Les mois d'hiver - Bibliothèque
Soror dolorosa
Reste. N'allume pas la lampe, Que nos yeux
S’emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.
Nous sommes las autant l’un que l’autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l’océan du soir morne et délicieux.
Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli…
Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,
Quel long fleuve de paix léthargique et d’oubli
Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
Catulle Mendès
Extrait de « Soirs moroses »
Ce poème figure dans l'anthologie des poètes français contemporains, tome premier, Paris Delagrave éditeur, 1918
les mois d'hiver - Encore un beau dimanche
Photographies prises depuis les contreforts du Gurten
De gauche à droite de haut en bas :
La fabrique de nuages - Repos forcé
Oasis d'hiver - L'épouvantail
Jardin d'hiver
Le tram vapeur dans les rues de la Ville fédérale
Retour dans le petit village dans les montagnes
Des huîtres en entrée pour le souper
3e dimanche de l'Avent
Les mois d'hiver - Il a neigé à Port-au-Prince / Il pleut encore à Chamonix / On traverse à gué la Garonne
Jour de neige
Il a neigé
Les flocons sont tombés sur le petit village dans les montagnes, à Interlaken, sur les rives du lac de Thoune et sur la Ville fédérale, sur le village des vacances de mon enfance et sur Crémines
Ballet des chasse-neige
Les chats ne reconnaissent rien, leurs repaires sont enfouis sous la neige
Ils passent la journée à ronfler près d’un poêle ou d’un radiateur
Les chats détestent la neige, les souris des champs dansent
Photographie : Le petit village dans les montagnes à 17h20
Les mois d'hiver - Dernière pleine lune de 2022
Les mois d'hiver - La sculpture
Le dimanche 27 novembre, j'ai filmé quelques éléments de décors dans la Ville fédérale.
PROMENADE
PROMENADE
Les arcanes de l’arrière-automne
ESSAI sur l'art en milieu urbain
Filmé à Habkern, Interlaken, Berne
Dimanche 2 décembre 2022
Images, montage, réalisation Jeanjacques666
1er dimanche de l'Avent
Les mois d'hiver - La Saint-Nicolas (comme on dit chez nous)
Les mois d'hiver - Il a neigé cette nuit dans le petit village dans les montagnes
145e devoir de Lakevio du Goût
Consigne :
J’aime la façon dont Mark Keller use pour nous faire comprendre que les choses ne se passent pas toujours comme prévu…
Mais vous ?
Que pensez-vous qu’il nous dise là ?
On en saura peut-être plus lundi.
Du moins je l’espère…
Yves
Je connais Yves depuis l’école primaire. Nous avons passé quatre années scolaires à nous côtoyer. Nous nous sommes revus quarante ans plus tard. Un de nos camarade avait réussi à réunir la classe entière le temps d’une soirée. Seize ans se sont écoulés depuis cette soirée, et, dans cette auberge baignée par l’océan, plantée au milieu de nulle part, où je passe une nuit, je reconnais Yves qui mange seul à une table, comme moi. Nous avons passé un bout de soirée à bavarder. Une conversation neutre, les souvenirs communs sont si diffus et lointains que la conversation s’égrène de banalités.
Ce matin avant de quitter l’auberge je suis passé dans la salle du petit déjeuner pour prendre congé d’Yves. Rien n’indique que nous nous reverrons un jour.
Yves est assis au bout d’une longue table. La tête appuyée contre ses mains, il a l’air sombre. Il sera sombre, renfermé et grognon tant qu’il n’aura pas avalé un premier café. Devant lui sont disposés un panier en osier tressé rempli de croissants, une motte de beurre à la crème crue et un pot de confiture aux abricots, l’inégalable confiture « Marillen aus dem Weinviertel » produite tout à l’est de l’Autriche. Le café déposé par le serveur détend les traits du visage et Yves ne tarde pas à en commander un second. Il a posé sa guitare devant un sucrier, un poivrier et une salière. Ces éléments en verre à fermetures métallique marquent le milieu de la table.
À l’autre bout de la table, un jeune couple tente, comme Yves, d’émerger des limbes du sommeil. Ils ont la gueule de bois. Ils sont rentrés de la ville voisine au petit matin. En regagnant leur chambre à grand fracas, ils ont réveillé les occupants des trois autres chambres. Ils en sont à leur troisième café et essayent d’organiser la journée. Ils passeront vraisemblablement cette journée de beau temps enfermés dans leur chambre, volets clos.
À travers les fenêtres à croisillons de la salle du petit déjeuner on voit la plage et l’océan. La marée est descendante. On voit aussi Lise de dos. Cette jeune fille, vêtue d’une jupe et d’un chandail de couleur bleu pastel, fixe l’horizon. Elle passe quelques jours dans cette auberge pour apprendre un texte. Dans deux mois elle sera sur scène, jouant dans un classique du répertoire français.
Un client est entré dans la salle du petit déjeuner et à commander une bière. Il a garé sa voiture à côté de celle d’Yves. Il est de passage. Il doit avoir une vingtaine d’années. Il regarde dans le vide. Il est vêtu d’une paire de bottes noires, d’un jeans et d’une veste en cuir. Discrètement il vérifie si son couteau est en place dans sa botte gauche. Il braconne parfois.
Le jeune couple a finalement décidé de faire une promenade le long de la côte. Le serveur affalé dans l’office, yeux rivés sur l’écran de son téléphone, joue à un jeu virtuel. Le client s’est dirigé vers les toilettes. Lise songe à regagner sa chambre. Yves est parti en voiture à la recherche d’un coin de plage tranquille pour mettre au point une chanson qui figurera sur son prochain album.
Lise est surprise, elle pensait en entrant dans sa chambre avoir fermé la porte à clé.
La lame du couteau sortie de la botte, le corps de Lise qui s’affale sur la moquette, la clé tombée ramassée par une main gantée, la porte de la chambre refermée, la clé remise sur le porte-clés des chambres à la réception, trois minutes de temps suspendu brouillé par le moteur d’une Ford Galaxie qui démarre en trombe.
Les mois d'hiver - 2e dimanche de l'Avent
Le brouillard est descendu dans la vallée aux alentours de midi pour remonter en fin d'après-midi.
Vue depuis le balcon à 15h20, le petit village dans les montagnes, contrairement à l'année passée, n'est pas sous la neige.
Interlaken à 16 heures, brève descente en ville, le temps d'un doppio.
Déjà le 2e dimanche de l'Avent !
Les mois d'hiver - Jazz
Samedi soir, c'est jazz
Un très court métrage du cinéaste, écrivain et peintre américain D. A. Pennebaker, « Daybreak Express (1953) », tourné en 16mm Kodachrome, avec une musique de Duke Ellington.
C'est un film culte !