Il automne - Il pleut depuis 24 heure, le Lombach s'est réveillé, on l'entend couler au fond de la vallée.
Aujourd'hui, on ne voit pas l'Augsmatthorn (2136m). Il est enveloppé d'une fine couche de brume. Hier, surprise, des flocons tombés pendant la nuit ont décoré ses flans d’une mince couche de neige qui disparaîtra en fin de journée.
L'unique magasin du petit village dans les montagnes, d'une surface modeste, minuscule au regard des géants plantés à l’orée des villes, fait office de boulangerie, pâtisserie, fromagerie, dépanneur, tea-room et agence postale. La quintessence des centres commerciaux qui pullulent dans les rumeurs de la ville.
Parfois trône, parmi les pâtisseries, la spécialité de ce drugstore « l’Augsmatthorn ».
Je me souviens qu’à Paris, dans un coin des Champs-Élysées, au mitan des années septante, s’était ouvert un des premiers drugstores de France. Il était ouvert toute la nuit ou du moins jusqu’à pas d’heure. J’étais allée tester tard le soir, émerveillé. J’avais envoyé une foule de cartes postales, dans mon pays, pour raconter ce fait incroyable, faire des courses à minuit. Chez nous les magasins avaient portes closes entre 12 et 14 heures, le mercredi après-midi, le samedi à partir de 17 heures et le dimanche toute la journée. Tout a changé depuis !
« l’Augsmatthorn » est une pâtisserie à la gloire du sommet qui veille sur le village. Le visuel, comme disent les cuisiniers auréolés d’étoiles, est sympathique. Je vais délibérément oublier de raconter la dégustation…