Un été aigre-doux, les feux de la Saint-Jean
De petits luminions, feux imaginaires, peuplent le décor qui peu à peu sombre dans la nuit.
Cette soirée, l'une des plus longue de l'année, sera celle des feux de la Sain-Jean...
Coucher du soleil derrière Le Chasseral.
Été 14 - Adriano's bar
Mardi, à l’Adriano’s Bar, est le jour où le café est torréfié. L’odeur du café rôti embaume les sens. Dehors, le temps est d’humeur maussade. Il pleut par intermittence. Les deux ventilateurs fixés au plafond sont à l’arrêt, faute de chaleur à chasser. La musique diffusée par le haut-parleur situé au-dessus de la machine à café passe dans l’indifférence. Dans les pages économiques de quelques journaux, la bulle immobilière, qui arrive au crêt de la vague en Suisse, à la veille de retomber avec fracas, emportant tout sur son passage, est largement commentée. Inconscients, les clients de l’Adriano’s se concentrent sur la mastication de leur croissant – la bulle plane dans l’anonymat et la discrétion au-dessus de leurs têtes. Le doppio « Candelaria », subtil arabica des hauts plateaux volcaniques du Costa Rica, tiré par le patron en personne, est un délice. Ce soir, au Brésil, quatre matches se dérouleront sur les pelouses qui accueillent la coupe du Monde de balle au pied. Les nuages se sont dissipés : dans la belle nuit d’été, les feux de la St-Jean brilleront.
Saint-Jean
Les soirs de la Saint-Jean, des feux brillaient dans la campagne.
Ce soir, le jour n'en finira pas de traîner avant de disparaître croqué par la nuit.
A l'Adriano's, les ventilateurs tournent au ralenti. Une poignée d'habitués dissertent au bar en buvant des bières, du sekt allemand. Une jeune femme consulte ses courriers électroniques sur une tablette estampillée d'une pomme. Il est 19h30, le bar se vide. Un air de jazz joué au saxophone se dilue dans la salle. Dans quelques heures, les noctambules envahiront les lieux.
Ce soir, c'est le jour où le soleil se couche le plus tard, on dînera à pas d'heure, na !
24 juin 2011
Adriano's
Berne