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Rêveries
automne
14 novembre 2016

La luna

 Une Buick Riviera, noire, modèle 1971, roulait silencieusement sur l'autoroute des Titans. Le compteur du coupé indiquait  110KM/H, la vitesse maximale autorisée sur ce tronçon de route mythique. Le pilote de la Buick connaissait bien ce tronçon de route rapide. Il était passé à cet endroit magique par temps de pluie, de vent, de neige, de soleil  et, ce lundi soir de mi-novembre, éclairé par la lune. Une lune bien joufflue. Un communiqué, radiodiffusé tout à l'heure, annonçait une nuit de Super Lune. L'astre, conquis par les hommes en été 69, serait si proche ce lundi, qu'avec la main, on pourrait caresser  les chats lunaires.  La Buick dépassa une 2CV.  Le pilote admirait ce paysage baigné d'une lumière douce. La radio de bord laissait entendre  "La Sonate no 14 en do dièse mineur, opus 27 no 2" de Ludwig van Beethoven. La glace avant, côté chauffeur, était baissée, une étole rouge s'en échappait. La vitesse la faisait virevolter. Une chouette l'adopta comme perchoir. Quand le pilote utilisait l'avertisseur, l'oiseau de nuit hululait. Sur le siège du passager avant était posé un roman de la collection 10/18. Un livre qui semblait avoir été lu et relu. C'est une plume chantante, tarie depuis peu de jours, qui avait écrit ce roman au titre et au contenu inspiré par les acides et les poudres blanches au mitant des années 60.  Son titre, "Les perdants magnifiques".
Le pilote, en route pour un rendez-vous galant, avait déposé une grande enveloppe enrubannée sur le siège arrière. Elle contenait la célèbre recette du lapin à la moutarde  de B. A côté, une caisse de vin d'Asti et, dans un sachet doré, quelques madeleines . 
Le pilote se souvenait avec précision de la scène. "la fille", installée dans le petit salon se maquilla puis mis des pendants d'oreilles. Ils étaient bleus et en forme de grappe de raisin. Il observait la fille depuis le vestibule, à la sauvette. Il aimait sa peau blanche.
-Entre, ne fait pas le timide.
Il s'approcha.
-Sur qu'à part ta mère, tu ne vois personne se maquiller. 
Il rougit. Il aurait voulu être ailleurs. Soudain elle se leva, l'enlaça et ses lèvres s'approchèrent des siennes. Il resta pétrifié puis se laissa aller. Puis la fille le repoussa. Elle mit son index sur la bouche du gamin en signe de silence.
-Pas un mot à Paul. Tu sais comme ton frère est jaloux.
Elle pris son sac à main,saisi ses talons aiguilles et décampa sur la pointe des pieds.
Il resta immobile plusieurs minutes puis sorti en courant.
-Christian, j'ai embrassé une fille, Christian...
Il n'avait pas revu la fille. Son frère s'était tué dans un accident stupide quelques semaines plus tard. Une histoire de jeunes.  
Il avait quinze ans, elle en avait vingt.
La toile virtuelle, mystérieuse, pleine de cachettes, permet, parfois, des faire des rencontres insolites. Ce fut le cas pour le pilote.
La Buick amorçait un long virage avant d'emprunter un imposant viaduc qui se terminait par un tunnel.   
-J'avais 15ans, elle en avait 20. J'ai 65 ans, elle en a 70! C'est une vieille et moi un vioque.
Il éclata de rire. Un rire qui secoua la vallée. 
Les dernières notes de la sonate de Beethoven étaient jouées, la chouette s'envola précipitamment de son perchoir de fortune, le pilote fit un signe de la main à la lune, elle lui fit un clin d'oeil. Il appuya sur l'accélérateur, la 2CV le rattrapait. Le coupé sport disparu, happé par le tunnel. 
Un nuage assombrit le décor. Un lièvre courait à perdre haleine. Une tortue se hâtait. Sur sa carapace on pouvait lire, écrit en lettres rouges: A SUIVRE.
Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com
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9 novembre 2016

Du vent...

Ric a posté un gazouilli désenchanté: 
"J'ai beau exécrer le bel canto, il fait bon ce soir se réfugier dans les bras de Lucia sur @mezzo_tv pour oublier les trompes et trompés."
11:56 - 9 nov. 2016
Ici, on a gagné les paradis artificiels, en buvant du vin de Majorque et en dégustant les cuisses d'un lièvre. Dans la vraie vie, ce lièvre prétendait avoir le sobriquet de Donald... Il y a aussi un canard, dessiné par Walt, qui porte ce blaze. Étrange coïncidence...
Tandis que les pantins s'agitent, quelqu'un tire les ficelles en coulisse, la neige tente de s'imposer dans la Ville fédérale.
On entend le vent mugir dans la nuit nuageuse...
7 novembre 2016

Brouillon - à mettre net

Le viel Ueli rentrait de promenade. Il regagnait son coin de rue. Aujourd'hui, il n'avait pas effectué son trajet habituel. Personne ne l'avait vu au Colonial. Sa table, près de la porte d'entrée est restée vide. Il avait marché au hasard en marmonnant sans cesse: "500.000, 500.000, c'est trop"

Le viel Ueli aimait son coin de rue. Il ressemble, disait-il dire à un tableau de Spencer Gore, "Cambrian Street" peint en 1913. Il précisait à ses interlocuteurs: "surtout en automne".
Il avait accroché une copie de ce tableau dans son salon. 
Il ne remarqua pas que son coin de rue était, ce lundi de fin d'après-midi, si proche des couleurs de son oeuvre préférée.
Il grommelait en secouant la tête: 500.000, 500.000...
Le vieil Ueli habitait ce coin de rue depuis qu'il avait pris la retraite.
Le fils de son voisin lui avait appris les ficelles de l'ordinateur. Il avait rapidement assimilé les méandres informatiques. Le soir, il allumait ce qu'il appelait "sa machine à écrire" et racontait sa journée ou des souvenirs. 
Ce matin tout avait basculé. Le fils du voisin avait débarqué chez lui, toit excité. Celui que le vieil Ueli appelait affectueusement "Le Freluquet" lui appris que son blog: Un retraité prend la plume, faisait le buzz sur la toile. 
Tu as 500.000 visiteurs par mois, lui souffla le freluquet.
Cette nouvelle bouleversa le viel Ueli. Il pensa que son coin de rue restait conforme à la peinture de Spencer, rien n'avait changé depuis 1913, ou si peu. En revanche , à l'intérieur, ça bouillonnait. On vivait virtuellement.
Le vieil Ueli se gratta la tête. Sa chronique volait bas. 500.000 visiteurs par mois! Quelle foutaise. Il avait une lectrice fidèle. Elle laissait un commentaire au bas de chacun de ses article en signant de deux lettres HB.
Il hésita une fraction de seconde puis il fit in clic sur OK. Il venait de se servir de la fonction: "Supprimer ce blog". Ce fut rapide et définitif. Il respira et se senti libre et léger... 
Nota Bene: le samedi, Lakevio publie sur son blog la reproduction d'une toile, d'un artiste connu ou moins connu. Cette peinture sert de guide pour une création littéraire. Le lundi, Lakevio donne sa version. Dans les commentaires, ceux qui proposent un texte indiquent l'adresse à laquelle leur prose peut être lue. Il est intéressant de lire ces textes, souvent cousins dans la trame mais tous avec leur caractère et leur style. Lakevio, c'est à cette adresse: www.lakevio.canalblog.com

 

6 novembre 2016

Les Rochers de Tablettes

Balade depuis Le col de La Tourne (1130m) aux Rochers de Tablette (1288m).  Il faut une vingtaine de minutes pour atteindre ce lieu-dit. C'est un point de vue réputé dans les Montagnes neuchâteloises. Le sentier passe dans les pâturages avant de s'enfoncer dans la forêt.   Une forêt composée de hêtres et de sapins.

Aujourd'hui, le décor était grandiose. "Une crachée" de neige, comme on dit par ici, est tombée cette nuit. 
Le panorama, qui sétend du Mont Blanc au Säntis, avec le chapelet des Alpes bernoises était invisible. Un brouillard, assez dense,  jouait à cache-cache avec le paysage.
Encore un beau dimanche.

2 novembre 2016

Soirée de novembre

Coucher de soleil avec croissant de lune...

SOUPER

Salade composée de mâche, concombre, diverses variétés de carottes, radis, avocats, racine de curcuma râpée, piment vert finement coupé

Gnoggi avec une sauce tomate bien relevée

Saucisses grillées

Gratin d'aubergines

Chataîgne grillées

Un castagnaccio maison pour le dessert

Eau de Volvic

Vin aragonais

café

MUSIQUE

Mozart, Mozart, Mozart

Pendant ce temps, les chats du voisinage, avec assurance, partent à la chasse... 

 

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30 octobre 2016

Heure Divers... C'est l'hiver

DIMANCHE

A trois heures, il était deux heures...
Il a fallut retenir la grande aiguille de l'horloge pendant une heure. Un travail assommant...   
Le soleil est venu pour la journée...
Courir dans les feuilles mortes comme des enfants. Cela ne plaisait pas aux adultes de voir un pré-vieux mettre en désordre les tas de feuilles bien rangés le long des murs. Les bernois détestent voir des feuilles mortes qui trainent. Moi, j'adore...   
Faire un égoportrait de veille de la nuit de la grande citrouille... Le soleil qui, par fatigue ou par paresse, zone à basse altitude, transforme nos ombres en géant!
Les avions passent et repassent au-dessus de la Ville fédérale, et le fer à dissout, et le fer à dix sous c'est pas cher..! (Hips) Comprenne qui pourra...
Les Alpes avaient fière allure...
Le Palais fédéral regarde l'Aar couler 
Le soleil se couche tôt quand les montres suisses sont en mode hiver...

29 octobre 2016

Dernier samedi d'octobre

Journée superbe... Le brouilard s'est retiré vers 10H00. La Ville fédérale, débarrassée de cette couverture grise et humide, a pris des allures de fête.

RECETTE POUR "UNE JOURNÉE SOMPTUEUSE D'AUTOMNE"

Faire 5 photos de Köniz, ajouter 4 clichés de Berne, un paysage pris depuis Grosshöschtetten et diluer le tout dans un coucher de soleil croqué à Berne...

 

28 octobre 2016

Elay

L'automne est très beau dans la commune de Elay. C'est une commune germanophone du Jura bernois. Une vallée en cul de sac, accessible par un col, où serpente, entre les fermes, une route improbable. Une septantaine  de personnes habitent dans cet endroit magique...

21 octobre 2016

L'assassin habite-t-il toujours au 21?

LES PETITS MEURTRES (3)
Les caisses automatiques du supermarché "Triple M" étaient à l'abandon, excepté la première, celle placée juste à côté du guichet Informations/Réclamations/Enfants trouvés. L'hôtesse d'accueil, toute de bleue vêtue, chapeautée d'une irrésistible casquette de couleur azur, sourire dentifrice, murmurait dans un micro: "Le petit Léo attend sa maman à l'accueil..." Léo c'est aussi le petit chat de la fillette du Rez-de-chaussée...
Tout en baguenaudant dans le micro, l'hôtesse lorgnait sur le client qui occupait la caisse située près de son comptoirs, un dentiste au regard de braise répertoriait avec application les articles de son panier. La caisse automatique gobait les codes à barre. Non loin de là, une mystérieuse femme, cachée sous une pyramide de salades vertes, le visage dissimulé derrière le magazine "Elle", observait la scène.
Une dame, qui ne maitrisait pas les soubresauts de sa chariote remplie de bananes et de fenouil termina sa trajectoire dans le dentiste.
Profitant du remue-ménage provoqué par cette accident de circulation, l'hôtesse d'accueil sauta par dessus le comptoir et hurla: "Je suis l'étrangleuse" avant d'étrangler un bouquet de roses. Cela créa une confusion. Le dentiste et la femme mystérieuse avaient disparu...
Dehors, l'automne se prélassait. Le soleil allait bientôt se coucher. Les chats du quartier, patients, attendaient que la nuit tombe pour partir en chasse.
Les pendules marquaient quatre-heures. Les Heures-Bleues commençaient...

18 octobre 2016

Spleen

Le brouillard, chassé à coup de griffes par les chats du quartier, a fini par se dissiper..!

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CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

GUERRE

Valéry

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