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Rêveries
13 mars 2017

Poussière d'or

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Chris-Aggs-Echo & Narcissus

Le tintement des nivéoles, qui s'épanouissent au pied du tilleul, dans le parc, l'a tirée de sa torpeur.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Quatre à quatre, Elle monte les marches de l'escalier qui mène aux combles. Elle rassemble le décor de printemps disséminé ça et là. Elle empoigne sacs, gravures, tapis, petits meubles et, en quatre aller et retour, tout est posé au milieu du salon.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé. 
La radio est allumée. Le programme ronronne jusqu'à ce que le speaker annonce une chanson de Pierre Perret, "C'est le printemps". Il prie les oreilles chastes de s'éloigner des transistors. Elle sourit, elle adore cette chanson pleine de rythme et un peu... leste!
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Prestissimo, en suivant la cadence effrénée de la chanson, elle décroche les tableaux aux paysages d'hiver, remplace les tentures par de légers volages, achève le bonhomme hiver au chalumeau, elle installe d'élégantes aquarelles printanières aux murs du salon. 
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Elles sélectionne les disques du moments, "Au printemps" de Jacques Brel, "Le printemps est arrivé" Michel Fugain et le Big Bazar, Le sacre du printemps de Stravinsky, un LP de 1958, Ernest Ansermet dirige l'Orchestre de la Suisse romande, une version jazz du printemps, extraite des quatres saisons de Vivaldi, Richard Galliano à l'accordéon...
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Le printemps météorologique a commencé depuis le 1er mars, le début du printemps phénologique est commencé, dans les alentours de la Ville fédérale, depuis la floraison des crocus botaniques, l'équinoxe de printemps est prévue pour bientôt.
Elle se dépêche pour tout mettre en place. Elle peste de ne plus être agile, comme dans sa jeunesse.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Elle installe un vase avec quelques narcisses sur le marbre devant la fenêtre. Elle remporte le décor d'hiver dans les combles de la maison, vérifie que tout est en place.  Elle maudit le réchauffement climatique qui avance les saisons. Elle aime tant les grasses matinées. Elle jette un dernier regard sur le parc et dans le salon. Tout est prêt. Elle saisit un petit bocal, posé sur le rebord de la fenêtre, ouvre le couvercle. Une poussière d'or s'échappe du bocal et envahit le salon, le parc, le ciel,la poussière brille dans le soleil. Le printemps est lancé. Elle referme prestement le couvercle. Il ne faut pas gaspiller la précieuse poussière. Épuisée par tous ces travaux, la fée Mélusine, se laisse tomber dans un fauteuil. Malgré son grand âge, son souffle court et ses rhumatismes, elle vient, une fois de plus, de créer le printemps. Depuis la nuit des temps, c'est Mélusine qui chasse le général Hiver.
Elle s'endort, sereine.
Le petit réveil, posé sur la coiffeuse Charles X, fait un tic-tac  joyeux. L'aiguille du réveil est placé sur "printemps", mais la fée Mélusine, qui déjà ronfle, a oublié de remonter la sonnerie...

 

Jacques Brel - Au printemps

 

Pierre PERRET C'est le PRINTEMPS en HD

Richard Galliano - Le Printemps (Vivaldi) - Nancy Jazz Pulsations (2014)


Richard Galliano joue "Le Printemps", extrait de Les Quatre Saisons de Vivaldi, à l'Opéra National de Lorraine dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations, édition 2014.

Production : SUPERMOUCHE PRODUCTIONS.
En coproduction avec Vosges Télévision.
En association avec Arte France, Mezzo et GIE Lorraine Télévisions.


Printemps

Victor Hugo

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Victor Hugo, Toute la lyre

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12 mars 2017

Dimanche de mi-mars...

Dimanche
un café au Colonial
Balade dans la campagne de Wabern, jusqu'à l'aéroport de Belp-Bern
Vue sur les Alpes, température très clémente
Vu l'envol de l'Amsterdam et le superbe Concordino s'envolant pour Berlin
Un air de printemps flotte sur la campagne
Tout va renaître....

Encore un beau dimanche

11 mars 2017

Samedi, ça te dit? ça me dit!

Hémorragie verbale du samedi soir...

 Un verre d'Aragonia 2013 déclenche une hémorragie verbale sévère. Ambulance, camisole de force, chambre capitonnée... Le grand jeu. Un seul verre, et, le lendemain, c'est une gueule de bois monstrueuse... Café additionné de jus de citron bio, douche chaude puis glacée, aspirine, hémorragie buccale de divers déchets stomacaux...
"L’extrait stomacal est capable d’hydrolyser la lactoglobuline dénaturée, mais non la forme native. La pepstatin-A, inhibiteur spécifique de la pepsine, inhibe, complètement, les effets du suc gastrique […] (Pierre Jouan , Lactoprotéines et lactopeptides : propriétés biologiques, 2002, page 33)"

Bla...bla.

Normalement, samedi soir, c'est jazz.

                       
Vendredi 17 mars, ce sera la nuit des musées.

                                                  +"*ç%&/()=?`+"*ç%%&&/()=?"*ç*"%&/()(&%ç**""

Les chats du quartier sont en deuil. Un des leurs manque à l'appel. Léo, le chat jaune des voisins du dessous fut retrouvé écrasé le 28 février. Les enfants sont restés inconsolables plusieurs jours.
Léo est enterré dans le jardin. Les enfants ont dessiné sur une stèle la vie de Léo...
La vie a repris son cours, on évoque de moins en moins souvent Léo...

                                                                          

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Printemps

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Samedi, après le marché, un café fut bu au Colonial...

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Un vestige de la vieille Europe passe à la gare..

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Un vin bu en février. Un vin corse pour repas ordinaire. Rien de transcendantal...

            

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La France Inter est en deuil...

Le magazine de Pierre Bouteiller sur France Inter | Archive INA

Pierre Bouteiller est mort hier. Il avait 82 ans. 

6 mars 2017

Nord - Sud

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

john mckenzie 47

NORD - SUD

Actualités

Mes chers auditeurs, voici le bulletin d'informations de 15h06. Tou, tou, tou (générique)...

-l'inspecteur Laboulette tient en ce moment une conférence de presse dans l'arrière-boutique du poste de police. Notre envoyée spéciale, HB, tirée abruptement de l'écoute en boucle du duo des chats, dans une version de concert opposant des félines de choc, Schwarzkopf et De Los Angeles, s'est rendue sur place pour tendre le micro à l'inspecteur...

-Miaou ! Ici, l'arrière-boutique du poste de police, nous écoutons l'inspecteur...

-Chut! (Un quidam)

-Un clochard nous a signalé, ce matin à 04h00, que la porte du mur avait été fracturée. Nous avons envoyé toutes nos brigades sur place, soit 3 hommes. J'ai réussi à me lever vers 08h00, vu qu'il y avait urgence. Les indices que nous avons sont les suivants : La porte verdâtre, laminée, tel les dentelures d'un timbre-poste, par une mitraillette, a pu être ensuite défoncée par le coup de pied d'un mastard.  La porte, inscrite au patrimoine de l'humanité, a disparu. Il semble qu'un passant, croyant voir un timbre géant, a collé la porte sur une lettre. Les bureaux de poste et les boîtes aux lettres sont sur écoute. Nous avons découvert un carnage. Huit lapins, déguisés en humain, gisaient dans une mare de sang, sur laquelle barbotaient des canards numérotés, en attente de gagner la Tour d'Argent. C'est le gang des lapins du Nord qui a abattu le gang de lapins du Sud. Le butin, un milliard de carottes, a disparu. Les jardins potagers sont sur écoute.

-Miaou, je rends l'antenne, à vous Cognack Jay.

Photographie

L'instantané est légèrement flou. On voit un mur, derrière ce mur, une ligne de chemin de fer et au-delà un quartier de la ville. Deux ensembles qui auraient pu être dessinés par Le Corbusier, sortes de cages à humains pour des lapins (du gang nord) s'égaient du haut de leur septième ciel entre des maisons basses avec toit en pente. Sur le mur, des affiches annonçant des spectacles joués depuis longtemps, des affiches en train de se décoller.  Une porte verte, flanquée d'une petite lampe, intrigue les passants. Elle n'est pas au niveau de la rue. Elle est à environ 50cm de hauteur. De l'autre côté, une affichette, clouée sur le linteau, dit: "Attention  à la marche en quittant le bar". C'est l'entrée secrète d'un casino-bar tenu par un groupe de lapins au mœurs peu recommandable.

Cette photographie ressemble à une case de BD, catégorie la ligne claire, Gaston, Achille ou La rubrique à brac. 

-C'est pas un peu vieux jeu, la ligne claire ? (Un quidam)

-Miaou...

-"Vieux jeux" doit être totalement "out". (Le narrateur)

-Et celle-là, bien que culte, aussi (Une lectrice, au hasard, HB!):

"Je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L’homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m’oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu ! — (Michel Audiard, Les Tontons flingueurs, film de Georges Lautner, 1963)"

C'est généralement à ce moment qu'un garçon vacher, chevauchant une jument blanche, hurlant sa solitude disparaît au loin dans la belle lumière du soir ; un coucher de soleil somptueux comme on en voit depuis la plage d'Honolulu.

Rideau.

 

Histoire

Lorsque les pontes de la Compagnie de chemin de fer du Nord ont décidé de construire une ligne reliant la gare du Nord avec la gare du Sud, pour éviter des dépenses inutiles, ils ont choisi le plan remblai sur 200m plutôt que le pont suspendu. Il n'y a pas de plan B. Ils ont construit un mur sur 150m pour contenir les éboulements futurs. Une porte verte, située au milieu de ce passage délicat devait servir de porte de secours. Rapidement, la pègre locale a mis le grappin sur ce lieu stratégique.

 

Géographie

Le mur est construit sur le 38e parallèle nord. Une porte verte, est le seul accès entre le Nord et le Sud. Cette porte s'ouvre parfois pour un échange de prisonniers, d'espions ou de téléphones dit "I-Truc". C'est un général suisse qui possède la clef. (Pour les besoins de sa fonction, le divisionnaire fribourgeois est le seul officier suisse à porter le titre de général, afin de pouvoir traiter d'égal à égal avec ses interlocuteurs de la CSNN, tous officiers généraux.)

-C'est quoi ces fuites ? (Un quidam)

-Miaou

-C'est de la géopolitique... (Un clochard éméché et vieux jeu). 

 

Lettre

Mon Cher Lino,

C'est agité en ville. L'inspecteur Laboulette dit que le gang des lapins du Sud a été anéanti. C'est l'inverse, sinon je ne serais pas en train de composer cette prose. Un conseil, reste en voyage d'affaire à Palerme.  Quand le calme sera revenu je te ferai signe.

Pensées affectueuses

Antoine  

 

Actualités

Nous interrompons nos émissions pour vous annoncer une triste nouvelle. Léo, le chat jaune des voisins du dessous, a été découvert mort. Il gisait au pied du mur. Les faits se sont passée le jeudi 23 février. Aucun lien avec la limousine du gang de lapins du Nord. Il a été écrasé par un déambulateur piloté par une mémé folle de vitesse.


Epilogue

Voilà, c'était ma nouvelle vidéo. J'espère que cette vidéo vous a plu. Mettez un pouce bleu et liker un max. Partagez sur les réseaux... N'oubliez pas de vous abonner à ma chaîne. Vous avez dans la barre d'infos ci-dessous tous les liens. Ma chaîne va bientôt dépasser les 15 millions d'abonnés. On enfonce Cyprien avec ses minables 10 494 319 abonnés. Na !  Moi aussi, je vais partir faire un tour du monde à la rencontre de mes abonnés.
-Miaou
A noter que Norman stagne avec seulement 8 581 434 abonnés.
J'ai un nouveau partenariat avec "La chaussure qui pue des pieds". En barre d'infos, vous avez un code confidentiel qui vous permet d'avoir des offres promotionnelles. Chacune de vos commandes me rapporte du pognon ainsi que chaque clic !
Je vous donne RDV samedi à 15H03 pour une nouvelle vidéo. Merci de liker.
Bisous, bisous
Tchao, tchao
(Ma main s'avance vers l'objectif. Fondu.)

On referme la porte verte. Le mur sépare à nouveau le monde interlope des Youtoubeurs et celui plus calme des bloggeurs...
-Miaou.


27 février 2017

24 décembre. (Étude)

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

andrew wyeth

Andrew Wyeth 

 

24 décembre
(Étude)

Imprimés dans la neige fraîche, des reliefs très striés, sans doute, des semelle de bottes sortaient de la forêt. Les traces d'un animal, probablement un chat,  semblaient suivre ce sentier improvisé. Il neigeait. Le ciel était gris, les flocons tourbillonnaient. La chatte noire, qui accompagnait une silhouette grise, celle qui laissait des empreintes, attirait le regard dans ce camaïeux de gris.  Elle ronronnait et se frottait contre les bottes du marcheur.
-Oui, Minette, on n'est pas encore arrivé. 
La cloche de l'église frappa quatre coups. Le jour commençait à ce confondre avec la nuit. Le voyageur passa devant le pensionnat de l'Alice. L'hiver, une vingtaine de jeunes filles venaient de Suisse alémanique pour apprendre le français. On les voyaient parfois se promener dans le village, on les côtoyait tous les dimanches au culte. Une seule fenêtre était éclairée dans la grande bâtisse, en ce vendredi 24 décembre. Le pensionnat était fermé. Les pensionnaires avaient rejoint leur famille, en Suisse centrale ou orientale. Pendant deux semaines, elles renoueront avec leur dialecte, uranais, schwitzois  ou appenzellois. 
-Bonjour Martha
-T'es qui toi?
-Aline, la petite fille d'Adrienne
-Mais, je ne t'avais pas reconnue, avec ce manteau, ces bottes et cette besace.
-j'ai bien chaud.
-Tu n'est pas venue avec l'autobus. Il est pas encore cinq heures.
-je suis montée à pied, depuis Le Landeron
Elle aimait l'endroit juste au-dessus du Landeron, entre les vignes et la forêt. C'est là que viennent mourir les dernières garrigues.  Aujourd'hui, la neige amortissait les sons et donnait au paysage un air vaporeux. Le paysage qui, à la belle saison, permet de voir les trois lacs, ne ne laissait entrevoir qu'un morceau du lac de Bienne et la bande de terre qui fait de l'île Saint-Pierre une presqu'île. Avant la correction des eaux du Jura, c'était une île. Jean-Jacques Rousseau, chassé de partout, y avait trouvé refuge pendant quelques semaine. 

- je dois passer à la poste. Bon Noël, Martha
-Bon Noël, Aline
La poste était en face du café du commerce et d'un magasin où l'on trouvait les denrées principales et les bouteille de gaz. A deux pas de la poste se trouvait une des six fontaine du village; la plus récente, installée pendant la 1ère guerre mondiale. Seule, celle du bas du village avait encore sa fonction originelle, abreuver le bétail. En hiver, quant les vaches restent à l'écurie, on pouvait voir les bovins du Camille boire à la fontaine, soir et matin.
-Salut, Willy, je voudrais des timbres pour ces deux lettres. C'est pour le Canada, par avion.
-Tu es toujours à Lugano?
-Oui.
Dans la besace d'Aline ouverte devant le guichet, on distinguait de petits paquets cadeau et un roman paru en 1903, Le régent de Lignières d'Oscar Huguenin. 
Elle paya les affranchissements discuta quelques instants avec le buraliste et sorti.  Il neigeait de plus belle. Elle était heureuse, elle aimait la neige à Noël. Elle passa à la boulangerie. 
-Bonjour Ilda.
-Eh! Bonjour, bonjour.
-Il y a quelque chose à prendre?
-Oui, c'est préparé. Tu seras là demain soir?
-Oui, bien sur!
Demain soir, à huit heures les cloches du temple sonneront à toute volée pour le culte de Noël. La grand-mère d'Aline tiendra l'orgue, les enfants de l'école du dimanche joueront le mystère de Noël. Les anciens d'églises allumeront les bougies qui orneront un immense sapin dressé près de la chair. Le temple sera plein à craquer. 
Elles pris les paquets et reparti sous la neige. Chaque personne rencontrée retardait son arrivée à la maison. Ce soir, tout le village chuchotera que l'Aline était là pour Noël. Que sa soeur et son frère étaient arrivés par l'autobus de six heures et que...
Elle arriva "aux Broues" en brassant la neige.  La traite des vaches avait commencé.  On entendait le moteur de la machine à traire. Elle entra par la grange. Un corridor mal éclairé donnait accès aux chambres et,au fond, à la cuisine. Elle couru à la cuisine embrasser sa grand-mère, puis gagna sa chambre. Elle ouvrit la fenêtre afin de tirer les volets. Il ne neigeait plus. Le ciel se dégageait. La nuit sera froide. Aline pensa que si le soleil se déciderait demain, le paysage sera magnifique., une vraie journée de Noël. Au loin, on entendit sonner cinq heures. Aline sourit, elle avait mis plus de temps pour traverser le village que pour monter depuis la gare, à travers les vignes et la forêt, et atteindre les premières maisons du village.
Ce soir, comme disait la gramd-mère, on garnira le sapin.
Aline ferma les volets de sa chambre.
  
 
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20 février 2017

Emma, Anna, Madeleine

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Charles-W-Hawthorne -Three-Women-of-Provincetown
 Charles W. Hawthorne - Trois femmes de Provincetown

Emma, Anna, Madeleine
Pierre se cala dans le fauteuil directorial. Il appuya sur la touche 2 de l'interphone. 
-Marthe, je suis en conférence.
-monsieur Trompe, votre client, est arrivé pour la signature du contrat.
-je ne suis pas là!
-Mais...
Il lâcha la touche. Clic.
Le bureau, situé au 124e étage d'une tour, offrait une vue splendide sur la ville. La pièce était grande et meublée avec parcimonie. Un chat jaune, roulé en boule, ronronnait sur le radiateur. Un vaste bureau en verre occupait le centre de la pièce. Ses six pieds transparents reposaient sur un parquet en chêne, disposé en  point de hongrie.
Une bibliothèque Charles X contenait des microsillons 33tours 1/2 minute. Une platine et des enceintes complétaient le mobilier, sans oublier une chaise du Corbusier et quelques ratons laveur.  C'est sur la table qu'était concentrée la technologie du XXIe siècle.
Une tablette clignota. 
-Bonsoir Monsieur Pierre, je suis Iris de la galerie K und K. Nous passons dans trois numéros.
-Je suis branché sur votre site.
Le silence était presque total dans la pièce. Seul le bruit du ron ron du chat se faisait entendre.
Quelques minutes s'écoulèrent. Sur le bureau,   le catalogue de la galerie K und K était ouvert à la page 110...
-Lot No 410, annonça le commissaire priseur. "Les trois soeurs" peint par P.P. en 1957. L'enchère démarre à 12 millions.
Pierre se concentra.
-13 millions au téléphone, 17 millions dans la salle.
Les trois soeurs, qui posaient pour P.P., l'année de la naissance de Pierre, étaient des tantes de son père, les soeurs de son grand-père. A gauche du tableau, Emma, la cadette. Pierre s'étaient gavé de ses confitures de groseille à maquereau. En 1965 ou 66, sa tante Emma avait été amputée d'une jambe gangrenée. Le dernier souvenir fut d'une dame courageuse allongé sur un lit d'hôpital. Il était gamin et cela le troubla.
Au milieu du tableau, Anna, une maïeuticienne qui mit au monde tous les enfants de la famille de Pierre. Une femme de caractère.
A droite, Madeleine, la plus petite de toutes. Elle avait épousé un banquier.
Ces trois soeurs, toujours vêtues de noir, étaient mortes au début des années 1980.
-200 millions au téléphone, 215 millions dans la salle.
Pierre rassembla ses forces et annonça 250 millions. Il ne pouvait aller au-delà. Il ferma les yeux et attendit.
-250 millions une fois... Deux fois...
Le visage de Pierre se crispa.
-Trois fois, le marteau tomba.
Pierre sourit. Il se leva, posa un disque sur la platine. La symphonie No1 de Beethoven. Un enregistrement d'octobre 1957.  Le Philarmonia Orchestra est dirigé par Klemperer. Il poussa le volume au maximum. Le chat jaune, qui faisait sa toilette, perché sur le radiateur, resta perplexe. Il n'aimait que Mozart!
Pierre remplit un verre de whisky, alluma une cigarette, une de celle qui tue et regarda le lumière de la ville. Personne ne savait encore, qu'une toile célèbre peinte en 1957 par P.P., un peintre connu mondialement, échappait de justesse à l'appétit du Joker, retournait dans la famille de Pierre, ruinant au passage son empire financier. La nuit sera longue et agitées à Gotham City, pensa Pierre. 
14 février 2017

Observations scientifiques

un téléscope géant a fixé sur un film argentique des pattes de mouches, observées dans la cuisine.

12 février 2017

Vendredi - Samedi - Dimanche

Vendredi 10 février 2017
Une libellule en acier, très bruyante, remplace la grue sur un chantier dans la vieille ville de la capitale. 


Passage au Colonial...

Samedi 11 février 2017
Belle journée avec coucher de soleil...


Soir...















Dans une ferme de petite taille, en pleine ville, les poules sont au chaud dans leur poulailler...




Dimanche 12 février 2017
Balade dans la campagne de Wabern jusqu'à l'aéroport. Les premières perce-neige pointent leur nez... La neige a presque totalement disparue. En revanche, le Gurten est encore blanc.

                                                                   


Dimanche 5 février 2017
[FRAGMENT]
En enfourchant mon vélocipède, ce matin vers 10h30, la grisaille du ciel, avec quelques flocons de neige discrets, donnait, à ce premier dimanche de février, un air de mois de novembre. C'est pendant mon pèlerinage dans mes cafés de prédilection que la neige s'est mise à tomber. Colonial bar, Adriano's bar, Tibits... Ivre de café, petite balade dans la galerie marchande de la gare de la Ville fédérale, à la recherche de l'ultime numéro de l'Hebdo. La presse romande et française ont une portion congrue dans l'avalanche des titres alémaniques, allemands et autrichiens. Je n'ai pas trouvé d'Hebdo...

4 février 2017

La cérémonie du café

C'est un café "Candelaria", fraîchement grillé à l'Adriano's bar, qui coule dans les veines de la cafetière italienne; cafetière grande taille ce samedi soir. La 1ère symphonie de Beethoven passe en sourdine dans la cuisine.

Le mystère est complet au sujet de Léo, le chaton jaune des voisins du dessous. A-t-il été enlevé par la bande à Bader, est-t-il parti en TGV à Paris pour soutenir un candidat malheureux, qui fait campagne pour les présidentielles françaises du printemps prochain? Le président des Etats-Unis l'a-t-il bombardé ministre des félins issus de l'immigration? lit-il en catimini l'ultime numéro de L'Hebdo? L'Hebdo, c'est fini en ce début février, ainsi en a décidé Ringier, le propriétaire du titre. 1981-2017... Un journal qui meurt, c'est l'espace de liberté qui se rétrécit. Léo n'est-il tout simplement pas dans son lit en train de ronfler? Devant tant d'interrogations, une tasse de café est nécessaire... (Affaire à suivre)

 

P.-S. Pour le dîner, il y avait du lapin... à fourrure jaune!!!

31 janvier 2017

SPLEEN

 

Jules      Laforgue (1860-1887) Spleen
(Le Sanglot de la terre,      1901)

Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau.      
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie.      
En bas la rue où dans une brume de suie
Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau.

Je regarde sans voir fouillant mon vieux cerveau,      
Et machinalement sur la vitre ternie      
Je fais du bout du doigt de la calligraphie.      
Bah! sortons, je verrai peut-être du nouveau.

Pas de livres parus. Passants bêtes. Personne.      
Des fiacres, de la boue, et l'averse toujours...      
Puis le soir et le gaz et je rentre à pas lourds...

Je mange, et bâille, et lis, rien ne me passionne...      
Bah ! Couchons-nous. - Minuit. Une heure. Ah ! chacun dort !      
Seul je ne puis dormir et je m'ennuie encor.

7 novembre 1880

Jules LAFORGUE–Spleen

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CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

GUERRE

Valéry

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