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Rêveries
lakevio
22 mai 2017

Une journée d'été

 Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Danielle Richard 4

 Il marchait d'un pas rapide. Les deux pneus de sa Trans Am étaient crevés, quand il avait voulu reprendre la route après une courte pause cigarette.Son téléphone était inutilisable, il n'y avait pas de réseau. Il avait aperçu à travers les arbres d'un parc une villa. Il courait presque. Il avait un rendez-vous important avec son éditeur. L'Été, le bel été s'était installé. La journée était radieuse. Il arriva en vue de la maison. Il respira. Volets et fenêtres étaient ouverts, il y avait donc quelqu'un. Il pourra appeler un garage et prévenir son éditeur qu'il serait en retard pour la conférence de presse. Une fillette, campée devant la porte d'entrée lui faisait des signes. Il buta sur la racine d'un chêne. Il réussi à éviter la chute. Quand il se rétabli totalement, il écarquilla les yeux. La maison était close, portes et volets fermés. Il s'approcha de la porte et frappa. La maison semblait vide. Il senti un souffle chaud dans le coup. Il se retourna. La fillette qui lui avait fait des signes se tenait à quelques mètres de lui. Des oiseaux se chamaillaient sur un arbre. Un seconde d'inattention et la fillette avait disparu. Soudain il l'a vit à l'orée de la forêt. Il se mit à courir et la suivi dans un dédale d'arbres et de fougères. Ils arrivèrent dans une clairière, un étang occupait une partie de l'espace. Le silence était absolu. Un coup de tonnerre retentit. Il leva la tête. Le ciel était d'un bleu limpide. Soudain, il vit la fillette dans l'étang. Elle était en train de se noyer. Il se jeta à l'eau pour la secourir. La fillette le saisit au poignet. Il entendit un ricanement et il fut entraîné au fond de l'étang. La surface retrouva le calme et les oiseaux reprirent leur gazouillis...

Fréhel - Si tu n'étais pas là

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15 mai 2017

Les borborygmes nocturnes - ADDICTION

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

L'Andante con moto, du trio en mi bémol Majeur pour piano et cordes no 2 op. 100 de Schubert berçait la rue. Ce mouvement lent, d'une infime désespérance, chez Schubert, la joie est factice, rapidement l'âme de l'auditeur est plongée dans un état de tritesse, de découragement, provenait d'un petit appartement, où, un trio d'amateur de musique de chambre se réunissait tous les lundis, pour disséquer les partitions de Schubert.
Non loin de là, sous les arcades, un minuscule restaurant avait installé quelques tables pour accueillir les éventuels fumeurs de havane.
Tous les soirs, peu avant la fermeture de l'établissement, une femme, vêtue de blanc, toujours inquiète, prenait place à une table. Elle tremblait. Elle se faisait des reproches d'être à cet endroit. Elle avait promis de diminuer la dose journalière, promesse jamais tenue. Tout au long de la journée, elle devait trouver des stratagèmes pour s'adonner à sa boisson favorite. Elle avait honte. A chaque gorgé elle se disait que c'était la dernière...
Le serveur dès qu'il la voyait arriver préparait la commande.
Un pluie fine se mit à tomber. L'Andante con moto n'en était que plus lugubre. Le dame vêtue de blanc éclata en sanglot. Elle se jura que c'était la dernière fois.
Le serveur arriva avec son plateau.
- Voilà votre boisson, madame.
Elle s'empara de la tasse et bu avec frénésie la boisson qui la plongeait dans la dépendance, le café!
Un chat de gouttière rasait les murs pour éviter la pluie..

L'Andante con moto:
https://www.youtube.com/watch?v=e52IMaE-3As

8 mai 2017

La folle semaine 2/7 - Roméo et Juliette (version XXIe siècle)

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com
harold harvey

 Il était en tenue d'été, couché dans l'herbe d'un parc parisien. Quelques fleurs de dent-de-lion égayaient la pelouse. Certaines fleurs étaient déjà en graine. Ce sont ces boules blanches qui s'éparpillent quand on souffle dessus, ce geste est immortalisé sur la couverture du Larousse, avec cette maxime, écrite au-dessus des graines qui s'envolent, "je sème à tout vent".
Elle était assise à côté de lui.
- Si on se mariait, lança-t-elle d'un ton des plus sérieux.
Il lui tendit une fleur en graine.
- Oui, je sais, c'est impossible, ajouta-t-elle.
- Tu imagine le scandale dans nos familles dit-il en souriant.
Elle souffla sur la boule de graines. Des dizaines de petits parachutes, poussés par le vent envahirent une plate-bande.
- Alors que faire? Soupira-t-elle.
- On a plus qu'à se jeter du haut de la Roche de Solutré... Ironisa-t-il.
- Et rejoindre Jeanne au paradis ajouta-t-elle.
Un bref bip retentit. Il consulta l'écran de son téléphone, se leva d'un bond. Elle se leva aussi.
- Je dois partir. Je viens de décrocher un job et un appartement.
Ils s'embrassèrent langoureusement.
- A dans cinq ans, Marine
- Salut, Emmanuel.
D'un pas nonchalant, la veste sur l'épaule, il se dirigeait vers le No 55 de la rue du Faubourg Saint-Honoré...
(A suivre)

Conclusion: ICI



P.-S. Le plus grand froid d'un mois de mai, en Suisse, au XXe siècle, a eu lieu il a 60 ans, le 8 mai 1957. Il avait fait -8 degrés à Berne. Les dégats avaient été considérables dans tout le pays.

1 mai 2017

Essai

  • Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com


ian ledward 47

... Ma grand-mère nous racontait que notre grand-père et son père fauchaient à La faux, en six semaines, l'herbe, qui séchée et engrangée, servira de fourrage pendant l'hiver. Cela se passait dans les années 1915, mon grand-père avait 13 ou 14 ans. Dans ce village, au pied du Chasseral, personne n'avait les moyen d'avoir 15 ou 20 faucheurs. Les faucheurs, faux sur l'épaule, passaient de ferme en ferme pour se faire engager une ou plusieurs journées. 
la faux doit être bien aiguisée et il ne faut pas toucher le sol. Le faucheur porte à la ceinture un coffin rempli d'eau contenant la pierre à aiguiser. Il faut régulièrement aiguiser la lame. J'ai dans l'oreille le bruit exact de l'aiguisage. Mon père m'avait enseigné les rudiments du maniement de la faux. Je n'avait guère progressé.

Il y a 100 ans aujourd'hui que naissait Danielle Darrieux...

... La belle lumière du soir s'installe en fin d'après-midi. Très présente en été, elle se fait plus discrète en hiver. Ce sont ces instants où le temps semble arrêté, une quiétude baigne le décor. La fenêtre est ouverte, une odeur d'herbe coupée flotte dans l'air. Les oiseaux tiennent des discours incompréhensible et le tracteur du paysan voisin ronronne. Une souffleuse déverse l'herbe coupée et rassemblé en andins réguliers dans un char. Les vaches seront nourries de ce fourrage frais le lendemain à l'heure de la traite matinale.

De nos jours, tout est différent. Je pourrais paraphraser le poète Gustave Roud, qui à la fin des années 1950 parlait "des campagnes perdues". Perdues signifiant pour lui rattrapée par la modernité. Il pleurait ses chères faucheurs disparus, remplacés par des machines. Ce sont les logiciels qui pilotent l'organisation d'une ferme. La belle lumière du soir, électron libre, échappera toujours à l'appât du gain. Rêvons encore un peu...

 

 

Armand Mestral le credo du Paysan

27 avril 2017

Les lilas

"Le tableau du lundi" proposé par Lakevio était un délicat bouquet de violettes. Le texte était dans ma tête. Je le récitais depuis samedi. Il y avait des chats, un vieux marabout à moitié déplumé, "les planètes" de Gustav Holst, un magnifique poème symphonique, servait de décor sonore. 
Lundi 24 avril, le temps était magnifique. Les fleurs du lilas se balançaient, au-dessus du portail, soulevées par un vent du sud. Les trois ruches, installées dans un coin du jardin, étaient en pleine activité. Les abeilles se pressaient aux portillons entrée/sortie des différentes "maisons à miel". 
Et il y avait une lettre dans la boîte aux lettres.
J'ai fait une promenade dans le jardin. C'était le creux de l'après-midi. Il n'y avait personne. Les épées laser attendaient dans un coin de l'entrée. Les enfants du rez-de-chaussée et du premier étage allaient sans doute bientôt envahir les lieux. Le murmure du vent sera alors perturbé par des hurlements, des pleurs...
Je n'était pas pressé de vider la boîte aux lettres. L'écriture de l'adresse m'était inconnue. En retournant l'enveloppe, je fut fixé en un quart de seconde.
Depuis plus de trente ans, j'ai un échange épistolaire avec mon ami A... Ces derniers mois, il a parfois évoqué des problèmes de mobilité, des moment de fatigue, toujours avec élégance et humour, le propos tournant toujours autour de la musique, de la peinture, de la littérature, de souvenirs de voyage ou de randonnées en montagne. Aujourd'hui, c'est son épouse qui a pris la plume. Ce jour que je redoutais est arrivé...
Dans une lettre brève, elle nomme les différentes maladies que mon ami avait transformé en vague bobos, du à la vieillesse. Depuis la fin mars, il est dans un centre de soins palliatifs, sous morphine, il est en somnolence. 
Submergé par diverses émotions, j'ai revissé le capuchon de ma plume et refermé mon calepin. Le coeur n'y était plus...
La belle lumière du soir était mélancolique, ce lundi de fin avril... 

                                       

catherine Klein l 

Arletty - Deux sous de violettes

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3 avril 2017

Poisson d'avril - Pochade

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com
Mrs Fields original on Fealing Lin Watercolors
Toc, toc
-Entrez
Un gamin se tenait debout en se tortillant.
-Toto, tu n'as pas fait ton devoir du lundi? Demanda la directrice de l'école.
Elle se tenait derrière son bureau, juché sur une estrade. Elle était toujours vêtue de façon extravagante. Cela contrastait avec son caractère sévère. Elle portait des lunettes oblongues à la monture en bois d'olivier. Des rubans multicolores flottaient dans ses cheveux. Des colliers de pacotille pendaient à son cou. Une robe en taffetas, de couleur mauve-brun habillait son corps beau... Elle écoutait son pianiste préféré à longueur de journée sur son téléphone portable. Aujourd'hui, Dinu Lipatti jouait des valses et des mazurkas de Chopin, un enregistrement de 1950.
-Non, répondit le gamin.
-Et l'excuse cette semaine?
-J'ai été à la pêche avec mon père!
-A la pêche aux moules, moules, je suppose.
-Non, à la pêche aux poissons.
-Quel poissons?
-Poisson d'avril, Madame la directrice. J'ai fait mon devoir.
Toto brandissait des feuillets.
- Pose ces feuilles sur mon bureau.
Un ange passa, flap, flap, flap... (bruit d'aile froissée)
-Mais qu'est-ce que c'est que ce charabia? Demanda la directrice, visiblement en colère.
-C'est une mouche qui a fait mon devoir, Madame la directrice. Elle a marché dans l'encrier, ensuite elle s'est promenée sur mes feuilles.
-Je vois bien, c'est des pattes de mouche.
Elle se leva et alla chercher un bonnet posé sur une étagère.
-Madame, regardez, Jules.
Le chat du collège, installé sur le bord extérieur de la fenêtre faisait sa toilette. La directrice tira le rideau. Elle mit le bonnet sur la tête de Toto. C'était écrit âne sur le devant et le bonnet de laine d'acier avait deux oreilles d'âne.
Un ange repassa, flap, flap, flap... (bruit d'aile froissée), il avait oublié son casse-croute.
-Au coin, jusqu'à lundi prochain, ordonna la directrice.
La sonnerie de la récréation retentit.
La directrice jeta un oeil dans le miroir. Elle arrangea ses colliers. Elle trouvait qu'elle ressemblait à Brigitte Bardot! Elle laissa Toto en compagnie d'un ange qui repassait ses ailes froissées, d'un chat prénommé Jules et de Dinu Lipatti.
Impériale, la directrice arpentait les couloirs de son école à l'heure de la récréation. Discrets puis de plus en plus bruyants, des rires emplissaient les étages au passage de la directrice. Toto avait réussi à épingler un grand poisson, qui tirait la langue, dans le dos de la directrice...


27 mars 2017

Le beau Serge

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Aaron Westerberg

 

Les murs de la cuisine avaient été repeint à la va-vite, gris foncé pour le bas et gris clair pour la partie supérieur, blanc pour le plafond. Serge, vêtu d'un jean, d'un t-shirt, d'un pardessus et de chaussures de sport, appuyé contre le mur faisant face à la gazinière, fumait un petit cigare. Il avait les cheveux en bataille et portait une barbe hipster.  La braise, quand il tirait une bouffée faisait un halo rouge, comme un phare sur une côte avec une mer en furie à son socle. Immobile, habillé de ton gris, il passait inaperçu, tel un caméléon. Sur la table, une pile de factures impayées, un vieux réveil et un cendrier remplit de cendre et de mégots. Quand le café fut coulé, il se versa une tasse qu'il avala d'une traite. Le petit cigare avait rejoint les mégots. Le display de la gazinière diffusait la symphonie en do dièse mineur d'Ernest Bloch. Un compositeur suisse, naturalisé américain, mort en 1959.Il mit les factures et quelques documents en vrac dans une serviette en cuir qui trainait sur une chaise. Il remplit l'assiette du chat avec les restes d'une boîte ouverte la veille. Il éteignit la lumière et quitta la cuisine.

Une Tesla XL rouge franchit la frontière à Vallorbe et entra en France à 04h30, ce dimanche de fin mars. l''heure d'été n'était pas bien vieille! La puissante voiture électrique circulait à vive allure, dans un silence presque absolu. Le conducteur regarda dans le rétroviseur. Le miroir noir indiquait que la route était déserte. Il quitta la N57 pour la D45, s'engagea sur un petit chemin, roula phares éteints sur une courte distance et gagna la cour d'une ferme abandonnée. Il brancha, à une prise électrique extérieure, le câble pour la recharge de la voiture. En moins de dix minutes, il avait échangé le jeu de plaques du canton de Berne contre une immatriculation française de la Charente-Maritime. Les plaques suisses, enfermées dans un sac de jute lesté de pierres disparut dans le puits à purin. Les papiers de la voiture, les papiers d'identité du conducteur ainsi que quelques documents brûlèrent, sur un grill portatif, qui trainait par là. Il ouvrit une enveloppe, dissimulée dans un établi abandonné dans une resserre, et y trouva sa nouvelle identité, cartes de crédit et papier de la voiture. Il sortit du coffre du véhicule une glacière et une bouteille de Chasse-Spleen. Il but un verre de vin, ouvrit six huîtres puis, appuyé contre le mur du bâtiment principal, un mur peint à la va-vite de gris foncé en bas et gris clair en haut, il fuma un petit cigare. Il était rayonnant. Il se prénommait toujours Serge, mais avait changé de nom et de nationalité. Dans quelques heures, son patron serait alerté que le chauffeur n'était pas au rendez-vous à l'aéroport de Zurich pour prendre en charge un client important. La braise du cigare faisait un halo rouge dans la nuit. Il vérifia que rien ne trainait, et la Tesla disparu, silencieuse, dans le jour naissant. Elle filait vers l'océan...

 

Ernest Bloch - Symphony en do dièse mineur(1903)

I. Lento - Allegro Agitato Ma Molto Energico - 00:00
II. Andante Molto Moderato - 22:05
III. Vivace - 33:17
IV. Allegro Energico E Molto Marcato - 43:36

13 mars 2017

Poussière d'or

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

Chris-Aggs-Echo & Narcissus

Le tintement des nivéoles, qui s'épanouissent au pied du tilleul, dans le parc, l'a tirée de sa torpeur.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Quatre à quatre, Elle monte les marches de l'escalier qui mène aux combles. Elle rassemble le décor de printemps disséminé ça et là. Elle empoigne sacs, gravures, tapis, petits meubles et, en quatre aller et retour, tout est posé au milieu du salon.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé. 
La radio est allumée. Le programme ronronne jusqu'à ce que le speaker annonce une chanson de Pierre Perret, "C'est le printemps". Il prie les oreilles chastes de s'éloigner des transistors. Elle sourit, elle adore cette chanson pleine de rythme et un peu... leste!
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Prestissimo, en suivant la cadence effrénée de la chanson, elle décroche les tableaux aux paysages d'hiver, remplace les tentures par de légers volages, achève le bonhomme hiver au chalumeau, elle installe d'élégantes aquarelles printanières aux murs du salon. 
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Elles sélectionne les disques du moments, "Au printemps" de Jacques Brel, "Le printemps est arrivé" Michel Fugain et le Big Bazar, Le sacre du printemps de Stravinsky, un LP de 1958, Ernest Ansermet dirige l'Orchestre de la Suisse romande, une version jazz du printemps, extraite des quatres saisons de Vivaldi, Richard Galliano à l'accordéon...
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Le printemps météorologique a commencé depuis le 1er mars, le début du printemps phénologique est commencé, dans les alentours de la Ville fédérale, depuis la floraison des crocus botaniques, l'équinoxe de printemps est prévue pour bientôt.
Elle se dépêche pour tout mettre en place. Elle peste de ne plus être agile, comme dans sa jeunesse.
Vite, vite, le printemps arrive, le printemps est arrivé.
Elle installe un vase avec quelques narcisses sur le marbre devant la fenêtre. Elle remporte le décor d'hiver dans les combles de la maison, vérifie que tout est en place.  Elle maudit le réchauffement climatique qui avance les saisons. Elle aime tant les grasses matinées. Elle jette un dernier regard sur le parc et dans le salon. Tout est prêt. Elle saisit un petit bocal, posé sur le rebord de la fenêtre, ouvre le couvercle. Une poussière d'or s'échappe du bocal et envahit le salon, le parc, le ciel,la poussière brille dans le soleil. Le printemps est lancé. Elle referme prestement le couvercle. Il ne faut pas gaspiller la précieuse poussière. Épuisée par tous ces travaux, la fée Mélusine, se laisse tomber dans un fauteuil. Malgré son grand âge, son souffle court et ses rhumatismes, elle vient, une fois de plus, de créer le printemps. Depuis la nuit des temps, c'est Mélusine qui chasse le général Hiver.
Elle s'endort, sereine.
Le petit réveil, posé sur la coiffeuse Charles X, fait un tic-tac  joyeux. L'aiguille du réveil est placé sur "printemps", mais la fée Mélusine, qui déjà ronfle, a oublié de remonter la sonnerie...

 

Jacques Brel - Au printemps

 

Pierre PERRET C'est le PRINTEMPS en HD

Richard Galliano - Le Printemps (Vivaldi) - Nancy Jazz Pulsations (2014)


Richard Galliano joue "Le Printemps", extrait de Les Quatre Saisons de Vivaldi, à l'Opéra National de Lorraine dans le cadre du festival Nancy Jazz Pulsations, édition 2014.

Production : SUPERMOUCHE PRODUCTIONS.
En coproduction avec Vosges Télévision.
En association avec Arte France, Mezzo et GIE Lorraine Télévisions.


Printemps

Victor Hugo

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Victor Hugo, Toute la lyre

6 mars 2017

Nord - Sud

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

john mckenzie 47

NORD - SUD

Actualités

Mes chers auditeurs, voici le bulletin d'informations de 15h06. Tou, tou, tou (générique)...

-l'inspecteur Laboulette tient en ce moment une conférence de presse dans l'arrière-boutique du poste de police. Notre envoyée spéciale, HB, tirée abruptement de l'écoute en boucle du duo des chats, dans une version de concert opposant des félines de choc, Schwarzkopf et De Los Angeles, s'est rendue sur place pour tendre le micro à l'inspecteur...

-Miaou ! Ici, l'arrière-boutique du poste de police, nous écoutons l'inspecteur...

-Chut! (Un quidam)

-Un clochard nous a signalé, ce matin à 04h00, que la porte du mur avait été fracturée. Nous avons envoyé toutes nos brigades sur place, soit 3 hommes. J'ai réussi à me lever vers 08h00, vu qu'il y avait urgence. Les indices que nous avons sont les suivants : La porte verdâtre, laminée, tel les dentelures d'un timbre-poste, par une mitraillette, a pu être ensuite défoncée par le coup de pied d'un mastard.  La porte, inscrite au patrimoine de l'humanité, a disparu. Il semble qu'un passant, croyant voir un timbre géant, a collé la porte sur une lettre. Les bureaux de poste et les boîtes aux lettres sont sur écoute. Nous avons découvert un carnage. Huit lapins, déguisés en humain, gisaient dans une mare de sang, sur laquelle barbotaient des canards numérotés, en attente de gagner la Tour d'Argent. C'est le gang des lapins du Nord qui a abattu le gang de lapins du Sud. Le butin, un milliard de carottes, a disparu. Les jardins potagers sont sur écoute.

-Miaou, je rends l'antenne, à vous Cognack Jay.

Photographie

L'instantané est légèrement flou. On voit un mur, derrière ce mur, une ligne de chemin de fer et au-delà un quartier de la ville. Deux ensembles qui auraient pu être dessinés par Le Corbusier, sortes de cages à humains pour des lapins (du gang nord) s'égaient du haut de leur septième ciel entre des maisons basses avec toit en pente. Sur le mur, des affiches annonçant des spectacles joués depuis longtemps, des affiches en train de se décoller.  Une porte verte, flanquée d'une petite lampe, intrigue les passants. Elle n'est pas au niveau de la rue. Elle est à environ 50cm de hauteur. De l'autre côté, une affichette, clouée sur le linteau, dit: "Attention  à la marche en quittant le bar". C'est l'entrée secrète d'un casino-bar tenu par un groupe de lapins au mœurs peu recommandable.

Cette photographie ressemble à une case de BD, catégorie la ligne claire, Gaston, Achille ou La rubrique à brac. 

-C'est pas un peu vieux jeu, la ligne claire ? (Un quidam)

-Miaou...

-"Vieux jeux" doit être totalement "out". (Le narrateur)

-Et celle-là, bien que culte, aussi (Une lectrice, au hasard, HB!):

"Je voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L’homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m’oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu ! — (Michel Audiard, Les Tontons flingueurs, film de Georges Lautner, 1963)"

C'est généralement à ce moment qu'un garçon vacher, chevauchant une jument blanche, hurlant sa solitude disparaît au loin dans la belle lumière du soir ; un coucher de soleil somptueux comme on en voit depuis la plage d'Honolulu.

Rideau.

 

Histoire

Lorsque les pontes de la Compagnie de chemin de fer du Nord ont décidé de construire une ligne reliant la gare du Nord avec la gare du Sud, pour éviter des dépenses inutiles, ils ont choisi le plan remblai sur 200m plutôt que le pont suspendu. Il n'y a pas de plan B. Ils ont construit un mur sur 150m pour contenir les éboulements futurs. Une porte verte, située au milieu de ce passage délicat devait servir de porte de secours. Rapidement, la pègre locale a mis le grappin sur ce lieu stratégique.

 

Géographie

Le mur est construit sur le 38e parallèle nord. Une porte verte, est le seul accès entre le Nord et le Sud. Cette porte s'ouvre parfois pour un échange de prisonniers, d'espions ou de téléphones dit "I-Truc". C'est un général suisse qui possède la clef. (Pour les besoins de sa fonction, le divisionnaire fribourgeois est le seul officier suisse à porter le titre de général, afin de pouvoir traiter d'égal à égal avec ses interlocuteurs de la CSNN, tous officiers généraux.)

-C'est quoi ces fuites ? (Un quidam)

-Miaou

-C'est de la géopolitique... (Un clochard éméché et vieux jeu). 

 

Lettre

Mon Cher Lino,

C'est agité en ville. L'inspecteur Laboulette dit que le gang des lapins du Sud a été anéanti. C'est l'inverse, sinon je ne serais pas en train de composer cette prose. Un conseil, reste en voyage d'affaire à Palerme.  Quand le calme sera revenu je te ferai signe.

Pensées affectueuses

Antoine  

 

Actualités

Nous interrompons nos émissions pour vous annoncer une triste nouvelle. Léo, le chat jaune des voisins du dessous, a été découvert mort. Il gisait au pied du mur. Les faits se sont passée le jeudi 23 février. Aucun lien avec la limousine du gang de lapins du Nord. Il a été écrasé par un déambulateur piloté par une mémé folle de vitesse.


Epilogue

Voilà, c'était ma nouvelle vidéo. J'espère que cette vidéo vous a plu. Mettez un pouce bleu et liker un max. Partagez sur les réseaux... N'oubliez pas de vous abonner à ma chaîne. Vous avez dans la barre d'infos ci-dessous tous les liens. Ma chaîne va bientôt dépasser les 15 millions d'abonnés. On enfonce Cyprien avec ses minables 10 494 319 abonnés. Na !  Moi aussi, je vais partir faire un tour du monde à la rencontre de mes abonnés.
-Miaou
A noter que Norman stagne avec seulement 8 581 434 abonnés.
J'ai un nouveau partenariat avec "La chaussure qui pue des pieds". En barre d'infos, vous avez un code confidentiel qui vous permet d'avoir des offres promotionnelles. Chacune de vos commandes me rapporte du pognon ainsi que chaque clic !
Je vous donne RDV samedi à 15H03 pour une nouvelle vidéo. Merci de liker.
Bisous, bisous
Tchao, tchao
(Ma main s'avance vers l'objectif. Fondu.)

On referme la porte verte. Le mur sépare à nouveau le monde interlope des Youtoubeurs et celui plus calme des bloggeurs...
-Miaou.


27 février 2017

24 décembre. (Étude)

Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

andrew wyeth

Andrew Wyeth 

 

24 décembre
(Étude)

Imprimés dans la neige fraîche, des reliefs très striés, sans doute, des semelle de bottes sortaient de la forêt. Les traces d'un animal, probablement un chat,  semblaient suivre ce sentier improvisé. Il neigeait. Le ciel était gris, les flocons tourbillonnaient. La chatte noire, qui accompagnait une silhouette grise, celle qui laissait des empreintes, attirait le regard dans ce camaïeux de gris.  Elle ronronnait et se frottait contre les bottes du marcheur.
-Oui, Minette, on n'est pas encore arrivé. 
La cloche de l'église frappa quatre coups. Le jour commençait à ce confondre avec la nuit. Le voyageur passa devant le pensionnat de l'Alice. L'hiver, une vingtaine de jeunes filles venaient de Suisse alémanique pour apprendre le français. On les voyaient parfois se promener dans le village, on les côtoyait tous les dimanches au culte. Une seule fenêtre était éclairée dans la grande bâtisse, en ce vendredi 24 décembre. Le pensionnat était fermé. Les pensionnaires avaient rejoint leur famille, en Suisse centrale ou orientale. Pendant deux semaines, elles renoueront avec leur dialecte, uranais, schwitzois  ou appenzellois. 
-Bonjour Martha
-T'es qui toi?
-Aline, la petite fille d'Adrienne
-Mais, je ne t'avais pas reconnue, avec ce manteau, ces bottes et cette besace.
-j'ai bien chaud.
-Tu n'est pas venue avec l'autobus. Il est pas encore cinq heures.
-je suis montée à pied, depuis Le Landeron
Elle aimait l'endroit juste au-dessus du Landeron, entre les vignes et la forêt. C'est là que viennent mourir les dernières garrigues.  Aujourd'hui, la neige amortissait les sons et donnait au paysage un air vaporeux. Le paysage qui, à la belle saison, permet de voir les trois lacs, ne ne laissait entrevoir qu'un morceau du lac de Bienne et la bande de terre qui fait de l'île Saint-Pierre une presqu'île. Avant la correction des eaux du Jura, c'était une île. Jean-Jacques Rousseau, chassé de partout, y avait trouvé refuge pendant quelques semaine. 

- je dois passer à la poste. Bon Noël, Martha
-Bon Noël, Aline
La poste était en face du café du commerce et d'un magasin où l'on trouvait les denrées principales et les bouteille de gaz. A deux pas de la poste se trouvait une des six fontaine du village; la plus récente, installée pendant la 1ère guerre mondiale. Seule, celle du bas du village avait encore sa fonction originelle, abreuver le bétail. En hiver, quant les vaches restent à l'écurie, on pouvait voir les bovins du Camille boire à la fontaine, soir et matin.
-Salut, Willy, je voudrais des timbres pour ces deux lettres. C'est pour le Canada, par avion.
-Tu es toujours à Lugano?
-Oui.
Dans la besace d'Aline ouverte devant le guichet, on distinguait de petits paquets cadeau et un roman paru en 1903, Le régent de Lignières d'Oscar Huguenin. 
Elle paya les affranchissements discuta quelques instants avec le buraliste et sorti.  Il neigeait de plus belle. Elle était heureuse, elle aimait la neige à Noël. Elle passa à la boulangerie. 
-Bonjour Ilda.
-Eh! Bonjour, bonjour.
-Il y a quelque chose à prendre?
-Oui, c'est préparé. Tu seras là demain soir?
-Oui, bien sur!
Demain soir, à huit heures les cloches du temple sonneront à toute volée pour le culte de Noël. La grand-mère d'Aline tiendra l'orgue, les enfants de l'école du dimanche joueront le mystère de Noël. Les anciens d'églises allumeront les bougies qui orneront un immense sapin dressé près de la chair. Le temple sera plein à craquer. 
Elles pris les paquets et reparti sous la neige. Chaque personne rencontrée retardait son arrivée à la maison. Ce soir, tout le village chuchotera que l'Aline était là pour Noël. Que sa soeur et son frère étaient arrivés par l'autobus de six heures et que...
Elle arriva "aux Broues" en brassant la neige.  La traite des vaches avait commencé.  On entendait le moteur de la machine à traire. Elle entra par la grange. Un corridor mal éclairé donnait accès aux chambres et,au fond, à la cuisine. Elle couru à la cuisine embrasser sa grand-mère, puis gagna sa chambre. Elle ouvrit la fenêtre afin de tirer les volets. Il ne neigeait plus. Le ciel se dégageait. La nuit sera froide. Aline pensa que si le soleil se déciderait demain, le paysage sera magnifique., une vraie journée de Noël. Au loin, on entendit sonner cinq heures. Aline sourit, elle avait mis plus de temps pour traverser le village que pour monter depuis la gare, à travers les vignes et la forêt, et atteindre les premières maisons du village.
Ce soir, comme disait la gramd-mère, on garnira le sapin.
Aline ferma les volets de sa chambre.
  
 
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- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

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