 19 heures puis un magnifique arc-en-ciel...
« La bande sombre d'Alexandre est la région du ciel située entre l'arc primaire et l'arc secondaire d'un arc-en-ciel. Elle consiste en une bande circulaire, légèrement plus sombre que le reste du ciel. Elle est due au fait que peu de rayons lumineux sont réfractés dans cette direction. »
(Source : Wikipédia)
Le temps des fleurs - Éclair
L’orage
Emile Verhaeren
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.
Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.
Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.
Emile Verhaeren
22h59, un coup de tonnerre retenti dans le petit village dans les montagnes
Grosse averse
Plusieurs éclairs
Coups de tonnerre
La saison des orages commence
Ici, ils sont toujours très violents
Nous sommes dans les Préalpes, à une encâblure des Alpes
La météo change très rapidement
Il faut surveiller le ciel quand on part en randonnée, surtout en été
Le temps des fleurs - Einstein on the Beach un opéra écrit et mis en musique, en 1976, par Philip Glass, nous émerveille...
Spectacle magique diffusé sur la chaîne Mezzo, « Einstein on the Beach », j’adore la musique de Philip Glass (ICI)
Le printemps immortalisé dans le petit village dans les montagnes ce matin sur le coup de 9 heures 30 puis à Berthoud en début d’après-midi
Un doppio au Versa avant de regagner le cœur de l’Oberland bernois
Le temps des fleurs - croque-mitaine
En février j'ai filmé le jardin de Lignières :
Lignières
Le jardin
Fin d'hiver
Filmé le 20 février 2023
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
Le temps des fleurs - Encore un et je va / Encore un et je vais / Non, je ne pleure pas / Je chante et je suis gai
« Jour de pluie »
Regarder la pluie tomber en buvant des doppi
Des rafales de vent secouent d’aventureux parapluies
Le bouquet printanier du Versa bar s’effiloche au fil de la saison
Commander un doppio, les tasses vides s’alignent sur le bar, et attendre une éclaircie
Versa Bar
Berne le 25 avril 2023
Le temps des fleurs - Brutalités domestiques
La main
Une main hésitante, mal réveillée, fripée par une nuit cauchemardesque, une main encore mal assurée, une main avec une forêt de poils sur les phalanges, poils qui seront taillés et brossés dans la journée, une main avec une paume striée de lignes, lignes enchevêtrées dans des gerçures provoquées par des froids polaires, lignes qui seront lues, interprétées et analysées par un oracle dans la matinée, cette main qui s’agite au-dessus d’une chaise style Louis-Philippe, chaise qui fait office de table de chevet, chaise encombrée de livres, chaise d’où jaillissent des alarmes stridentes, un déchirement de décibels qui agace cette main à moitié endormie, cette main qui lentement se referme sur elle-même formant un poing, un poing qui s’abat en un éclair sur la source sonore. Repose en paix réveil-matin !
Le réveil matin (En public) - Henri Dès - Enregistrement public (1975)
Le temps des fleurs - Requiem pour une Ford Galaxie
160e devoir de Lakevio du Goût
La consigne :
Mes chéris, ce devoir est le dernier que je vous propose.
Je vous aurai proposé cent-soixante devoirs !
Pensez que je me suis mis dans l’idée de vous soumettre le premier de ces devoirs le 9 juillet 2019 quand Lakevio en a abandonné l’idée.
Le sujet de ce dernier devoir est triste.
D’abord parce qu’il est question d'une perte évidemment.
Mais surtout parce que c’est la mort d’un symbole.
La dame que vous voyez sur la photo est retournée « ad patres » hier, dans un silence quasi général.
Celle qui remplit, involontairement j’en suis sûr, les rêves de tous les ados des années soixante a tiré sa révérence.
Si vous vous racontiez ce que vous auriez dit de cette dame lors de la dernière cérémonie à laquelle est assistera…
Si une lectrice chérie ou un lecteur non moins chéri voulait prendre la suite, ce serait sympa et je me plierais volontiers à cette discipline car je ne souhaite pas du tout abandonner ce blog que je squatte depuis 2003 avec une infidélité à une autre plateforme jusqu'en 2006.
Dernière ligne droite avant le lancement de Space X !
Une Ford Galaxie roule sur une route longeant le lac de Thoune. Elle file dans la belle lumière du soir. À son bord, un pilote et sa cartomancienne, la cousine de Bette. Elle tire les cartes routières d’un sac en toile de jute et trace les plans du voyage dans les marcs de café qui stagnent au fond d’une tasse estampillée «Adriano’s bar».
Une photographie coincée entre les cartes routières attire l’attention du pilote. « C’est qui cette meuf ? » « Regarde la route » lui suggère la cousine de Bette. Un éléphant rose qui stagne sur la route est évité de justesse par le bolide.
Le pilote et sa cartomancienne écoute la bande FM, le courrier du cœur occupe l’antenne.
«Elle est de quelle couleur la Ford Galaxie ? » demande un auditeur du courrier du cœur.
«C’est qui cette meuf, tu ne m’as pas répondu. On dirait une photographie des années 60 du siècle passé ! » « Regarde la route » se fâche la cousine de Bette. Une mini presque à l’arrêt forme le bouchon d’une longue file de voitures millésimées 2014, un cru qui ne figure pas dans la nouvelle édition de Robert Parker.
« C’est qui Robert Parker ?» demande un auditeur du courrier du cœur.
Robert Parker guide les œnologues. La Ford Galaxie est bicolore, blanche sur le dessus et vert émeraude sur les côtés, c’est une voiture américaine, modèle 1959. On distingue, sur la photographie en noir et blanc, Mary Quant. La RTS (Radio Télévision Suisse) a publié un article vendredi qui commence ainsi « La styliste britannique Mary Quant, qui a révolutionné la mode en popularisant la minijupe, est décédée jeudi à l'âge de 93 ans. Elle avait ouvert en 1955 sa première boutique, « Bazaar », dans le quartier de Chelsea alors en pleine ébullition. » Fin de citation.
À bord de la Ford Galaxie, le moteur ronronne, le pilote se laisse guider par le hasard, la cartomancienne, assoupie, rêve en couleur. Elle rêve qu’elle est sur un grand bateau blanc. Les auditeurs du courrier du cœur susurrent des mots, des mots d’amour au microphone.
Quand la grande aiguille rejoint la petite sur midi, la montre bracelet du gardien du phare des Baleines indique qu’il est minuit, l’heure des informations sur la bande FM.
Pendant le générique du journal parlé, les rares auditeurs encore à l’écoute s’attendent à ce que la voix monocorde du journaliste lise une liste interminable de guerres, de tremblements de terre, d’une éruption volcanique perturbant le trafic des aéronefs ou de confiture d’orange amer étalée sur «le déjeuner sur l’herbe» pour protester contre l’indolence des politiciens qui occultent le réchauffement climatique provoqué par les vaches affalées dans les prés, qui ruminent paisiblement des idées noires.
PUB :
«24 heures sur 24, la vie serait bien dure si l'on n'avait pas le Pop Club, avec José Artur.» chantent les Parisiennes.
ANNONCE :
« Le premier accroc coûte 200 francs », je répète « Le premier accroc coûte 200 francs ».
Le journaliste ouvre le journal parlé avec une nouvelle inédite, un imprévu, un coup de tonnerre dans le ciel bleu d’une journée sans anicroches particulières. Cette nouvelle stupéfiante pourrait mettre en faillite les derniers fabricants de plumes, ces plumes munies d’un réservoir rempli d’encre et qui grattent la feuille blanche. Cette nouvelle qui déchire la mi-nuit pourrait mettre sur la paille des créatrices et des créateurs. Le monde politique et celui des affaires sont en ébullition. Il faut éviter une crise mondiale du dernier carré de la liberté d’expression. Déjà, les Chinois, tel des vautours, s’intéressent à la reprise du concept.
Cette nouvelle qui bouleverse la marche du monde est lue d’une voix monocorde par le journaliste du journal parlé :
«Mes chéris, ce devoir est le dernier que je vous propose.
Je vous aurai proposé cent-soixante devoirs !
Pensez que je me suis mis dans l’idée de vous soumettre le premier de ces devoirs le 9 juillet 2019 quand Lakevio en a abandonné l’idée. » Fin de citation.
Sans un rictus d’amertume, sans l’ombre d’une larme qui coulerait sur un visage buriné et connu du tout Majorque, où il a ses entrées, sans un tremblement de la voix, le journaliste récite l’information sur un ton monocorde. Des grésillements empêchent d’entendre la suite. Ce brouillage passager est émis par radio Caroline, 199 mètres OM (1485/1520 kHz), qui tente une résurrection depuis le vapeur « Blümlisalp » ancré dans les eaux internationales du lac de Thoune. Seule la fin du communiqué de presse est audible, « Si une lectrice chérie ou un lecteur non moins chéri voulait prendre la suite, ce serait sympa et je me plierais volontiers à cette discipline, car je ne souhaite pas du tout abandonner ce blog que je squatte depuis 2003 avec une infidélité à une autre plateforme jusqu’en 2006. » Fin de citation.
« Zut ! » lâche le pilote. Il venait d’allumer une Gauloise bleue sans filtre, d’aspirer une longue bouffée de fumée. Juste avant d’expirer ces vapeurs de nicotine, de tabac brut et de produits non déclarés sur le paquet de clopes, au moment où les poumons gorgés de fumée emplissent le cerveau d’un plaisir intense, le journal avait parlé. Il avait recraché la fumée rapidement, une tirée pour rien.
La Ford Galaxie s’ennuie sur une aire d’autoroute à l’aspect fantomatique, il est minuit. Le pilote est appuyé contre la portière et la cartomancienne s’est allongée sur le capot.
« Tu connais ce mec ? » demande la cartomancienne. Le pilote allume une nouvelle Gauloise. Il avait jeté la précédente, pratiquement intacte, mais totalement gâchée par cette nouvelle surprenante, sortie du poste à galène. Il aspira la fumée, et s’en gargarisa longuement avant de répondre à la question. «C’est le Goût-des-autres, un blogueur émérite qui propose un devoir le vendredi. Il faut rendre la copie le lundi.» La cartomancienne tira une carte routière de son sac. « Il est aussi minuit dans la Creuse» lança-t-elle en dépliant ce coin de France.
La Ford Galaxie, construite au mitan du siècle passé, est dépourvue d’écran. Il est indispensable d’embarquer un sac en toile de jute débordant de cartes routières.
« Chéri, tu pourrais reprendre le devoir du lundi, ce serait sympa »hasarde la cousine de Bette. Le pilote ne répond pas, absorbé dans l’allumage de l’avant-dernière cigarette. Il tente le jeu des ronds de fumée, réussir à faire passer un petit rond dans un grand rond.
Comme dirait Catherine, une amie de longue date, « c’est la dèche ». Il reste une Gauloise dans le paquet qui tout à l’heure sera chiffonné et jeté par la vitre entrouverte de la Galaxie glissant sur une route déserte éclairé par une lune gibbeuse. Il reste un sandwich et un filet d’eau dans une bouteille en verre vert. Le restoroute est fermé. La station essence est ouverte, il est temps d’abreuver la Ford Galaxie.
Après avoir renseigné un étrange équipage, le pilote et la cartomancienne ont repris la route. Un cheval blanc, d’une maigreur épouvantable s’était arrêté à leur hauteur. Il était suivi par un âne que montait un homme de forte corpulence qui ronflait bruyamment. Le cavalier maigre comme son cheval, vêtu d’une armure bricolée avec des boîtes de conserve, tenant une longue pique en bois, demanda de manière courtoise, « Madame la cousine de Bette, pouvez-vous me renseigner, y a-t-il des moulins quelque part ? « Un instant ! » répliqua-t-elle en plongeant un bras ganté de noir dans le sac en toile de jute. Elle extirpa la carte de La Manche, région historique située au cœur de l’Espagne, pointa son doigt sur un tout petit moulin dessiné dans un coin de la carte. L’équipage avait disparu sans bruit. Un mirage.
Le ronronnement de la Ford Galaxie, le paysage blafard éclairé par la gibbeuse provoquent dans le cerveau de la cartomancienne une cascade de trouvailles. « Si on organisait une méga teuf, le devoir du lundi en folie, tous en minijupe, chéries et chéris, ce serait un bel hommage à Mary »
« On mettra à donf les Beatles, on projetera sur le mur de la maison le film Kes de Ken Loach » dit le pilote. « Et aussi Deep End de Jerzy Skolimowski » ajouta la cousine de Bette.
Plus tard, bien plus tard, dans une belle lumière matinale, la Ford Galaxie sillonne les rues d’une petite ville. Le pilote et la cousine de Bette cherchent une boîte aux lettres afin d’y jeter une carte postale affranchie avec un timbre à l’effigie du Petit Prince. La photographie affichée sur la carte représente une scène printanière, saison du renouveau, un champ de cerisiers couverts de fleurs blanches. Avant que la carte ne disparaisse dans la bouche de la boîte, on a le temps de lire ceci :
Merci pour tout Monsieur le Goût
Gros bec à Heure Bleue
Le pilote et la cousine de Bette
STOP STOP STOP
Bonjour
1er devoir de Lakevio du Goût de ChatGPT (Chat Generative Pre-trained Transformer)
A partir de ce vendredi le devoir du lundi sera totalement automatisé. Le vendredi et Le lundi à 6 heures du matin vous recevrez sur votre montre connectée : La présentation du devoir, le texte de présentation, les textes des participants ainsi que les commentaires, le tout généré par ChatGPT. Vous n’aurez plus à vous tracasser d’un manque de temps ou d’imagination, ChatGPT a pris le contrôle de vos cerveaux et du devoir du lundi !
Le temps des fleurs - Ah ! La vache
Les 5 et 6 avril, deux jours de fête dans le petit vilage dans les montagnes (ICI et ICI)
J'avais photographié et filmé. Ci-dessous le vidéogramme :
Im Frühling, les beaux jours
Habkern 2023
Qui sera la plus belle pour aller danser ?
Saison III Fillmé à Habkern les 5 et 6 avril 2023
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
P.-S. Le film est en HD, pour une immersion totale dans les meuglements écouter le son avec un casque. À la fin on entend le filmeur saluer le chauffeur du car postal en dialecte.
En immersion dans l'Oberland bernois, je balbutie quelques mots d'allemand et de dialecte !
Le temps des fleurs - Transition
Des brumes passent et repassent au large du petit village dans les montagnes
À bord d’un bolide noir, j'accoste dans le village des vacances de mon enfance
Course effrénée sur le tarmacadam sec, humide, trempé des autoroutes de l'Oberland bernois et de la frontière du Seeland
Course poursuite avec des poids lourds immatriculés dans des pays étranges
Course disputée en écoutant Couleur 3 sur la bande FM
Arrivée dans un crissement de freins en tout genre
Il fait encore jour, il est 20H20
Le ciel n’est pas bleu et la mer pas verte
Bref, une escale dans le pays de mon enfance
Je fermerai la fenêtre à la brise