Un été au pied des Alpes - Roman fleuve pour un devoir du lundi
167e Devoir de Lakevio du Goût
La consigne du Goût. On lit le Goût ICI
Il me semble que Lakevio avait déjà proposé cette toile de Harold Harvey mais j’aime beaucoup cette toile alors il ne me reste plus qu’à trouver une autre idée pour éviter de me faire taxer de « recyclage ».
Le moment étant à l’été et aux balades dans les prés, auriez-vous par hasard une idée de ce que pensent ces deux enfants pendant cette halte champêtre ?
Note
Par un curieux hasard la proposition du Goût, pour le devoir de ce dernier lundi de juin, me donne l’occasion de terminer une histoire qui laissait entrevoir une suite, à la fin du texte la mention « à suivre » donnait l’illusion que rien n’était terminé. Les acteurs retrouvés jouent la fin de cette comédie humaine. Le début se lit ICI
Et la fête continue
Il était en tenue d'été, couché dans l'herbe d'un parc parisien. Quelques fleurs de dent-de-lion égayaient la pelouse. Certaines fleurs étaient déjà en graine. Ce sont ces boules blanches qui s'éparpillent quand on souffle dessus, ce geste est immortalisé sur la couverture du Larousse, avec cette maxime, écrite au-dessus des graines qui s'envolent, « je sème à tout vent ».
Le 8 mai 2017, après s’être embrassé langoureusement avec Marine, Emmanuel avait jeté sa veste sur son épaule et, avant de s’enfoncer dans sa nouvelle vie, avait donné rendez-vous à Marine dans cinq ans dans ce parc parisien où les pissenlits s’égayent.
Une pandémie s’était, dans les années 20, insinuée dans le monde, perturbant le confort des uns, jetant dans la misère les autres, les plus démunis, eux les plus nombreux. Cette période où le masque chirurgical, paravent d’un virus nouveau, devint une source de pollution, on en débusquait jusque dans le lit des fleuves ; charrié par le courant des rivières il épousait les océans, sans doute qu’une multitude de tortues aquatiques médusées par cet objet non identifié moururent en dégustant la négligence des humains, cette période perturba également les projets d’Emmanuel.
C’est le 26 juin 2023, avec un an de retard qu’il retrouve Marine dans un parc parisien. Le manque de pluie a transformé l’herbe en amas brunâtre et sec, cette année pas de graines semant au gré du vent leur savoir. Emmanuel en tenue d’été, couché dans l’inconfort de la sécheresse regarde avec tendresse Marine et murmura « les liens avec ma famille depuis la mort de mon père sont détendus. Nous pourrions… »
- Maman, maman…
Une bambine de cinq ou six ans, s’agrippant à la jupe de sa mère transforme les paroles murmurées en un grand éclat de rire.
Blême, Emmanuel interroge, « tu es mariée Marine ? »
- Absolument pas
- Cette gamine ?
Marine danse avec sa fille sur l’herbe devenus poussière
- Cette gamine ? C’est Emma, notre fille !
Marine et Emmanuel scellent leur union par un baiser langoureux.
Le trio s’engage dans l’allée centrale dans un joyeux tintamarre.
En sortant du parc, ils passent, sans la remarquer, devant une œuvre de Banksy crayonnée sur la colonne de pierre frontière entre la rêverie et la vraie vie, Bansky « l’inconnu le plus connu du monde », la star de l’art urbain, celui qui manipule, intrigue et a réussi à mettre en ébullition la planète artistique mondiale. Ses œuvres arrachées à la pierre par des voleurs atteignent des millions de dollars dans les ventes aux enchères.
La petite troupe qui chantait à tue-tête une chanson qui eut son heure de gloire au firmament des années 1950, traversa la rue et disparu dans le soleil tout en continuant sa chanson, la,la,la,la…
Dix ans plus tard, on apprendra en lisant une des rares feuille de chou qui s’imprimait encore, qu’ils s’étaient mariés, vivaient heureux et avaient une ribambelle de gamins.
(Et cetera desunt)