Une mouche, posée sur l’intérieur de la vitre séparant la rue du monde des buveurs de café, piste d’atterrissage translucide, prend soin de son corps. Elle lisse les poils de ses nombreuses pattes, se coiffe et se recoiffe avec agilité avant de disparaître dans le soleil sans régler les consommations. Avant que la mouche ne s’envole vers une destination inconnue, l’apéritif d’un chien, l’encas d’un moineau ou happée par la langue curieuse d’un tamanoir géant apprivoisé, lointain descendant de Totor, géant qui exhibait Dali dans les rues de Paris, j’ai collé mon œil sur ceux à facettes de la Musca domestica pour compter qui tiendra le plus longtemps avant d’éclater de rire. Perdu ! J’ai fait chauffer ma carte jaune (chez nous, les cartes bleues sont jaunes) pour payer la consommation de l’effrontée. Elle boit, servi dans une toute petite tasse, un doppio Malabar, aspirant le café au moyen d’un tout petit chalumeau en verre, recyclable et lavable, l’addition est toute petite. Ces jours, alors que le mercure ne se contient pas dans son tube de verre et grimpe vers des records de chaleur, j’opte, au Versa bar, pour un doppio iced. Le café est coulé dans un verre à whisky rempli de glaçons.
Cette année, comme l’an passé, j’ai manqué par paresse mon body summer. Je ne peux donc pas me pavaner sous les arcades de la Ville fédérale en marcel pour faire admirer mes biceps bodybuildés, couverts de tatouages divers et variés sur fond de bronzage, bronzage peaufiné sur les alpages. Je cache ma vieille peau ridée et mes chairs pendantes sous un manteau de fourrure en hermine blanche. Je sue en lisant les Mystères de Paris.
Petit détour en regagnant le petit village dans les montagnes, par Brigue. J’ai vu un hibiscus aussi géant que Totor, un ciel magnifique et le Rhône qui roulait des eaux fraîchement fondues des glaciers. Le congélateur naturel, notre réserve de boisson pétillante, disparaît par une sublimation accélérée. On aura soif dans quelques années !
En fin d’après-midi retour dans la quiétude du village accroché aux montagnes, les orages ne sont pas d’actualité.
Le tamanoir géant de Dali sortant d'une bouche de métro, rue de Lyon à Paris. Photographie parue en 1969 dans un Paris Match
A 21 heures, alors que le soleil faisait grise mine et présentait un coucher fort médiocre, il était possible de voir, sur les écrans de télévision, le coup d'envoi du match de balle au pied opposant la France à La Roumanie. Le championnat d'Europe des Nations de balle au pied masculin a commencé. Une bastringue qui durera un mois. Entre le fromage et ces exploits sportifs, balade dans la campagne de Wabern.
Mode d'emploi: Pile d'assiettes à Wabern. le lave vaiselle étant en panne, les assiettes empilées au bord de la route servent, momentanément, d'abris pour citadins gourmets. Plus loin, champs de coquelicots, Les Alpes, saules argentés au bord de la Gurbe, champs de blé
FRANCE - ROUMANIE
Gabriel Fauré, né à Pamiers le 12 mai 1845, et mort à Paris le 4 novembre 1924, est un pianiste, organiste et compositeur français.
Gabriel Fauré Requiem Op.48
Gabriel Fauré Requiem Op.48 Robert Shaw Chef d'orchestre Atlanta Symphony Orchestra & Chorus Judith Blegen (Soprano) James Morris (Baritone)
1. Introït et Kyrie (D minor) 0:00 2. Offertoire (B minor) 6:24 3. Sanctus (E-flat major) 14:36 4. Pie Jesu (B-flat major) 18:07 5. Agnus Dei et Lux Aeterna (F major) 21:48 6. Libera Me (D minor) 27:55 7. In Paradisum (D major) 32:16
Anatol Vieru (Iași, 8 juin 1926 - Bucarest, 15 octobre 1998) est un compositeur, théoricien de la musique et pédagogue roumain. Ses œuvres ont été jouées partout dans le monde dans le cadre de festivals internationaux majeurs de musique contemporaine.
Anatol Vieru - SIMFONIA V pentru cor și orchestră
Anatol Vieru - SIMFONIA V pentru cor și orchestră pe versuri de Mihai Eminescu Corul Academic Radio Maestru de cor: Aurel Grigoraș Orchestra Nationala Radio Dirijor: Ludovic Bács
Les deux partitions sont magnifiques. J'ai une infime préférence pour le requiem de Fauré. A noter que les vers mis en musique par Vieru sont du poète romantique Mihai Eminescu. Le plus grand poète de Roumanie. Les spectateurs, assis sur les chaises de Ionesco suivent cette joute de balle au pied avec ferveur. Le Stade de France est bondé. Se sera tard, très tard qu'un pigeon voyageur apportera le résultat de ce match dans la Ville fédérale...
Nota Bene: Vers 22H24, une pie annonçait un but pour la France tandis que le vol SX0215 en provenance de Cologne passait au-dessus de la cuisine de l'appartement des papillons.
P.-S. C'est finalement de l'avion en provenance de Londres, vol SX0523, légèrement en retard, qu'une caisse contenant le résultat du match a été larguée au-dessus de la cuisine. La France à gagné par 2 à 1...
Lentement le potager se réveille de sa torpeur hivernale. Sissi, la chatte bariolée dans les mauves, arpente les carreaux avec nonchalance, l'oreille aux aguets. Les oiseaux l'évitent. Les perce-neige poursuivent leur floraison. Les crocus sont bientôt prêts à éclore et des feuilles de tulipe marquent l'emplacement d'une floraison qui débutera dans le courant du printemps. Le potager situé sur les hauteurs de l'Aar, dans le quartier de la Tiefenau est un endroit froid. La semaine passée, la terre était encore gelée par endroits. Le jardin en friche de la Maison des delphiniums est, lui, sur les hauteurs, accroché sur les flancs du Gurten. Des helléborines y fleurissent non loin d'un massif de bruyère. Eranthis hyemalis, Éranthe, Hélléborine ou Aconit d'hiver. Jardin de la Maison des delphiniums
A Kiev, il reste un quart d'heure de jeu dans le temps réglementaire, le résultat est de zéro à zéro pour le dernier match de quarts de finale opposant la Croix de Saint-Georges à la squadra azzura. A l'Adriano's Bar, il y a plus de monde derrière le zinc que dans la salle, même la terrasse étant désertée. L'été, le Bel été, a pris ses quartiers dans la ville fédérale. L'été 2012 sera urbain. L'Aar coule des jours heureux à l'idée d'un rendez-vous secret avec le Rhin en Argovie. Le tram 7 emporte les clients de l'Adriano's du côté d'Ostring. L'avion en provenance de Nice-Côte d'Azur atterrit avec un quart d'heure de retard. Il est 22h44 quand l'aéronef de Skywork touche la piste de Belp. A Kiev, les joueurs, pour se départager, ont décidé de prolonger le match. Le résultat sera connu tard dans la nuit.
Deux vues de Berne, l'Aar et dans le quartier du Dalmazi
A l’Adriano’s Bar, à l’heure de la pause matinale, une cantatrice s’égosille dans l’indifférence depuis le haut-parleur situé au-dessus de la machine à café. Les ventilateurs sont à l’arrêt. Dehors, des nuages parsèment le ciel. Depuis le début de la semaine, « Le Temps » et « Le Monde » racontent les festivals. En Avignon, on joue « Nouveau Roman », une évocation des écrivains qui firent la réputation des éditions de minuit. A Aix s’égrènent des opéras de Mozart. Une plongée dans les pages culturelles est un artifice pour oublier de lire que la zone euro est en pleine tempête, que l’Espagne croule sous les mesures d’austérité. La dernière page du quotidien « Le Temps » consacre la 4e partie des Passions animales à Patricia Huguenin, qui observe les castors depuis des décennies. C’est une spécialiste de ces mammifères en voie de disparition. Patricia n’hésite pas à passer des nuits à la belle étoile pour observer le monde animal. De temps en temps, par messages électroniques ou cartes postales, j’ai des nouvelles de cette passionnée de la vie animale, qui partagea à la fin des années 1960 la même salle de classe que moi.
Extrait de l'article consacré à Patricia dans le journal "Le Temps"
Une légère bise caresse les arbres. Le ciel presque sans nuages est d’un bleu qui fait songer à septembre. Vers six heures du soir, goûter au Tibits. Affalées sur un des canapé réservés aux consommateurs, deux mouches lorgnent sur l’amaretti qui accompagne le café. La paresse les abandonne rapidement et voilà les deux insectes qui volent autour de la friandise. Elles se posent sur la sucrerie, elles en dévorent une miette puis elles agacent les clients qui partage leur espace en voletant sur leurs bras, leurs jambes ou sur leurs visages. Elles s’enfuient devant une main vengeresse, elles font une toilette rapide de leurs ailes posées sur un genou. A force de tenter le diable les mouches tombent sur le sol, mortes. La main vengeresse a été la plus rapide !
A l'Adriano's bar une musique baroque s'échappe du haut-parleur situé au-dessus de la machine à café. Les conversations sont feutrées et le bruissement des pages de la presse dominicale que les amateurs de café tournent marque le tempo tel un métronome. Dehors, les trams et les bus s'entrecroisent au Zytglogge. Le ciel est gris. Berne, 24 mars 2013 Dimanche des rameaux
Nouvelles... d'ici et d'ailleurs
Il "neigouille" à Londres nous signale Laura, qui envoie une photo, via I-Truc, du rhododendron grelottant sur la terrasse.
La turone Marie-Laure est enivrée par la clématite armandii qui embaume son jardin. Quelques effluves arrivent jusqu'à Berne. Elle ajoute que l'hiver très humide a été apprécié par l'indocile. La photo de la clématite a été envoyée via I-Truc.
Stéphane qui se balade en raquettes dans le communal de la Sagne (NE), envoie une photo du décor jurassien via I-Truc.
Pour rester dans le canton de Neuchâtel, Patricia envoie des becs depuis les gorges de l'Areuse. elle suit les traces d'un lynx laissées dans la boue, tandis que des faucons pèlerins paradent dans le ciel.
Dans les environs de Zurich, Ursula trouve le temps long. Son bras droit est immobilisé suite à une chute sur une route verglassée.
A Madrid, Catherine se régale de churros acompagné d'un chocolat chaud
"Dimanche gris et triste, vive le printemps, bonne soirée" dit un texto transmis de Lignières par les parents.
En fin d'après-midi, la neige s'est mise à tomber sur la ville fédérale...
Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com
Belinda del Pesco
Supertramp est un groupe de rock progressif anglais, fondé à Londres en 1969
Le saphir toucha le fond du sillon, les premières notes de l'album mythique "Breakfast in America" emplirent le salon. Le volume sonore bas permettait d'entendre le tic-tac de la pendule installée sur le marbre de la cheminée. La position des aiguilles indiquait 15h35. Le vol SX0301 en provenance d'Amsterdam passa au-dessus de la maison. Dans quelques minutes, le Fairchild Dornier 328-110 toucherait la piste avec un quart d'heure d'avance sur l'horaire prévu. Le disque de Supertramp tournait à 33 tour 1/2 minute. Elle, elle était allongée sur le canapé, lui, il était assis. Il avait passé ses jambes par dessus les jambes d'elle. Il lisait. Dehors, il neigeait. La Ville fédérale somnolait. Les abords du Palais fédéral étaient bouclés. La visite d'Etat du président chinois Xi Jinping met en ébullition les autorités fédérales. L'impair de 1999 ne peut se répéter. Tout le monde se souvient de l'arrivée de Jiang Zemin sous la coupole. Il vociférait en anglais. Hurlait que sa sécurité n'était pas garantie, qu'il voulait voir le chef de la police, un incapable à ses yeux. Le conseil fédéral in corpore, glacé d'effroi, avait cru, l'espace d'un instant, avoir un nouveau président. Un groupe de Tibétains manifestaient sur un toit surplombant la place. L'incident diplomatique fut évité de justesse. Ce n'est pas facile de voyager en démocratie!
Le disque grattait un peu.
Elle: Tu m 'aimes?
Lui: Oui
Elle, la moue rieuse: Tu aimes mes fesses?
Lui: Oui
Elle: Tu aimes mes seins?
Lui: Oui.
Elle: Tu aimes ma bouche?
Lui: Oh! Ca va la Bardot!
Elle: Tu as toujours méprisé Godard...
Elle étira ses bras et se servit un verre de Montus 2010. Supertramp attaqua "Goodbye Stranger".
Lui: Max Frisch dactylographiait son journal berlinois sur des feuilles quadrillées. Il note en mars 1973 "Parfois je m'étonne à l'idée d'avoir bientôt 62 ans. Aucune sensation corporelle, je ne sens pas que d'ici quelques années ce sera la fin. Comme lorsqu'on jette un coup d'oeil à sa montre: il est déjà si tard?"
Elle: Si on additionne nos deux âges, on arrive à 62 ans! On a le temps...
Il lui caressait les cuisses.
Lui: Et tes cuisses, tu ne m'a pas parlé de tes cuisses.
Elle lui tira la langue. Elle lui tendit son verre de vin.
Elle: Enivre-toi.
Lui: Tu as 31 ans, comment se fait-t-il que tu connaisse Godard?
Elle: Et toi, à 31 ans pourquoi lis-tu le journal berlinois de Frisch?
La face A du disque s'acheva. Le vinyle s'arrêta.
Elle: Tu vas tourner le disque?
Lui: Non. On va boire un café à l'Adriano's.
Ce fut la ruée vers le vestibule. Ils s'habillèrent chaudement. Sur le palier il trouvèrent Léo, le chaton jaune des voisins du dessous. Le jeune félin ronronnait et se frottait dans les jambes de ces potentiels pourvoyeurs de caresses ou de nourritures.
Elle: Léo, tu fais ta Bardot?
Elle et lui éclatèrent de rire et, devant l'incurie de l'ascenseur, dévalèrent les escaliers en riant de plus belle. Léo se mit en boule sur le paillasson et sembla bouder.
A l'Adrianos bar, ils apprirent l'élection du vert, Alec von Graffenried, issu d'une des plus vieille famille patricienne bernoise, comme maire de la ville. Elle et lui tombèrent sur des amis. Ils firent quelques égoportraits, puis quittèrent le bar pour aller boire des bulles dans des flûtes en cristal de Bohême...
Le générique de fin se déroulait sur une chanson de Ferré, chantée par Catherine Sauvage: "Est-ce ainsi que les hommes vivent?", tandis que le président chinois foulait le sol helvétique. La ville verte grelottait, le mercure chutait dans son tube de verre... La nuit fut glaciale.
28 mars 1968 Catherine SAUVAGE chante "Est-ce ainsi que les hommes vivent?", poème de Louis ARAGON, musique de Léo FERRE
Magnolia à transmis, via I-Truc, 2 bélinogrammes de Conil de la Frontera en Andalousie
*************************************************************************************************************************** Ric, via son I-Truc, à fait parvenir des images de la piscine de Berthoud, ambiance de fin d'après-midi d'août nuageux...
Florine a envoyé, via I-Truc, quelques instantanés de son voyage en Autriche et en Allemagne. "Liebe Grüss von Innsbruck", "Hallo von München", Le mythique château de Neuschwanstein de Louis II de Bavière, Retour à Genève: le Parc des Bastions.
Notre prof de français, madame S., avait réunis quelques élèves de plusieurs classes pour monter une soirée de poésie, théâtre et musique. Le récital a eu lieu il y a 46 ans à l'aula du collège des Forges à La Chaux-de-Fonds. C'était un vendredi. J'avais un trac fou. Je passais 2 fois sur scène, en début de spectacle pour dire un poème et vers le milieu pour jouer, avec un camarade, une histoire mimée. J'ai encore en mémoire les indications de mise en scène que m'avait donné la prof pour dire "Anachronique" de Guy Béart. Je connais toujours le texte par coeur. Quelques mois avant notre récital, toutes les classes des écoles secondaires de la ville avaient vu un spectacle des Colombaioni, ce duo de clowns virtuose de la comedia dell'arte. Avec un camarade, nous avions repris un de leur mime. Nous avons joué devant un parterre de parents, frères et soeurs, familles et amis. Il reste de cette soirée quelques souvenirs enfouis dans les strates de ma mémoire et une feuille sur laquelle est imprimé le programme. Imprimé sur un duplicateur à alcool, le texte est encore bien lisible...
Note: J'ai caviardé le nom de famille des participants.
Le chat Charles Baudelaire
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
Guy, Tirolien, Prière d'un petit enfant nègre
Guy Béart Anachroniques
Anachroniques Les saltimbanques Sont là Salut Salut nomades Voici le monde Qui vient A vous
Ouvrez la tente Qui tenait toute En u- -ne main Écoute écoute Ça ne te coûte Que ça Qu'un sou
Sur son bicycle D'un autre siècle Rivé Rêvant L'homme titube Chavire et tombe On rit Hourra
Un âne maigre Sur scène émigre Clopin Flapi On dit qu'il compte Jusqu'à cinquante C'est beau Sabot
Sur son trapèze Le temps repose Son pas Si peu La corde casse Clouons la caisse L'ami Est mort
Roulez roulotte Ma voix sanglote Pour qui ? Pour quoi ? Poussière ou neige Dans un nuage Tout va Tout vient.
LES CONFITURES
Le jour que nous reçûmes la visite de l'économiste, nous
faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de
framboise.
L'économiste, aussitôt, commença de m'expliquer avec toutes
sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le
plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que
c'était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre,
du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout
avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent
des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt,
personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute
économique.
-Attendez, monsieur! m'écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce
que je tiens pour le meilleur et le principal ?
-Quoi donc? Fit l'économiste.
-Mais l'odeur, monsieur, l'odeur! Respirez : la maison toute
entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l'odeur
des confitures!
L'économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d'herbivore. Je
commençais de m'enflammer.
- Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement
pour le parfum. Le reste n'a pas d'importance. Quand les
confitures sont faites, eh bien! Monsieur, nous les jetons.
J'ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir
le savant. Ce n'est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos
A Berthoud, le château veille sur la piscine. Une piscine dessinée dans les années 1930. Une modernisation ingénieuse et discrète a permis la conservation son cachet de la fin des années folles. Ce mercredi de presque mi-juillet, rares sont les baigneurs. Le ciel, chargé de pluie, ne convainc pas les enfants en vacances. Les bassins s'ennuient. Un habitué, alternant crawl et dos fait des longueurs. L'eau est à peine agitée de vaguelettes. Le restaurant qui borde le bassin est fermé. Les glaces fraise vanille restent confinées dans le bac de congélation. La fosse sous le plongeoir est perlée de rides, c'est une brève averse. Quelques taches bleues dans le ciel, artifice imaginé par l'Été, le bel été, laisse croire à un retour du soleil...
Mylène Farmer - C'est Une Belle Journee - Timeless 2013
Magnifique samedi de fin août, propice à la balade.
De haut en bas.
Le Raimeux ( Jura bernois)
bref passage à La Chaux-de-Fonds, la ville de mon enfance. Une vue du "Pod".
Lac des Taillères, près de la Brévine. Aujourd'hui, je me suis lancé. L'eau était chaude, le paysage superbe. J'ai fais quelques brasses...
Coucher de soleil vu depuis la Ville fédérale.
il manque des pièces du puzzle. La Panthère rose enquête. Elle essaye de démêler le vrai du toc et de trouver les chaînons manquants. Un travail de Sisyphe...
J'aime la période située entre la chute des dernières feuilles et la première chute de neige. Les flocons mettront un terme à cette période magique, appelée, dans les pays germaniques, "la fin des temps". Nous entreront alors dans l'hiver.
MODE D'EMPLOI
de haut en bas
Café à l'Adriano's bar après les courses faites au marché. Les sacs sont remplis de choux rouges et blanc, de carottes de couleurs et de variétés différentes, de brocoli, de choux-fleur, de concombre, de châtaignes, d'os à moelle, d'un poulet, de côtes de sanglier, de crosnes, de choux de Bruxelles, de la doucette ( mâche ou rampon selon les région), une courge hokkaido, d'un filet de saumon et de patates...
Dans le quotidien "Le Temps", daté de samedi 19 novembre 2016 , un article est consacré à Alberto Giacometti. Une exposition exceptionnel se tient au Kunsthaus de Zurich http://www.kunsthaus.ch/fr/expositions/
Une partie de l'article parle aussi d'une exposition qui se déroule au musée Picasso à Paris. Une confrontation des oeuvres de Picasso et de Giacometti. Une longue amitié, d'une vingtaine d'année à unis les deux artistes, elle s 'est interrompue par une brouille .
Cette huile sur toile, peinte par Picasso en 1931, intitulée "femme lançant une pierre", me plait. On voit la pierre et on distingue la femme...
Pour se réchauffer, il faut s'engouffrer dans la salle de l'Adriano's bar, choisir le banc sous lequel les tuyaux du radiateur, chauffés à blanc, tentent de rivaliser avec les chaleurs de l’été… On peut alors disséquer son spleen en buvant des doppio Malabar. La lecture de la presse du jour plonge l'esprit dans la terreur!
Une carte de A., jetée pêle-mêle, avec les factures ordinaires, dans la boîte aux lettres, me donne l'envie de répondre sur le champ. Cloué au lit, rongé par la vieillesse, lui, a des mots plus crus pour évoquer son état, il se plaint gentiment de l'assèchement du réservoir de ma plume...
Cet appel au secours laisse songeur. D’un côté, il y a cette correspondance, commencée il y a plus de 20 ans, avec mon ami A. Un échange de lettres et de cartes qui rythme les saisons. De l'autre côté, il y a une vie virtuelle, envahissante, qui bien souvent flatte l'égo. Ces sirènes d'un nouveau temps retiennent captif leur victime par des artifices grotesques, qui gonfle d'orgueil l'imprudent voyageur qui chemine sur la toile électronique. Elles laissent miroiter au pauvre hère, une notoriété universelle, des millions de suiveurs, des tonnes de « j'aime » au bas de chaque photo publiées, une vie sociale en « live » partagée avec des centaines d'amis, la moindre miette de pain est une nouvelle importante, objet de toutes les attentions, elle sera balancée sur les réseaux sociaux sous forme de pixels de divers formats!
Mon ami A. est totalement ignorant des applications qui permettent de gonfler le compteur de suiveurs, des algorithmes qui en une fraction de seconde savent tout de notre vie et nous bombardent de publicités ciblées.
Je vais saisir ma plume et essayer de raconter à mon vieil ami, de façon poétique, ce fatras électronique qui peu à peu englue nos esprits vers une pensée unique…
Le soleil se fout complètement de ces histoires d'adresses IP. Il se couche en beauté alors qu'un avion emporte au loin le dernier carré de nos libertés.
Mardi matin, des livres, des livres... Le temps perdu sera-t-il retrouvé?
Mercredi, vers 17h00, près de la gare, le brouillard est toujours au-dessus de la Ville fédérale.... Cela fait dix jours que les températures sont négatives 24h/24h! Entre -13 et -4 degrés... A -20, on se casse....
Jeudi, pause café à Grünen, dans l'Emmental bernois. La salle était pratiquement vide. Cinq habitués occupaient le stamm.
Jeudi, à Trachselwald dans l'Emmental bernois, à 660m, il faisait -6 degrés, mais pas de brouillard.....
Vendredi, la pollution,en ville de Berne, a atteint une moyenne horaire de 100 microgrammes/m3... La Ville fédérale tousse et crachote...
Vendredi, vers 21h40, il semble qu'un grain de sable se soit introduit dans le mécanisme de l'enrouleur de linge sale dans les WC hommes de la piscine à Berthoud...
Un Café au Colonial Un egoportrait, c'est encore un peu la mode Balade du dimanche à Morat Un beau coucher de soleil vu depuis la Ville fédérale Un petit encart lu dans "Le Temps" daté de samedi - dimanche 18 - 19 mars 2017
François Silvant, né le 15 octobre 1949 à Lausanne et mort dans la même ville le 14 juin 2007, est un humoriste et comédien vaudois.
Le journal berlinois, de Max Frisch, vient de paraître en français chez ZOÉ. Le quotidien Le Temps a consacré un article à cet événement, samedi 19 novembre 2016 dans son supplément littéraire. (La photo est "découpée" dans cet article)
Par ces nuits froides de Fin des temps, la musique de Mozart réjoui les âmes. Par exemple, le concerto pour piano No 21 K.467 dans la version Pollini - Muti et l'orchestre philarmonique de la Scala, en 2004. ( http://youtu.be/i2uYb6bMKyI )
Mozart: Piano concerto n. No. 21 in C major, K.467 Pollini-Muti
Orchestra filarmonica della Scala Maurizio Pollini Riccardo Muti 2004
Artie Shaw and his Orchestra with vocals by Tony Pastor, Helen Forrest, Pauline Byrne, Anita Boyer and Jack Pearl. Stereo Sound!
Songs:
"Rose Room" "When Winter Comes" "Easy To Say" "Don't Fall Asleep" "I'll Remember" "Mister Meadowlark" "Love Of My Life" "Pyramid" "Whispers In The Night"
Et maintenant, "Petite fleur"...
Sidney Bechet - Petite Fleur ( the Olympia Concert Paris, December 8, 1954)
Fin de soirée au Tabou...
Boris Vian et son orchestre au Cabaret Le Tabou | Archive INA jazz
Un papillon veille sur la nuit. Une nuit d'arrière été... Un gramophone distille le thème d'Amarcord, mon film culte de Fellini. Une annonce dans le quotidien Le Temps daté de samedi 26 donne envie d'aller au cinéma. Deneuve-Depardieu, deux monstres, plein de souvenirs sur grand écran... Vendredi, vu à la librairie Payot, à La Chaux-de-Fonds, la ville de mon enfance, le nouveau Notomb... Déjà! encore? J'ai pas encore lu l'opus 2016... Quand Amélie émerge au-dessus des piles à lire, c'est signe de fin d'été, de reprise, de rentrée, d'automne, la saison préférée de Lakevio et de Ric. La musique de Rota passe en boucle... Les chats du quartier, totalement hermétiques à la musique de Nino et de Schubert, partent à la chasse aux scoops...
JAZZ Bill Evans (William John Evans), né le 16 août 1929 à Plainfield dans le New Jersey, aux États-Unis et mort le 15 septembre 1980 à New York, est un pianiste de jazz américain.
Bill Evans - Portrait in Jazz (1960 Album)
Portrait in Jazz est un album du pianiste de jazz américain Bill Evans, sorti en 1960. Personnel : Bill Evans (p) Scott LaFaro (b) Paul Motian (dr) Sorti en : 1960.
Le jardin de Lignières La belle lumière du soir...
CINÉMA
Michel Brault (né le 25 juin 1928 à Montréal, mort le 21 septembre 2013 en voyage à Toronto) est un directeur de la photographie, un cadreur, un réalisateur et un producteur québécois. Il est considéré comme l'un des meilleurs cinéastes québécois du cinéma direct, le premier à faire une esthétique de la caméra à l'épaule, pratique aujourd'hui incontournable. Dans les années 1960, Michel Brault est le pont entre le Québec et la Nouvelle Vague française, notamment grâce à sa collaboration avec Jean Rouch, montrant en Europe les acquis alors récents du cinéma direct (ou «cinéma vérité» pour les anglophones).
Geneviève | Michel Brault | 1964
Court métrage de fiction mettant en vedette les comédiennes Geneviève Bujold et Louise Marleau. Deux adolescentes vont pour la première fois au carnaval d'hiver de Québec. Leurs rapports ambigus et doux-amers avec un jeune garçon leur apportent à toutes les deux l'émotion délicieuse et la désillusion d'un premier amour.
La route est sinueuse, étroite, encombrée et malcommode. En ce samedi de mi-octobre, le ciel sans nuages attire automobilistes et motards en nombre au sommet du Chasseral. La vue est splendid. D'un côté les Alpes et de l'autre le Jura...
JAZZ Ryo Fukui(福居良,Fukui Ryo, 1er juin 1948 - 15 mars 2016) est un pianiste de jazz japonais habitant Sapporo, ville dans laquelle il a joué régulièrement au club de jazz "Slowboat"
Ryo Fukui - Scenery 1976 (FULL ALBUM)
1. It Could Happen To You 0:00 2. I Want To Talk About You 4:16 3. Early Summer 10:49 4. Willow Weep For Me 21:34 5. Autumn Leaves 29:17 6. Scenery 35:49
POÉSIE
Stefan Zweig, ADIEU À RILKE
R.M. RILKE - Lettre à un jeune poète - "Suis-je contraint d’écrire ?"
« Rentrez en vous-même. Explorez le fond qui vous enjoint d’écrire ; vérifiez s’il étend ses racines jusqu’à l’endroit le plus profond de votre cœur, répondez franchement à la question de savoir si, dans le cas où il vous serait refusé d’écrire, il vous faudrait mourir. C’est cela avant tout : demandez-vous à l’heure la plus silencieuse de votre nuit : suis-je contraint d’écrire ? Creusez en vous-même jusqu’à trouver une réponse profonde. Et si elle devait être positive, s’il vous est permis de faire face à cette question sérieuse par un simple et fort « J’y suis contraint », alors, construisez votre vie en fonction de cette nécessité… » (Paris, le 17 février 1903)
Rainer Maria RILKE, /Lettre à un jeune poète/ (traduction Claude Porcell). La vigne vierge sur la façade de la maison de Lignières en parure automnale...
Julien-François Zbinden, né à Rolle le 11 novembre 1917, est un pianiste, compositeur et ingénieur du son vaudois. Il est l'un des compositeurs suisses les plus joués dans le monde
Trois Liturgies Campagnardes - Julien-François Zbinden
Trois Liturgies Campagnardes Julien-François Zbinden, Compositeur Choeur d'Hommes Intercantonal | Interkantonaler Männerchor Dir. Lisa Appenzeller
Balade sur Le Chasseral. Un vent puissant balaie la crète... Belle ambiance de fin d'automne.
John Leslie “Wes” Montgomery (né à Indianapolis le 6 mars 1923 - mort à Indianapolis le 15 juin 1968) est un guitariste de jazz américain. Il est généralement considéré comme un des guitaristes de jazz majeurs, arrivant avec Django Reinhardt et Charlie Christian et influençant de nombreux guitaristes de jazz comme George Benson, Kenny Burrell, Royce Campbell, Grant Green, Steve Howe, Russell Malone, Pat Martino, Pat Metheny, Lee Ritenour, Joe Diorio, David Becker, Randy Napoleon, et Emily Remler.
The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery (1960)
Airegin 00:00 D Natural Blues 04:28 Polka Dots and Moonbeams 09:50 Four on Six 14:32 West Coast Blues 20:48 In Your Own Sweet Way 28:11 Mr. Walker 33:05 Gone with the Wind 37:37
Wes Montgomery - Full House 1962
A1 Full House 00:00 Written-By – Wes Montgomery A2 I've Grown Accustomed To Her Face 09:13 Written-By – Lerner, Loewe A3 Blue 'N' Boogie 12:42 Written-By – Dizzy Gillespie B1 Cariba 22:10 Written-By – Wes Montgomery B2 Come Rain Or Come Shine 31:41 Written-By – Arlen, Mercer B3 S.O.S. 38:31 Written-By – Wes Montgomery
Wes Montgomery - guitar Jimmy Cobb - drums Johnny Griffin - tenor sax Paul Chambers - bass Wynton Kelly - piano
Recorded 'live' at Tsubo - Berkeley, California; June 25, 1962 Label - RIVERSIDE Record
Un cappucino bu à la volée au Colonial bar, pour échapper à la pluie froide et persistante, après les courses au marché. Dans mon cabas il y a ; des choux Bruxelles, de la mâche, deux petits choux fleur, un brocoli, des patates douces violettes et des carottes violettes, un chou frisé, deux grenades, des oranges moro, du lapin et de la poudre de perlimpinpin...
La carte du ciel à 12:15, les bleus sont la pluie et les roses la neige.
Menu du souper de ce samedi de carnaval pluvieux
Salade composée de mâche, chou rouge cru coupé finement, fond d'artichaud frais et cru, poivron Lapin en cocotte bleue Polenta façon tessinoise Choux de Bruxelles Orange moro
Quelques bulles Eau Volvic Café
La pluie et le froid ne donnaient pas envie de descendre en ville ce soir pour se plonger dans le carnaval. Les chats du quartier, en goguette dans la vieille ville raconteront la fête demain quand ils rentreront...
Frank Sinatra - "The Girl From Ipanema" (Concert Collection)
SAMEDI SOIR, C'EST JAZZ
George Gershwin - Rhapsody in Blue - Leonard Bernstein, New York Philharmonic (1976)
Leonard Bernstein dirige le New York Philharmonic et est soliste piano. De George Gershwin, Rhapsody in Blue au the Royal Albert Hall in 1976.
- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.
Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure