Il y a une cinquantaine d'années, l'hiver était encore bien présent à cette époque de l'année.
Ce jeudi de fin mars, il fait beau et les badauds sont en tenues d'été...
C'est ce que je peux observer pendant une courte promenade dans la ville de mon enfance.
Je reconnais sans reconnaître "Ma Ville" qui a subi de nombreux coups de scalpel de chirurgiens esthétiques peu scrupuleux du passé. Une lente nostalgie commence tout de même à poindre.
Affectueuses pensées
Jean-Jacques'60'
NOTES
En passant à La Poste, située Place du marché, pour envoyer la carte à Rose, j'échange quelques souvenirs avec la dame du guichet. Françoise fut une camarade de classe de 1964 à 1968. Nous avons évoqué une rencontre d'anciens élèves faite il y a 10 ans. Quand j'ai quitté le guichet, elle m'a lancé: "A dans 10 ans..!"
Le cinéma Corso est à l'abandon. Quelle tristesse. Je me souviens: "Un château en enfer", "Les guichets du Louvres", "Helzapoppin", "Lacombe Lucien", "Il était une fois dans l'ouest", "Eglantine", "Miracle à Milan", "Le train"...
La ville de Morat est fondée en 1170, à l'emplacement de la cité romaine Moritum, par le duc Berchtold IV de Zähringen. Le 22 juin 1476 eut lieu la bataille de Morat, qui vit la victoire des confédérés suisses, alliés de Louis XI de France, sur Charles le Téméraire. Le blason des Zähringen trône dans la cour de l'hôtel de ville. La vieille ville de Morat est bâtie sur les hauteurs, au pied du lac éponyme. Au loin, on voit le Mont Vully.
Les cerisiers du Japon, offert à la ville de Berne par l'ambassadeur du Japon, il y a une quarantaine d'années, commencent leur floraison avec une quinzaine de jours d'avance sur le calendrier des floraisons. La floraison des hellébores s'achève. Les jonquilles et narcisses flamboient. Le magnolia stelata est magnifique. Des tulipes sont déjà en fleur...
Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com
Les murs de la cuisine avaient été repeint à la va-vite, gris foncé pour le bas et gris clair pour la partie supérieur, blanc pour le plafond. Serge, vêtu d'un jean, d'un t-shirt, d'un pardessus et de chaussures de sport, appuyé contre le mur faisant face à la gazinière, fumait un petit cigare. Il avait les cheveux en bataille et portait une barbe hipster. La braise, quand il tirait une bouffée faisait un halo rouge, comme un phare sur une côte avec une mer en furie à son socle. Immobile, habillé de ton gris, il passait inaperçu, tel un caméléon. Sur la table, une pile de factures impayées, un vieux réveil et un cendrier remplit de cendre et de mégots. Quand le café fut coulé, il se versa une tasse qu'il avala d'une traite. Le petit cigare avait rejoint les mégots. Le display de la gazinière diffusait la symphonie en do dièse mineur d'Ernest Bloch. Un compositeur suisse, naturalisé américain, mort en 1959.Il mit les factures et quelques documents en vrac dans une serviette en cuir qui trainait sur une chaise. Il remplit l'assiette du chat avec les restes d'une boîte ouverte la veille. Il éteignit la lumière et quitta la cuisine.
Une Tesla XL rouge franchit la frontière à Vallorbe et entra en France à 04h30, ce dimanche de fin mars. l''heure d'été n'était pas bien vieille! La puissante voiture électrique circulait à vive allure, dans un silence presque absolu. Le conducteur regarda dans le rétroviseur. Le miroir noir indiquait que la route était déserte. Il quitta la N57 pour la D45, s'engagea sur un petit chemin, roula phares éteints sur une courte distance et gagna la cour d'une ferme abandonnée. Il brancha, à une prise électrique extérieure, le câble pour la recharge de la voiture. En moins de dix minutes, il avait échangé le jeu de plaques du canton de Berne contre une immatriculation française de la Charente-Maritime. Les plaques suisses, enfermées dans un sac de jute lesté de pierres disparut dans le puits à purin. Les papiers de la voiture, les papiers d'identité du conducteur ainsi que quelques documents brûlèrent, sur un grill portatif, qui trainait par là. Il ouvrit une enveloppe, dissimulée dans un établi abandonné dans une resserre, et y trouva sa nouvelle identité, cartes de crédit et papier de la voiture. Il sortit du coffre du véhicule une glacière et une bouteille de Chasse-Spleen. Il but un verre de vin, ouvrit six huîtres puis, appuyé contre le mur du bâtiment principal, un mur peint à la va-vite de gris foncé en bas et gris clair en haut, il fuma un petit cigare. Il était rayonnant. Il se prénommait toujours Serge, mais avait changé de nom et de nationalité. Dans quelques heures, son patron serait alerté que le chauffeur n'était pas au rendez-vous à l'aéroport de Zurich pour prendre en charge un client important. La braise du cigare faisait un halo rouge dans la nuit. Il vérifia que rien ne trainait, et la Tesla disparu, silencieuse, dans le jour naissant. Elle filait vers l'océan...
Ernest Bloch - Symphony en do dièse mineur(1903)
I. Lento - Allegro Agitato Ma Molto Energico - 00:00 II. Andante Molto Moderato - 22:05 III. Vivace - 33:17 IV. Allegro Energico E Molto Marcato - 43:36
Notre prof de français, madame S., avait réunis quelques élèves de plusieurs classes pour monter une soirée de poésie, théâtre et musique. Le récital a eu lieu il y a 46 ans à l'aula du collège des Forges à La Chaux-de-Fonds. C'était un vendredi. J'avais un trac fou. Je passais 2 fois sur scène, en début de spectacle pour dire un poème et vers le milieu pour jouer, avec un camarade, une histoire mimée. J'ai encore en mémoire les indications de mise en scène que m'avait donné la prof pour dire "Anachronique" de Guy Béart. Je connais toujours le texte par coeur. Quelques mois avant notre récital, toutes les classes des écoles secondaires de la ville avaient vu un spectacle des Colombaioni, ce duo de clowns virtuose de la comedia dell'arte. Avec un camarade, nous avions repris un de leur mime. Nous avons joué devant un parterre de parents, frères et soeurs, familles et amis. Il reste de cette soirée quelques souvenirs enfouis dans les strates de ma mémoire et une feuille sur laquelle est imprimé le programme. Imprimé sur un duplicateur à alcool, le texte est encore bien lisible...
Note: J'ai caviardé le nom de famille des participants.
Le chat Charles Baudelaire
Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
Guy, Tirolien, Prière d'un petit enfant nègre
Guy Béart Anachroniques
Anachroniques Les saltimbanques Sont là Salut Salut nomades Voici le monde Qui vient A vous
Ouvrez la tente Qui tenait toute En u- -ne main Écoute écoute Ça ne te coûte Que ça Qu'un sou
Sur son bicycle D'un autre siècle Rivé Rêvant L'homme titube Chavire et tombe On rit Hourra
Un âne maigre Sur scène émigre Clopin Flapi On dit qu'il compte Jusqu'à cinquante C'est beau Sabot
Sur son trapèze Le temps repose Son pas Si peu La corde casse Clouons la caisse L'ami Est mort
Roulez roulotte Ma voix sanglote Pour qui ? Pour quoi ? Poussière ou neige Dans un nuage Tout va Tout vient.
LES CONFITURES
Le jour que nous reçûmes la visite de l'économiste, nous
faisions justement nos confitures de cassis, de groseille et de
framboise.
L'économiste, aussitôt, commença de m'expliquer avec toutes
sortes de mots, de chiffres et de formules, que nous avions le
plus grand tort de faire nos confitures nous-mêmes, que
c'était une coutume du moyen âge, que, vu le prix du sucre,
du feu, des pots et surtout de notre temps, nous avions tout
avantage à manger les bonnes conserves qui nous viennent
des usines, que la question semblait tranchée, que, bientôt,
personne au monde ne commettrait plus jamais pareille faute
économique.
-Attendez, monsieur! m'écriai-je. Le marchand me vendra-t-il ce
que je tiens pour le meilleur et le principal ?
-Quoi donc? Fit l'économiste.
-Mais l'odeur, monsieur, l'odeur! Respirez : la maison toute
entière est embaumée. Comme le monde serait triste sans l'odeur
des confitures!
L'économiste, à ces mots, ouvrit des yeux d'herbivore. Je
commençais de m'enflammer.
- Ici, monsieur, lui dis-je, nous faisons nos confitures uniquement
pour le parfum. Le reste n'a pas d'importance. Quand les
confitures sont faites, eh bien! Monsieur, nous les jetons.
J'ai dit cela dans un grand mouvement lyrique et pour éblouir
le savant. Ce n'est pas tout à fait vrai. Nous mangeons nos
Artie Shaw, de son vrai nom Arthur Jacob Arshawsky, est un clarinettiste et chef d'orchestre de jazz américain, né le 23 mai 1910 à New York et mort le 30 décembre 2004 à Los Angeles.
Christian August Sinding est un compositeur, professeur de musique et violoniste norvégien, né à Kongsberg, le 11 janvier1856, et mort à Oslo, le 3 décembre 1941.
Christian Sinding - Romance pour violon et orchestre, Op. 100
Andrej Bielow, Violon NDR Radiophilharmonie Hannover Frank Beermann, chef d'orchestre
Murmures du printemps, op. 32, no 3:
Josef Lhevinne plays Sinding "The Rustle of Spring"
Josef Lhevinne (russe : Иосиф Аркадьевич Левин, Iossif Arkadevitch Levine) est un pianiste russe, né à Orel (Empire russe) le 13 décembre 1874 et décédé à New York (États-Unis) le 2 décembre 1944.
Cela fait des mois que nous suivons, depuis l'extérieur, sur les chaînes de télévision ou de radiodiffusion françaises ce grand roman-savon intitulé: "Qui, dimanche soir, sera invité à la table de l'Élysée?"
Les scénaristes ont une imagination débordante, un palmipède s'est invité dans le synopsis, et la demi-finale approche.
Les candidats sont nombreux, une partie, triée sur le volet, a pu participer à la "prime time", l'autre jour; une femme dont tout le monde veut barrer la route, un ex-banquier aux airs de dandy, un gars qui pilotera, en cas de victoire, l'Hexagone depuis une cellule V.I.P., installée aux Baumettes à Marseille... Etc.
Dommage que Dany le Rouge ne participe pas à cette téléréalité, viré en 1968 des facs parisiennes, un retour triomphal dans l'Élysée eût été du plus grand des effets.
Dans l’Odyssée, Protée décrit l'Élysée ainsi à Ménélas:
« Les Immortels t'emmèneront chez le blond Rhadamanthe,
Aux champs Élyséens, qui sont tout au bout de la terre.
C'est là que la plus douce vie est offerte aux humains ;
Jamais neige ni grands froids ni averses non plus ;
On ne sent partout que zéphyrs dont les brises sifflantes
Montent de l'Océan pour donner la fraîcheur aux hommes. »
— (Trad. Frédéric Mugler, 1995)
Et quid d'Arlette? Cette année aurait été, à ne pas en douter, l'année de son grand soir...
Pendant que ce petit monde tente de rassembler les brebis égarées, un vieux général, dont tout le monde politique semble issu, se retourne dans sa tombe, on se souvient de ce bal tragique à Colombey...
De l'extérieur, nous avons un avantage, le soir du scrutin, nous aurons les éléments de réponse 30 minutes avant la fille aînée de l'Église!
Connie Francis (12 décembre 1938 à Newark) est une chanteuse italo-américaine, notamment de la fin des années 1950 et du début des années 1960, connue pour ses nombreux disques d'or et classements internationaux.
CONNIE FRANCIS ON TV: LIPSTICK ON YOUR COLLAR (1959)
- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.
Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure