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Rêveries
30 novembre 2016

Novembre

Novembre s’achève dans le froid.

Le mercure passe sous la barre du zéro degré…

Pour se réchauffer, il faut s'engouffrer dans la salle de l'Adriano's bar, choisir le banc sous lequel les tuyaux du radiateur, chauffés à blanc, tentent de rivaliser avec les chaleurs de l’été… On peut alors disséquer son spleen en buvant des doppio Malabar. La lecture de la presse du jour plonge l'esprit dans la terreur!

Une carte de A., jetée pêle-mêle, avec les factures ordinaires, dans la boîte aux lettres, me donne l'envie de répondre sur le champ. Cloué au lit, rongé par la vieillesse, lui, a des mots plus crus pour évoquer son état, il se plaint gentiment de l'assèchement du réservoir de ma plume...

Cet appel au secours laisse songeur. D’un côté, il y a cette correspondance, commencée il y a plus de 20 ans, avec mon ami A.  Un échange de lettres et de cartes qui rythme les saisons. De l'autre côté, il y a une vie virtuelle, envahissante, qui bien souvent flatte l'égo. Ces sirènes d'un nouveau temps retiennent captif leur victime par des artifices grotesques, qui gonfle d'orgueil l'imprudent voyageur qui chemine sur la toile électronique. Elles laissent miroiter au pauvre hère, une notoriété universelle, des millions de suiveurs, des tonnes de « j'aime » au bas de chaque photo publiées, une vie sociale en « live » partagée avec des centaines d'amis, la moindre miette de pain est une nouvelle importante, objet de toutes les attentions, elle sera balancée sur les réseaux sociaux sous forme de pixels de divers formats!

Mon ami A. est totalement ignorant des applications qui permettent de gonfler le compteur de suiveurs, des algorithmes qui en une fraction de seconde savent  tout de notre vie et nous bombardent de publicités ciblées. 

Je vais saisir ma plume et essayer de raconter à mon vieil ami, de façon poétique, ce fatras électronique qui peu à peu englue nos esprits vers une pensée unique…

Le soleil se fout complètement de ces histoires d'adresses IP. Il se couche en beauté alors qu'un avion emporte au loin le dernier carré de nos libertés.

 

 

 

29 novembre 2016

Zibelemärit

Zibelemärit

Lundi 28 novembre 2016

Le 4e lundi de novembre, la Ville fédérale est en fête. C’est le Zibelemärit. Un marché aux oignons réputé qui attire les foules de toutes la Suisse et même d’au-delà. 

Les Bernois aiment s'y retrouver avant l'arrivée des visiteurs. Les transports publics fonctionnent une heure plus tôt que les jours normaux. À partir de 4 heures, les badauds, chaudement habillés, admirent les stands richement décorés. L’oignon est utilisé dans un florilège de décoration. On boit du vin chaud, on mange des tartes ou des soupes à l’oignon. Les plus hardis dégustent une fondue ou boivent du sekt dans des flûtes en plastiques. Les enfants font des batailles aux confettis.

Quand le jour se lève, les Bernois vont travailler tandis que les trains arrivant des quatre coins cardinaux amènent dans la capitale un flot de visiteurs…  

 

28 novembre 2016

Zibelemärit

john mckenzie_photo2
John McKenzie

 

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

 

ZIBELEMÄRIT

Une salve de cris de canards envahi la pièce. Le téléphone portable clignotait et indiquait 04H10. La bise qui s’était levée la veille, s’engouffrait dans la chambre par l’œil de bœuf entrouvert. Il faisait froid, nuit, et l’envie de se lever n’était pas au rendez-vous. Il se retourna dans le lit bien chaud et renonça à quitter la couette. C’était son jour de congé. Sur la table de chevet un agenda était ouvert à la page du 28 novembre. Une note, laconique, écrite à l'encre bleue royale, indiquait: Zibelemärit. 

Les minutes passaient. Le silence régnait, troublé par intermittence par les rafales de bise.

Soudain, il se leva. Un appel irrésistible l’avait saisi, il fallait y aller. Il s'habilla chaudement et sorti. Il enfourcha sa bicyclette et, à grands coups dans le pédalier, se dirigea vers la gare. La bise le tirait peu à peu du sommeil. La pendule de la gare marquait cinq heures dix, quand il gara son vélo. Il y avait déjà foule dans le centre-ville. Le quatrième lundi de novembre, se tient, dans la Ville fédérale, le "Zibelemärit" (marché aux oignons). Les Bernois aiment y aller avant de partir pour leur travail. À partir de quatre heures, on boit du vin chaud, mange des tartes ou des soupes à l'oignon, les enfants font des batailles de confettis. Les stands, éclairés au siècle passé par de petits lumignons ou des bougies, proposent des tonnes d'oignons. De nos jours, l'éclairage électrique permet aux visiteurs matinaux de photographier l'oignon sous toutes ses coutures. 

Il se dirigea vers la Place fédérale. Il n'était pas venu depuis plusieurs années. Il marchait comme un automate. Il semblait ne rien voir de la fête. Il s'engagea dans une petite rue qui permettait de gagner le centre. Il s'arrêta. Devant lui, une rue qu'il ne connaissait pas. Il s'avança. Les maisons étaient délabrées. Sur une plainte en bois il pouvait lire ÉPICERIE. Des planches de bois en cachait l'accès. La rue baignait dans la grisaille. Le silence était total. Il se dirigea vers l'épicerie, tourna à gauche et se perdit dans un labyrinthe de ruelles. Tout semblait abandonné. Son cœur battait la chamade. L’architecture ne ressemblait pas à celle de la Ville fédérale. Il n'y avait pas de quartier abandonné dans la capitale. Une ombre disparut au détour d'une rue. Il hâta le pas dans l'espoir de rencontrer quelqu’un. Dans ce décor figé, il n’y avait pas âme qui vive. Il se sentait oppressé. Il voulut fuir, mais il ne reconnaissait rien, c'était un dédale de ruelles baignant dans une lumière grise. Il remarqua une flèche tracée à la craie rouge, il suivit la direction indiquée. Il lui sembla avoir senti un souffle. Il devait être près de la sortie. Un cri retenti. Il se retourna. Une lueur vacillait à l'étage d'un immeuble. Il hésita, entra dans la maison. Tout était abandonné, à moitié en ruine, désert, mais il ne voyait pas une trace de poussière. Seule une commode meublait la pièce. Une lueur jaunâtre éclairait une tache blanche. Il s'approcha. C’était une enveloppe. Il sursauta. Un léger souffle avait soulevé l'enveloppe. Instinctivement, il saisit la missive et la fourra dans la poche de sa veste. La lueur s'estompa. Il sortit rapidement de la maison. Une panique le saisi. Il fallait qu'il sorte. Il se mit à courir. Tout se ressemblait, impossible de savoir quel chemin suivre. Il était en sueur. Un éclair violent, l'espace d'une seconde éclaira un coin de rue qui lui était familier. Il se retrouva dans la rue qu'il avait quittée tout à l'heure. Il s'appuya contre le mur. Un gamin le bouscula. Il sentit que le chenapan se saisissait de l'enveloppe. Il tenta de le rattraper, mais ce fut plus qu'une ombre qui agitait l'enveloppe. Puis tout disparu. Il se massa la nuque. Il consulta son téléphone pour savoir l'heure. En fond d'écran, il y avait un tableau représentant une rue abandonnée. Sur la devanture de ce qui avait du être une épicerie, quelques mots étaient tracés à la craie rouge : MERCI DE NOUS AVOIR AIDÉS.

27 novembre 2016

Premier dimanche de l'Avent

Illuminations de Noël dans le village des vacances de mon enfance, Lignières (photos prisent avant-hier, vendredi 25 novenbre 2016).

Gilbert Becaud - L'enfant a l'etoile

 

Gilbert Becaud - L'enfant a l'etoile part 2

26 novembre 2016

Nouveautés littéraires

Hier, lors de mon passage à La Chaux-de-Fonds, la ville de mon enfance, je n'ai pas résisté, j'ai couru à La Méridienne. Une librairie indépendante, qui a pignon sur rue depuis 20 ans. Elle est installée près de la Place du marché. Je voulais acheter "Journal berlinois 1973-1974" de Max Frisch, traduit de l'allemand par Camille Luscher aux Éditions ZOÉ. C'est sorti en octobre. Finalement, j'ai encore pris trois autres nouveautés, sorties entre septembre et novembre; Une vie de facteur, de Jean-Jacques Kissling, L'élève Gerber de Friedrich Torberg et Trois saisons à Venise de Mathias Zschokke. C'est rare que je me procure les dernières parutions qui inondent les librairies. En revanche je ne résiste pas d'aller rêvasser dans les librairies qui sont sur mon chemin. Pour la lecture, je pioche dans ma bibliothèque. Constituée il y a plus de 20 ans, je suis toujours un peu en décalage. Pour faire vivre les livres, il faut les lire et le relire…

25 novembre 2016

La Tchaux

Bref passage à La Chaux-de-Fonds, la ville de mon enfance...

24 novembre 2016

24 novembre

La Ville fédérale se pare de lumière. Noël approche à pas de géant...
Au bout de la rue, on distingue vaguement les contours de 2017...

23 novembre 2016

Coupure de presse

Le journal berlinois, de Max Frisch, vient de paraître en français chez ZOÉ.
Le quotidien Le Temps a consacré un article à cet événement, samedi 19 novembre 2016 dans son supplément littéraire.
(La photo est "découpée" dans cet article)

Par ces nuits froides de Fin des temps, la musique de Mozart réjoui les âmes. Par exemple, le concerto pour piano No 21 K.467 dans la version Pollini - Muti et l'orchestre philarmonique de la Scala, en 2004. ( http://youtu.be/i2uYb6bMKyI )

Mozart: Piano concerto n. No. 21 in C major, K.467 Pollini-Muti

Orchestra filarmonica della Scala
Maurizio Pollini
Riccardo Muti
2004

 

21 novembre 2016

VARIATIONS SUR UN POÈME DE PRÉVERT

"Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là"

Un haut-parleur planté sur la place diffusait, dans un grésillement, une annonce presque inaudible : -La jeune fille qui est ravie, ruisselante, épanouie sous la pluie est priée de ne pas s'éloigner de la file des parapluies. Merci.

-Qui se souvient de Barbara ? Et puis il y a tellement de Barbara. 

-Je crois que Georges sortait avec une Barbara, dans les années 1950, du côté de Brest.

Il pleuvait sans cesse, et, rue de Siam, c'était un océan de parapluie. 

Soudain, un cri dans la foule : -Barbara.

-Georges sortait avec Barbara. Et tu ne m'a rien dit !

-C'était avant-guerre. Ça a commencé rue de Siam. 

Un chat des villes, d'une voix de ténor déclamait des vers : -Quelle connerie la guerre.

-Et ils se sont revus ?

-Qui ?

-Georges et Barbara

Il pleuvait, le bateau d’Ouessant lança un coup de sirène, puis Barbara embarqua. 

-Quelle connerie la guerre, reprenait en cœur une famille de souris.

-Je crois que la guerre les a séparés. 

-Et Georges...

-Il est mort en avril 1974. Il était gravement malade.

-Et sa femme ?

-Claude, elle a été veuve plus de 30 ans. Elle est morte, je crois en été 2007. 

Le haut-parleur hurla : -Je rappelle à Barbara de regagner immédiatement la file des parapluies. C'est intolérable d'être ravie, épanouie, ruisselante sous la pluie.

Un juron s'échappa d'une fenêtre ouverte : -Tonnerre de Brest !

-Voyons, capitaine, voyons... S'indigna un petit homme à barbichette.

Il pleuvait sans cesse ce jour-là.  

Rue de Siam, sous un porche, une jeune femme donnait le sein à sa petite Barbara.

Des avions s'approchaient, déluge de feu et de sang...

"Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là".



"Barbara" est un poème de Jacques Prévert. On le trouve dans le recueil "Paroles". Il est le squelette de ces variations...
 
Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: En bateau, Lakevio ! (canalblog.com)
kendra baird offering the truth
20 novembre 2016

Fin des temps - La ballade de l'aéroport

De Wabern à l'aéroport de Belp-Berne, en passant par le bord De la Gurbe...
Les nuages, passent entre les Alpes, formant des cascades puis s'éffilochent. C'est le Foehn, vent chaud, venu du sud, qui façonne les merveilleux nuages en ces longues trainées ouateuses. 
La balade se fait sous le ciel bleu. Les corneilles donnent un concert. C'est un répertoire de musique futuriste.
Quelques buissons, piégés par une météo en dent de scie,  fleurissent avec plusieurs mois d'avance.
A midi, le vol à destination d'Amsterdam, s 'élance dans les airs.
Plus tard, les passagers débarquant de l'avion en provenance de Vienne, auront les Alpes à portées d'yeux...
ENCORE UN BEAU DIMANCHE DE FIN DES TEMPS... 

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- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

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