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Rêveries
poeme
10 septembre 2022

Il automne - Fin de saison

Spiez
La piscine ferme ses portes en fin d'après-midi, la saison s'achève.

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68881275-6726-40C2-A93E-85956AB52283Quoi de neuf ?
Sonate d'automne, nuit fraîche, une couverture grise dans le ciel empêche les étoiles de voir la lune pleine.


Rentrer, le soir

 Une allée de jardin botanique, avec beaucoup de ciel
rouge au-dessus des arbres humides. Et un père, une mère
des aciéries qui y ont mené leur petit enfant.

 Puis, du côté du soir, les toits sont une main qui tend à
une autre main une pierre.

 Et c’est soudain un quartier de boutiques basses et
sombres, et la nuit qui nous a suivis pas à pas a un souffle
court, qui cesse parfois ; et la mère est immense près du
garçon qui grandit.

Yves Bonnefoy (Rue Traversière)

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1 septembre 2022

Il automne - Séquence 1, plan 1, moteur...

BRÛLÉE

 Brûlée par un dernier amour, je reste debout
dans l’automne.
 Dans le vent d’automne habillée de noir.
bordée de noir, le noir des halliers.
 Mais mon cœur est rouge comme la feuille du
perruquier, mes mains sont deux chrysanthèmes.
 Et je ris de mon dernier amour, un amour
d’automne ! Je ris et je pleure.
 Amour plus amer qu’un fils, plus dur qu’un
père, plus doux que la colombe.
 Plus secret qu’une tombe.

S. Corinna Bille

 

Photographie : Premier jour d'automne dans le petit village dans les montagnes

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23 juin 2022

L'été de tous les dangers - La déesse blanche (au second plan, à droite du manche de la cuillère, au-dessus du verre)

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Berne, 15h34, Versa bar
Iced doppio

 

Sommeil, fils de la nuit et frère de la mort ;
Écoute-moi, Sommeil : lasse de sa veillée,
La lune, au fond du ciel, ferme l'œil et s'endort
Et son dernier rayon, à travers la feuillée,
Comme un baiser d'adieu, glisse amoureusement,
Sur le front endormi de son bleuâtre amant,
Par la porte d'ivoire et la porte de corne.
Les songes vrais ou faux de l'Érèbe envolés,
Peuplent seuls l'univers silencieux et morne ;
Les cheveux de la nuit, d'étoiles d'or mêlés,
Au long de son dos brun pendent tout débouclés ;
Le vent même retient son haleine, et les mondes,
Fatigués de tourner sur leurs muets pivots,
S'arrêtent assoupis et suspendent leurs rondes.

Ô jeune homme charmant ! couronné de pavots,
Qui tenant sur la main une patère noire,
Pleine d'eau du Léthé, chaque nuit nous fais boire,
Mieux que le doux Bacchus, l'oubli de nos travaux ;
Enfant mystérieux, hermaphrodite étrange,
Où la vie, au trépas, s'unit et se mélange,
Et qui n'as de tous deux que ce qu'ils ont de beau ;
Sous les épais rideaux de ton alcôve sombre,
Du fond de ta caverne inconnue au soleil ;
Je t'implore à genoux, écoute-moi, sommeil !

Je t'aime, ô doux sommeil ! Et je veux à ta gloire,
Avec l'archet d'argent, sur la lyre d'ivoire,
Chanter des vers plus doux que le miel de l'Hybla ;
Pour t'apaiser je veux tuer le chien obscène,
Dont le rauque aboiement si souvent te troubla,
Et verser l'opium sur ton autel d'ébène.
Je te donne le pas sur Phébus-Apollon,
Et pourtant c'est un dieu jeune, sans barbe et blond,
Un dieu tout rayonnant, aussi beau qu'une fille ;
Je te préfère même à la blanche Vénus,
Lorsque, sortant des eaux, le pied sur sa coquille,
Elle fait au grand air baiser ses beaux seins nus,
Et laisse aux blonds anneaux de ses cheveux de soie
Se suspendre l'essaim des zéphirs ingénus ;
Même au jeune Iacchus, le doux père de joie,
A l'ivresse, à l'amour, à tout divin sommeil.

Tu seras bienvenu, soit que l'aurore blonde
Lève du doigt le pan de son rideau vermeil,
Soit, que les chevaux blancs qui traînent le soleil
Enfoncent leurs naseaux et leur poitrail dans l'onde,
Soit que la nuit dans l'air peigne ses noirs cheveux.
Sous les arceaux muets de la grotte profonde,
Où les songes légers mènent sans bruit leur ronde,
Reçois bénignement mon encens et mes vœux,
Sommeil, dieu triste et doux, consolateur du monde !

Théophile Gautier
21 juin 2022

L'été de tous les dangers - L'Éte, le bel été

Solstice d'été à 11h13

Été

Et l’enfant répondit, pâmée
Sous la fourmillante caresse
De sa pantelante maîtresse :
« Je me meurs, ô ma bien-aimée !

« Je me meurs : ta gorge enflammée
Et lourde me soûle et m’oppresse ;
Ta forte chair d’où sort l’ivresse
Est étrangement parfumée ;

« Elle a, ta chair, le charme sombre
Des maturités estivales, —
Elle en a l’ambre, elle en a l’ombre ;

« Ta voix tonne dans les rafales,
Et ta chevelure sanglante
Fuit brusquement dans la nuit lente. »

Paul Verlaine

21 décembre 2021

Les mois d'hiver - Franciscae meae laudes - Nuit 18/18 supplément X, Doit-on payer un supplément pour les bagages à main ?

Tuba, palmes, masque, me voici prêt pour une plongée dans les abysses de « Charles Baudelaire - La passion des images - œuvres choisies » paru aux Éditions Quarto Gallimard. Un volume composé de 1824 pages, la photographie de l'ouvrage (ICI) 
Lors d’un road movie sur les routes de France, dans une région océanique où les nuages filent tout droit en rasant la terre ou presque, les haut-parleurs coincés dans les portières d'une berline noire diffusaient en boucle une chanson de Juliette. C’était la leçon de latin matinale, « Franciscae meae laudes », écoutée sur des centaines de kilomètres avalés à des vitesses frôlant le vertige des radars à l’affût d'un excès de vitesse pour subsister jusqu’à la saison nouvelle. 
A  Étretat, nous avons garé la berline dans une file sans fin de voitures remplie de touristes. Nous avons pris un bain de mer, nous avons arpenté les falaises et en humant le grand large nous avons eu une pensée pour Gustave.
Soudain, le spleen a envahi nos pensées. Le reste du voyage fut peut-être sous la lune ou dans une nuit d'encre.
J'ai trouvé "Novis te cantabo chordis" à la page 1137. Sur un petit poste à galène j'ai écouté Juliette.

"Franciscae meae laudes"

Charles Baudelaire

Novis te cantabo chordis,
O novelletum quod ludis
In solitudine cordis.

Esto sertis implicata,
O femina delicata,
Per quam solvuntur peccata!

Sicut beneficum Lethe,
Hauriam oscula de te,
Quae imbuta es magnete.

Quum vitiorum tempestas
Turbabat omnes semitas,
Apparuisti, Deitas,

Velut stella salutaris
In naufragiis amaris …
Suspendam cor tuis aris!

Piscina plena virtutis,
Fons æternæ juventutis,
Labris vocem redde mutis!

Quod erat spurcum, cremasti;
Quod rudius, exaequasti;
Quod debile, confirmasti.

In fame mea taberna,
In nocte mea lucerna,
Recte me semper guberna.

Adde nunc vires viribus,
Dulce balneum suavibus
Unguentatum odoribus!

Meos circa lumbos mica,
O castitatis lorica,
Aqua tincta seraphica;

Patera gemmis corusca,
Panis salsus, mollis esca,
Divinum vinum, Francisca !

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2 décembre 2019

Nuit 11/16 - Les mois d'hiver - Venise

Dans l'anthologie des poètes français contemporains, Paris Delagrave éditeur, 1918, c'est sous le nom de Madame Alphonse Daudet que sont reproduit deux poèmes de l'épouse de Daudet, extraits de "Reflets sur le sable et sur l'eau", Alphonse Lemerre, éditeur, 1903
L'un d'eux est un poème sur Venise.
En octobre 1985, j'ai eu un immense coup de coeur pour Venise. En 2004, j'ai eu un coup de blues en retournant dans cette ville aux souvenirs élouissants. La ville était devenue un attrape-touristes. Les chats qui 19 ans plus tôt erraient partout avaient disparu. Je ne pense pas que je retournerai à Venise.

MADAME ALPHONSE DAUDET

VENISE

Vieux canaux, vieux palais, et vieux ponts sur l'eau morte
Où des ombres s'en vont hâtives et drapées
Si fièrement, et se posant de telle sorte,
Qu'on croit voir aux haillons luire des blancs d'épée !

Cela passe et s'engouffre au coin de quelques portes,
Cependant que le flot sur les pierres trempées
Pleure, et noircit de tout ce qu'il porte et rapporte
Les maisons, de mystère ancien enveloppées.

Ce n'est plus la Venise inclinant ses façades
Vers Saint-Georges enflammé d'un couchant toujours rose,
Et mirant des balcons, des toits, des colonnades

Au grand canal, où glisse, avec les sérénades,
La gondole qui porte en ses voiles moroses
Le deuil silencieux et persistant des choses ! 

                                (Reflets sur le sable et sur l'eau.)

19 septembre 2019

Un été en Suisse - 19.9.19 ...

19.9.19


                NUIT DE PARIS
Le ciel des nuits d'été fait à Paris dormant
Un dais de velours bleu piqué de blanches nues,
Et les aspects nouveaux des ruelles connues
Flottent dans un magique et pâle enchantement.

L'angle, plus effilé, des noires avenues
Invite le regard, lointain vague et charmant.
Les derniers Philistins, qui marchent pesamment,
Ont fait trêve aux éclats de leurs voix saugrenues.

Les yeux d'or de la Nuit, par eux effarouchés,
Brillent mieux, à présent que les voilà couchés...
- C'est l'heure unique et douce où vaguent, de fortune,

Glissant d'un pas léger sur le pavé chanceux,
Les poètes, les fous, les buveurs, - et tous ceux
Dont le cerveau fêlé loge un rayon de lune.
                                     (A mi-Côte)

Léon Valade (1841-1883)

Extrait de "Anthologie des poètes français contemporains", poèmes choisis par G. Walach, tome premier, Paris Delagrave 1918

                                                   C3965DB1-118F-46CA-820B-4FC24FAE5445

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- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

GUERRE

Valéry

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