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Rêveries
18 novembre 2024

Il automne - C'est la fête !


Feuilles d'automne

200ème Devoir de Lakevio du Goût.
Une photographie, un peu jaunie, des participants au devoir du lundi datant de l'été 2016 est accrochée ICI, pour l’éternité…

La consigne :
Il automne - C'est la fête !

Je suis sûr qu’il y a chez chacune et chacun de vous une endroit qui, bien qu’il ait peu changé a subi un changement qui, pour petit qu’il soit, a modifié grandement votre perception de l’endroit où il a eu lieu.
Et je suis tout aussi sûr que vous mourez d’envie de le raconter.
Il en va ainsi chez moi du square Nadar, en haut de la Butte Montmartre, qui a vu arriver un élément de façon étrange depuis que je suis entré en sixième au lycée situé en bas de la Butte.
L’état de quasi ruine du lycée montre qu’on accorde plus d’importance à l’état d’un minuscule recoin d’un square inconnu  que d’un établissement chargé d’amener les jeunes gens aux sommets des savoirs de l’humanité…
Bon, il faut admettre que le haut de la Butte est plus rentable grâce aux touristes que le lycée grâce aux élèves…
J’espère donc lire lundi « l’effet papillon » que de petits changements produisent sur votre vie…

Ma nonante-cinquième participation :

Le brouillard monte de la vallée, envahit les hauteurs du village et d’étranges arabesques dissimulent l’Augstmatthorn. Le petit village dans les montagnes, accroché au flanc des Préalpes, à plus de 1000 mètres, grelotte. Le gardénia est rentré depuis quelques jours, la crudité du brouillard, les chutes de neige précoces, le gel, toutes ces fantaisies hivernales l’importunent.
L’aiguille à la pointe de saphir tombe avec lenteur dans le sillon d’un vinyle qui tourne à 33 tours ½ par minute, l’andante de la Symphonie n° 101 en ré majeur, « L’horloge », de Joseph Haydn résonne dans l’appartement dépouillé des ses gravures et de la quasi-totalité des meubles. Adam Fischer dirige l’orchestre de chambre danois.
L’appartement presque vide ressemble à une installation de Pipilotti Rist. La planche à repasser fait office de table, un fauteuil à oreille sorti d’un roman de Thomas Bernhard, fauteuil douillet d’où l’on scrute le monde en fixant un écran aux pixels délavés, occupe le milieu du salon/salle à manger/cuisine (tout communique). Un déménagement au long cours, un amas de cartons là-bas, une pile de malles ici, nous permet de pratiquer le camping d’appartement. 
Les pianos à queue qui obstruent les salons deviennent des casse-têtes lors d’un déménagement. Ici, c’est le télex qui donne du fil à retordre, il faudra le débrancher à la dernière minute. C’est par télex que la consigne du devoir du lundi à atterrit sur la planche à repasser. 
À la tombée de la nuit, quand le givre s’agrippe sur l’extérieur des vitres et forme d’étranges arabesques hippopotamesques, je songe à préparer une brisolée pour le souper.
La brisolée est une spécialité culinaire du Valais. Les terres acides du Bas-Valais permettent la culture de la châtaigne. En automne les restaurants de Martigny, de Fully et bien au-delà affichent complet. Les convives se pressent pour déguster une brisolée. Les châtaignes grillées sont présentées dans leur bogue. Des charcuteries, du fromage, du raisin, des pommes, du pain de seigle accompagnent ce plat traditionnel. La brisolée vient du mot patois « brejoïeu » signifiant cuit sur la braise.
En entaillant les châtaignes, le souvenir d’un voyage dans une île me revient en mémoire. L’opération entaille demande de la concentration, un oubli et un crépi de châtaigne recouvre les parois du four. La châtaigne est un fruit explosif.
Un bateau des années 1950 relie l’île et le continent au gré des marées. On se déplace à pied, un chemin de randonnée y fait le tour. De rares voitures circulent. Sur la côte sauvage une crique abrite un petit port de pêche. Il est surplombé par un café minuscule, trois tables. A travers les fenêtres on entend le vent, la tempête. Quelques bains de mer sur la côte sous le vent. Et le soir en rentrant à l’hôtel, ces sardines poêlées au beurre servies en entrée, on en parle encore…
C’est tous ces souvenirs que nous allons retrouver septembre 2015.
En arrivant sur le quai la baraque qui sert de salle d’attente et de vente des billets pour la traversée est remplacée par une gigantesque gare maritime. En montant à bord du vieux chalutier des années 50 nous pénétrons dans un ferry à deux ponts. Une file de voitures patientent pour embarquer. En arrivant au port de l’île, à la tombée de la nuit, j’écarquille les yeux. Le restaurant a fait des petits, les terrasses sont bondées, les voitures engorgent la place, le silence a disparu. L’hôtel année 1930, remplacé par une bâtisse morne nous sert des sardines pleines d’amertume. En parcourant l’île nous découvrons des arrêts d’autobus. Deux lignes, pour éviter la fatigue aux touristes, ont été créés. Nous trouvons difficilement des places dans le petit bar surplombant le port de pêche. Reconstruit plus grand, il est plein. Nous nous réfugions dans un coin de l'île peu exploré pour digérer ces chocs. 1992, 2015, il n’y aura pas de 2038 à l’île d’Yeu, c’est décidé !

Adieu Charles !

Commentaires
M
Au détour d'un commentaire sur mon blog, je découvre le tien Jean-Jacques..<br /> L'île d'Yeu je ne connais pas mais je me souviens d'une colo à Brétignolles-sur-mer où, toute jeune animatrice de 20 ans, les jours de repos je partais à bicyclette sur les routes de Vendée et j'avais rêvé sur un port d'où partaient les navettes pour l'île. <br /> Charles Dumont, c'était un des chanteurs préférés de mes parents. J'aime sa voix chaude et ses belles chansons tout comme celles de Jean-Roger Caussimon. (ma préférée de ce dernier : A toi ma fille.)
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J
J'aime aussi beaucoup Jean-Roger Caussimon.
J
Oui, je connais un endroit qui a changé, en beaucoup plus moderne, la maison de mon enfance, rasée et reconstruite, ah, une chanson, nous en avons tous au moins une qui a marqué.... amitiés, JB
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J
J'ai toujours aimé cette chanson qui parle de chanson chantée par Charles Dumont. Il vient de nous quitter...
P
Ah ça y est on peut de nouveau commenter !<br /> Hier, j'ai commenté, sans savoir le décès de Charles Dumont, info que j'ai entendue hier soir aux infos.<br /> Bonne journée à vous.
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J
Charles Dumont était un des dernier lien avec les très proches de Piaf.
J
J'adhère tout à fait à votre façon de nous raconter votre déménagement...pique-niquer, c'est ça, avec les moyens du bord. Vous quittez votre si joli petit village ? ou c'est l'inverse, vous allez y habiter à l'année ? C'est ça un déménagement, on est le U entre deux chaises, pas encore approprié le nouveau logis, et l'ancien, on en a des souvenirs plein la tête.. Bon, tant que ce n'est pas pour aller en maison de retraite, ça peut aller....Moi, j'aimerais bien revoir Chamonix, ça doit faire 30 ans qu'on y est pas allés...J'appréhende de revoir le glacier des Bossons fondu et la mer de glace si loin, si loin pour y accéder. Quand je pense qu'on y entrait les escaliers à peine descendus...D'après les reportages, j'ai l'impression qu'il faut maintenant, marcher, marcher....
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J
Je quitte le petit village dans les montagnes, avec regrets
F
Ah l'île d'Yeu, que de souvenirs !<br /> La première fois, 1971, mon père nous avait donné un demi comprimé à chacun (2 adultes, ma marraine et ma mère, et 5 enfants). Premier effet les deux adultes se sont évanouies sur le pont. Deuxième effet, nous avons tous dormi sur la plage en attendant le bateau du retour ;)<br /> La seconde, 2006, nous avons visité la citadelle, puis pris un bus pour aller de l'autre côté de l'île, puis marché le long de la côte.<br /> Il n'y aura pas non plus de troisième fois.<br /> Le bateau vous l'aviez pris à Saint Gilles Croix de Vie , ou à Fromentine ?<br /> <br /> PS : Impossible de venir commenter durant l'après midi, on me demandait un code
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J
J'avais pris le bateau à Fromentine les deux fois.<br /> <br /> J'espère que le bug qui empêchait les commentaires soit résolu, l'assistance technique de la plateforme n'a rien vu d'anormal. Croisons les doigts.
A
très beau texte, on sent, on voit, on entend...<br /> (il y a de nombreuses années j'ai correspondu - avec une de mes classes - avec un enseignant de Martigny, ses élèves avaient huit ans, si je me souviens bien, les miens étaient en secondaire, mais ils aimaient ces échanges avec des enfants, qui envoyaient des dessins et des choses comme ça, c'était chou :-))
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J
Dans le mythique film documentaire, "Quand nous étions petits enfants" réalisé par Henry Brandt et filmé à La Brévine en 1959-1960, les élèves correspondent avec une classe de Madagascar.<br /> https://www.quandnousetionspetitsenfants.ch/
P
Plaisir de retrouver cette chanson... un peu oubliée j'avoue. Merci ! <br /> Vous êtes en plein déménagement on dirait ! c'est ce qui m'attend un de ces jours... un peu triste non ? <br /> Bonne semaine Jean-Jacques.
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J
Oui, ça déménage et c'est un peu mélancolique !
D
j'aime cette chanson... et Charles, que de souvenirs !
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J
Charles à chanté "Les amants" en duo avec Piaf…
D
Elle doit être bien grande cette ile pour contenir tout ça !
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J
Sa longueur est d'environ 10 km et sa largeur maximum d'un peu plus de 3 kilomètres
R
Merci pour cette chanson <br /> Bonne semaine en devenir <br /> Rose63
Répondre
J
Bonne semaine à vous aussi.
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- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

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