Les mois d'hiver - Dernière
Les mois d’hiver se terminent abruptement aujourd’hui.
Le printemps météorologique commence demain…
Le petit village dans les montagnes ce matin.
JEAN MARIE VIVIER La Manic.
Les mois d’hiver se terminent abruptement aujourd’hui.
Le printemps météorologique commence demain…
Le petit village dans les montagnes ce matin.
JEAN MARIE VIVIER La Manic.
DIMANCHE 26 FÉVRIER 1933
Repérage entre Shioda et Yokohama. Des hauteurs, on domine toute la ville. Après être passé chez le coiffeur, Tsurumatsu est allé grignoter un toast au « Sun Porch ».
Yasujiro Ozu
Carnets 1933 - 1963
18h00, retour dans le petit village dans les montagnes après une semaine passée dans celui des vacances de mon enfance. La bise a entraîné quelques vagues chutes de neige. Le paysage est blanc, un peu, et le vent s'engouffrant par la fenêtre ouverte en bascule, siffle, hurle...
Je relève le col de mon manteau, je chausse des lunettes de soleil aux verres d’une noirceur extrême, j’ajuste mon chapeau, un chapeau en feutre gris, un gris qui se fond dans la grisaille du jour. Un chapeau sorti de chez un accessoiriste officiant dans les studios de cinéma d’une grande compagnie cinématographique installée à Cineccità, Rome. Un chapeau qui ornait la tête de monstres sacrés du septième art, inspecteurs de police ou espions qui venaient du froid, un chapeau qui indiquait au spectateur l’emplacement, dans la foule de figurants déambulant dans une rue en carton-pâte, de leur artiste préféré. Il ne reste de cet âge d’or du cinématographe que le chapeau que je porte.
J’ai le sentiment que tout le monde scrute cette silhouette étrange, chapeau dissimulant un faux blond à la chaussure noire, lunettes de soleil fumées, manteau à la Clark Gable, qui glisse sans un son, en noir et blanc, dans une rue mal famée, un paquet de livres sous le bras.
J’allonge le pas. Des tueurs de livres sont à mes trousses.
En quittant la librairie, la libraire a chuchoté aux creux de mon oreille sourde aux rumeurs de la ville, qu’elle pouvait m’envoyer les livres que je lui commanderais par téléphone, par messagerie spéciale, procédé discret. Elle a glissé le numéro de son officine, écrit au verseau d’un morceau de papier cadeau, dans la poche de mon smoking. No smoking ai-je hurlé.
Assis dans un wagon de seconde classe, j’attends que le train quitte le décor pour regarder les trésors littéraires achetés en catimini dans la ville de mon enfance/adolescence. Le train siffle trois fois, le chef d’orchestre lance la musique de la séquence finale. La Pacific 231 s’ébranle, derrière elle les wagons d’un orient express de pacotille, dans lequel un crime sera commis, suivent.
Le mot fin écrit en lettres blanches grossi à vue d’œil et achève les chevaux dans la fosse d’orchestre. Pauvre Honegger !
Après les carnets d'Yasujiro Ozu (ICI), l'arrivée des carnets de Bergman dans le petit village dans les montagnes. Les carnet d'Ozu et ceux de Bergman sont édités chez Carlotta, un très beau travail.
Recueil de poémes :
Des essais sur la folie du monde :
Essai sur la littérature des années 1920 et ouvrage de géographie :
DIMANCHE 12 FÉVRIER 1933
Établissements «Shoji» pour un bain «Spécial» avant de passer à la pharmacie «Sankyo». Taxi de Gaien, via Shinbashi, pour Kamata. Taxi encore pour la colline Kyoryûchi de Yokohama. Restaurant «Anraku» dans le quartier chinois. De retour à Ginza, on est passés au café «Colombin», puis au «Mon». On a même joué au mahjong avant qu'Hashimoto ne prenne le train de 11h10 pour Osaka. Vivre à Tôkyô serait franchement éprouvant si je devais vivre tous les jours à ce rythme!
Yasujiro Ozu
Carnets 1933 - 1963
Descente avec le car postal de 15h35 pour aller prendre un café et manger une pâtisserie chez Rieder à Interlaken. Remontée à 17h04
Le train longeait la rive sud du lac de Thoune. De la fenêtre du wagon-restaurant, situé au premier étage, soudain des moutons au-dessus du Niesen…
La belle lumière du soir vue de la fenêtre de la cuisine/salle à manger/salon...
Bientôt l'heure du souper...
Antoine Aspirine
Écrit et composé par Georges Dor, en 1967
Enregistré à Montréal, 2018
Captation vidéo : Sphera Collective
Son : Maxime Philip