L'Eté, le bel été
Place de la Gare.
Sous un parasol, sur une table éclairée par un luminion, un espresso gelato attend son heure. La nuit installée depuis longtemps est douce. Dans le ciel étoilé des parachutes dorés rapatrient des novas déchues, désastres financiers.
Une voiture de police, en trombe, zèbre la place de son gyrophare. Sirène hurlante, la maréchaussée poursuit l’Eté, le bel été jusqu’au tréfonds de l’arrière saison. Un silence précaire retombe sur la place. L’espresso gelato patiemment se réchauffe et la serveuse d’un ton décidé rappelle à l’ordre le convive endormi : « On ne dort pas ici ! » Une lassitude passagère et les paupières s’étaient fermées sur des rêves à la trame compliquée. Rêves qui se sont évanouis par un réveil brutal. Il faudra ruser pour voler quelques minutes de sommeil sans éveiller l’attention.
Dans l’indifférence, la place disparait bouffée par un trou noir généré par la collision de deux faisceaux fuyant à la vitesse de la lumière. Un sorcier dans un laboratoire improbable expérimente dans un tuyau d’arrosage les effets du vide sur l’antimatière!
Sur la carte au 1:100 000 un rectangle noir grossissant à vue d’œil indique le lieu de la disparition du dormeur.
10.09.2008
"Tibits"
Berne