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Rêveries

5 novembre 2024

Il automne - Des vaches, des vaches...


Feuilles d'automne
21 septembre
Retour en arrière
La désalpe de Lignière

Samedi 21 septembre se tenait dans le village des vacances de mon enfance la 47e désalpe. J’ai filmé quelques plans de la première désalpe en super-8 en septembre 1975, le film est dans un carton, où ?
Cette année marque mes 50 ans de filmeur, de monteur, de réalisateur de films, de vidéogrammes.
La désalpe de cette année s’est déroulée par une belle journée automnale.
J’ai réalisé un vidéogramme du cortège.

47e fête de la Désalpe Lignières - Filmé le 21 septembre 2024 à Lignières - Images, montage, réalisation Jeanjacques666

30 octobre 2024

Il automne - Londres


Feuilles d'automne
29 septembre
Retour en arrière
La journée de dimanche en 1 minute et quelques photographies

Un dimanche à LONDRES - 29 septembre 2024 - Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Londres

Emile Verhaeren

Et ce Londres de fonte et de bronze, mon âme,
Où des plaques de fer claquent sous des hangars,
Où des voiles s’en vont, sans Notre-Dame
Pour étoile, s’en vont, là-bas, vers les hasards.

Gares de suie et de fumée, où du gaz pleure
Ses spleens d’argent lointain vers des chemins d’éclair,
Où des bêtes d’ennui bâillent à l’heure
Dolente immensément, qui tinte à Westminster.

Et ces quais infinis de lanternes fatales,
Parques dont les fuseaux plongent aux profondeurs,
Et ces marins noyés, sous des pétales
De fleurs de boue où la flamme met des lueurs.

Et ces châles et ces gestes de femmes soûles,
Et ces alcools en lettres d’or jusques au toit,
Et tout à coup la mort parmi ces foules,
O mon âme du soir, ce Londres noir qui traîne en toi !

Emile Verhaeren, Les soirs

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

Le Victoria and Albert Museum à South Kensington accueille les photographies de la collection de Sir Elton John et David Furnish. Une sélection inégalée des plus grands photographes du monde, racontant l'histoire de la photographie moderne et contemporaine. Une exposition passionnante qui nous entraine aux quatre coins du monde. 
 Plus de 300 oeuvres par 140 artistes reconnus sont présentées avec des clichés de Zanele Muholi, Cindy Sherman, Ai Weiwei ou encore Robert Mapplethorpe. L'exposition est à voir jusqu'au 5 janvier 2025. À ne pas manquer si vous passez à Londres.

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

À Londres au crépuscule

Francis Etienne Sicard

Les rues en diamants et leur soyeux pavage,
Comme des serpentins lâchés des toits obscurs,
Glissent, de pas en pas, le long de mers de murs,
Tapissés du soleil de vitrine en voyage.

Un bus à impériale et son rouge ramage
Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs,
L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs,
L’autre incendiant la nuit d’une ivresse volage.

La Tamise soudain se pare de colliers,
Et Big Ben se maquille à l’or de ses aiguilles,
Chuchotant des dîners, fards des joailliers.

La magicienne alors entre de scène en scène
Soulevant les rideaux dont les tons de charmilles
Font frissonner la ville aux plaisirs des mécènes.

Francis Etienne Sicard, Lettres de soie rouge, 2011

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

Londres

    … un grave Anglais correct, bien mis, beau linge.


Un dimanche d’été, quand le soleil s’en mêle,
Londres forme un régal offert aux délicats :
Les arbres forts et ronds sur la verdure frêle,
Vert tendre, ont l’air bien loin des brumes et des gaz,
 
Tant ils semblent plantés en terre paysanne.
Un soleil clair, léger dans le ciel fin, bleuté
À peine. On est comme en un bain où se pavane
Le parfum d’une lente infusion de thé.
 
Dix heures et demie, heure des longs services
Divins. Les cloches par milliers chantent dans l’air
Sonore et volatil sur d’étranges caprices,
Les psaumes de David s’ébrouent en brouillard clair.
 
Argentines comme on n’en entend pas en France,
Pays de sonnerie intense, bronze amer,
Font un concert très doux de joie et d’espérance,
Trop doux peut-être, il faut la crainte de l’Enfer.
 
L’après-midi, cloches encor. Des files d’hommes,
De femmes et d’enfants bien mis glissent plutôt
Qu’ils ne marchent, muets, on dirait économes
De leur voix réservée aux amen de tantôt.
 
Tout ce monde est plaisant dans sa raide attitude
Gardant, bien qu’erroné, le geste de la foi
Et son protestantisme à la fois veule et rude
Met quelqu’un tout de même au-dessus de la loi.
 
Espoir du vrai chrétien, riche vivier de Pierre,
Poisson prêt au pêcheur qui peut compter dessus,
Saint-Esprit, Dieu puissant, versez-leur la lumière
Pour qu’ils apprennent à comprendre enfin Jésus.
 
Six heures. Les buveurs regagnent leur buvette,
La famille son home et la rue est à Dieu :
Et dans le ciel sali quelque étoile seulette
Pronostique la pluie aux gueux sans feu ni lieu.

    Paul Verlaine

14 octobre 2024

Il automne - ça déménage


Feuilles d'automne
14 octobre
Perdu dans les cartons, on emballe, on emballe…

195e devoir de Lakevio du Goût
Une photographie, un peu jaunie, des participants au devoir du lundi datant de l'été 2016 est accrochée ICI, pour l’éternité…

LA CONSIGNE

Cette toile de Mark Keller me rappelle quelque chose et m’inspire un conte.
Mais à vous ?
Qu’inspire-t-elle ?
On le saura peut-être lundi…

Il automne - ça déménage

Diariste depuis 56 ans !!!

Le temps presse, j’emballe, j’emballe. Bientôt une déménageuse à l’horizon. Pas le temps pour une danse avec un canard ni celui de composer un conte.
Aujourd’hui, c’est libre service, le lecteur ou la lectrice qui passe ici piochera dans un des innombrables carnets, feuilles volantes ou agendas qui constituent mon journal pour fabriquer une histoire.

Il automne - ça déménage
Il automne - ça déménage
Il automne - ça déménage
Il automne - ça déménage
5 octobre 2024

Il automne - Londres


Feuilles d'automne
28 septembre
La journée de samedi en 1 minute et quelques photographies

To be, or not to be - Londres - 28 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Clapham Junction
Les bords de la rivière

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

Un géant, une légende, Sir Laurence Olivier jouant Hamlet devant son théâtre, Le National Theatre
« To be or not to be »

 

Il automne - Londres

Les bords de la rivière

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

Entre les bords de la rivière, le ciel gratté par de hauts bâtiments et le ballet incessant des avions, un bibassier se déploie… 

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres

Le Tower Bridge ouvre et ferme ses ailes pour laisser passer un voilier…
Ambiance dans le Tube

Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
Il automne - Londres
My name is Cake

My name is Cake

et cetera desunt

2 octobre 2024

Il automne - Choses vues à Londres


Feuilles d'automne
27 septembre
La journée de vendredi en 4 X 1 min et quelques photographies

Jour de pluie - Londres - 27 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Londres jour de pluie, un après-midi au British museum / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Un coup de TRAFALGAR Square - 27 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Choses vues à LONDRES - le 27 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Clapham Common

Des châtaigniers
Des châtaigniers

Des châtaigniers

Entre Camden et Soho

Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres

The British Museum 

Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres

Theatre District

Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres

Clapham Junction

Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres
Il automne - Choses vues à Londres

et cetera desunt

30 septembre 2024

Il automne - Gouttes de pluie sur les carreaux


Feuilles d'automne

26 septembre

La journée de jeudi en 5 X 1 min

Jour de pluie - 26 septembre 2024 - Berne / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Airport 24 - Zurich - 26 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Jour de pluie - Trafic dense - Zurich 26 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Après la pluie le beau temps, La comtesse de Ségur née Sophie Rostopchine - 26 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

Ici radio LONDRES - 26 septembre 2024 / Images, montage, réalisation Jeanjacques666

et cetera desunt

24 septembre 2024

Il automne - Équinoxe d'automne


Feuilles d'automne

21 septembre
Le jardin de Lignières

Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne

22 septembre
dimanche

Courte randonnée de Lignières au Landeron
à travers la forêt puis en côtoyant les vignes
Les vendanges approchent
Beau panorama sur le lac de Bienne et l’île Saint-Pierre
Atmosphère automnale

Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne

Croisière sur le lac de Thoune ce premier dimanche de vacances pour les écoliers germanophones du canton de Berne.
Si le temps le permet et les autorités l’autorisent il y aura peut-être une dernière croisière avant que les bateaux n’aillent en cale sèche pour y passer l’hiver.
Le Niesen, en forme de pyramide, phare géant, à l’œil sur tout le trajet de la croisière.

Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Il automne - Équinoxe d'automne
Lac de Thoune

Lac de Thoune

24 septembre

Petite virée dans la Ville fédérale pour boire un doppio…

Versa bar - Berne
Versa bar - Berne

Versa bar - Berne

L'Augstmatthorn à 19h08

L'Augstmatthorn

L'Augstmatthorn

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16 septembre 2024

Il automne - Inoxtag !


Feuilles d'automne

191e devoir de Lakevio du Goût
Une photographie, un peu jaunie, des participants au devoir du lundi datant de l'été 2016 est accrochée ICI, pour l’éternité…

La consigne :

Il automne - Inoxtag !

Cette toile d’Anne-Françoise Coloumy, à défaut d’être nette, me renseigne.
Ce n’est pas la première fois que je vous propose de raconter une histoire sur une toile de cette dame.
Cette fois, je vous en demande une autre à propos de la toile qu’elle a peinte et que je soumets à votre imagination.
Comme vous, j’espère en savoir plus lundi…


Consigne proposée par Le Goût ICI

             ***************

Danser sur le toit du monde

Vendredi 13, nous avons dévalisé notre compte en banque et écumé les points de vente proposant des billets à gratter ou à tirage au sort. Le mauvais sort jeté sur nous par quelques voisins envieux a fortement gangrené nos chances de gains. Nous avons promptement annulé les agapes prévues « Chez Chose », restaurant couvert de constellations, gastronomie fine, un plat signature souvent imité jamais égalé, la fricassée de hérisson au jus de crocodile sauce gribiche. Ce désistement d’ultime minute est facturé au prix d’une bouteille de Romanée Conti. Nous avons recentré nos appétits sur un restaurant proposant de la nourriture à emporter ou, moyennant un généreux pourboire, à consommer sur place. « Chez Truc », qui imite les recettes de chez « MD », la carte décline le pain farci d’un steak haché couvert de légumes pour le prix d’un Pétrus d’une année gâchée par le gel et la grêle.

Un vendredi 13 qui confirmerait que le 13 ne porte pas chance et, qu’au lieu d’hypothéquer sa fortune dans des placements à haut risque dans des jeux de hasard, faire la sieste en compagnie du chat apportera un gros capital sur le plan de la santé mentale.

Nous avons terminé cette journée désastreuse en nous précipitant dans le premier cinéma venu. La salle obscure affichait complet, moyennant quelques dessous de table, nous avons rejoint une cohorte de spectateurs, des gamins surchauffés, pour voir, en séance unique, un documentaire qui fera demain le buzz sur une plateforme de mise en ligne de vidéogrammes. « Kaisen - un an pour gravir l’Everest » est un documentaire qui raconte la préparation physique et psychologique à une aventure risquée, l’ascension de l’Everest, d’un jeune gars de 21 ans. Le documentaire dévoilera si l’expédition parviendra à toucher le ciel depuis le toit du monde. Ce jeune qui bouscule les codes de l’alpinisme, les codes tout court, ce jeune qui dérange, on aurait préféré le voir passer ses journées devant sa console de jeux ou traîner dans les rues plutôt que de réaliser son rêve, ce jeune avait pris soin de fermer ses réseaux sociaux dès son arrivée dans l’Himalaya. Ce soir sur les toiles de cinéma et demain sur la toile virtuelle seront projetées les images de cette folle aventure. Absent pendant plusieurs mois du monde numérique le jeune intrépide a laissé courir les nouvelles les plus farfelues ou les annonces les plus invraisemblables qui affolaient les réseaux à son sujet. Ce gars aux 10 millions de suiveurs est un génie de la communication, son nom inonde depuis des semaines les écrans.

Nous regagnons nos pénates peu après minuit dans une banlieue au décor et à l’atmosphère d’un Vendredi 13 énième mouture. Une pile de cartons, cartons soigneusement pliés et attachés par paquet de quinze, nous attendent devant l’entrée de la maison. Dans la nuit ces amas cartonnés ressemblent à des zombies, ces morts vivants avides de vivants.

En ouvrant la porte du salon l’épouvante nous saisit. Au-dessus de la cheminée, le grand miroir au cadre doré reflète un désordre indescriptible. La bibliothèque semble dévastée, des livres par dizaine trainent sur le sol, les portrait de famille sont décrochés. Un négligé de soie est accroché à un escabeau de quatre marches, escabeau qui encombre la pièce. Nous soupirons. Dès potron-minet nous nous y mettrons, remplir les cartons empilés devant la porte.
Ce soir, on déménage !


            ***************

15 septembre
dimanche

Avant de remplir les cartons, croisière sur le lac de Thoune à bord du MS Berner Oberland, la plus grosse unité de la BLS. Ce géant des lacs peut accueillir 1000 passagers. Nous croisons le mythique bateau à vapeur Blümlisalp.

Lac de Thoune
Lac de Thoune
Lac de Thoune
Lac de Thoune
Lac de Thoune
Lac de Thoune

Lac de Thoune

et cetera desunt

9 septembre 2024

Il automne - La rentrée


Feuilles d'automne

[…] le jardinier donc avait fièrement apporté un seringa pour le planter à la place du rosier de roses blanches anciennes qui n'avait pas supporté le fameux gel de février et s'il se reproduisait chaque année la végétation changerait, il n'y aurait plus de coings que dans les musées […].
Catherine Colomb
Le Temps des anges

190e devoir de Lakevio du Goût
Une photographie, un peu jaunie, des participants au devoir du lundi datant de l'été 2016 est accrochée ICI, pour l’éternité…

La consigne :

toile de Gustave Caillebotte

toile de Gustave Caillebotte

À la demande générale d’au moins deux amateurs, voici de retour des « devoirs de Lakevio du Goût »
J’ai obtempéré aussitôt car habituellement, personne n’a besoin de moi alors imaginez un peu mon amour-propre d’un coup caressé dans le sens du poil.
Bref, « je biche »…
Ainsi, je propose à votre imagination de raconter une histoire qui vous serait inspirée par cette toile de Gustave Caillebotte.
J’espère que nous découvrirons ensemble vos histoires dès lundi matin.
Je suis sûr qu’elles seront savoureuses et sans aucun doute charmantes
C’est la rentrée, lectrices et lecteurs chéris !

Consigne proposée par Le Goût 
ICI

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-Alors, que décides-tu, Grand-pa ?
- Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas, bougonna-t-il.
Comme chaque année, l’Été, le bel été, s’était esquivé face à l’automne ce dernier jour du mois d’août, peu avant minuit, pour se réfugier dans l’hémisphère voisin.
- Alors, Grand-pa ?
Il se contenta de grogner des réponses inaudibles.
L’Été, le bel été, fut partial dans sa répartition de chaleur et de pluie, pingre certains jours dans la densité de ses rayons, laissant les brumes vaquer à leur occupation favorite, monter de la vallée le matin, obstruer le village d’un voile épais la journée et redescendre le soir, une descente lente, vaporeuse, au plus près de la paroi rocheuse, une interminable caresse, quelques soubresauts et une évaporation dans un ciel devenu limpide et bleu. Parfois une pluie, invitée surprise, arrivant trop tard ou trop tôt, percutant les rayons d’un soleil couchant devenait miroir et l’on pouvait applaudir un arc-en-ciel, un pont coloré qui relie les deux côtés de la vallée. Aristote distinguait trois couleurs à cet arc devenu voie carrossable éphémère empruntée par les gens de l’ubac pour rendre visite à ceux de l’adret, nous, nous en voyons six.
- Grand-pa, tu décides quoi ? La question devenait impatiente.
Mutisme obstiné du grand-père.
Cet Été, ce bel été, promptement disparu, avait été riche en découvertes, en trouvailles de toutes sortes, de livres lus, Knock ou le triomphe de la médecine de Jules Romains, l’été de Camus, Des arbres à abattre de Thomas Bernhard, Vue de la lune / Réflexions sur les vols spatiaux de Günter Anders, Hymne à la nuit de Novalis ou relus, Là-bas, août est un mois d’automne de Bruno Pellegrino, Paroles de Jacques Prévert, de films en profusion, des courts-métrages, La pince à ongle (1969) de Jean-Pierre Carrière, Une histoire d’eau (1958) de Godart, Rupture (1961) de Pierre Étaix, La chambre (1972) de Chantal Ackerman, À Valparaiso (1965) de Joris Ivens, des longs métrages, Intervista (1987) de Fellini, Mon crime (2023) de François Ozon, La marginale (2023) de Frank Cimière sans oublier la quintessence du cinéma, le somptueux La femme de nulle part (1922) de Louis Delluc.
- Grand-pa…
Le silence régnait, une pause plutôt qu’une demi-pause ou un soupir sur le plan musical, juste l’écoute en boucle du concerto pour violon et orchestre de Philip Glass. Cette musique répétitive, entêtante, évoque les bateaux de ligne qui filent sur les eaux cristallines du lac de Thoune, des bateaux débordant de touristes chinois, indiens ou coréens. Philip Glass est joué tous les étés sur un petit violon, une note retrouvée l’atteste :
« 10 août 2018
Le concerto pour violon de Philip Glass illustre bien cette journée d'été en demi-teinte. Le ciel est parsemé de nuages qui semblent sortir d'une toile de René Magritte. La Ville fédérale est en ébullition. Lundi, c'est la reprise de l'école pour les enfants. L'été s'effiloche. Les chats du quartier ne vont jamais à l'école. Ils sont illettrés, incapables de lire le moindre roman de Marguerite Duras !
Un été sans fin… » 
(la note originale ICI)
Cette année, la canopée empêche le ciel de se refléter dans l’étang, seuls quelques rayons de lumière percutent l’eau saumâtre, habitat de carpes paressant dans la vase, lumière, scintillement, pas l’ombre de surréalisme belge dans cette scène peinte toute en nuance par Gustave Caillebotte.
- Grand-pa, Grand-pa, tu décides, tu décides, Grand-pa, que décides-tu ? Cette question lancinante se muait en rap improvisé.
L’Été, le bel été, dans sa caféïnographie évoque des doppi coulés sur de la glace les jours de grande chaleur ou des doppi chauds les jours de cafard. Une vie oisive passée au Versa bar à regarder une guêpe écrasée sur la vitre avec la coque d’un téléphone par un client furieux d’avoir été piqué par l’insecte, une guêpe qui glisse sur la paroi verticale de verre, une descente vers l’automne. Une mouche se chargera de faire disparaitre ce cadavre, témoin des fastes du bel été.
Grand-pa, tu décides quoi, lassitude dans la voix. L’âge n’était plus à hurler, à trépigner et à se rouler par terre pour obtenir un bonbon ou un sucre d’orge.
Le grand-pa, têtu, tenait bon à jouer avec la patience de la questionneuse.
L’Été, le bel été, parcourait à grandes enjambées son domaine, les foins rentrés, les blés coupés, des orages dévastateurs, des prairies maigres, des abeilles folâtrant dans des fleurs de bourrache, ces fleurs comestibles à la subtile saveur d’huître, ce travail accompli on pouvait croquer une pomme des moissons, ces pommes aigrelettes qui ne se conservent pas au-delà du bel été.
Grand-pa, le ton sévère annonçait le dénouement. La forêt retint son souffle.
- C’est d’accord !
Elle exulta, lâcha sa canne à pêche qui troubla la surface de l’étang. Une carpe prête à mordre à l’hameçon s’enfonça dans la vase brouillant les pistes. Grand-pa, chapeau de paille vissé sur le crâne, assis sur une chaise au placet en osier, tenant fermement sa vieille canne à pêche, immobile, attentif à la vie subaquatique, ajouta pince-sans-rire,
- Tu peux poster sur X que je participerai au cent nonantième devoir de Lakevio du Goût.

Le petit village dans les montagne, juillet 2024

Le petit village dans les montagne, juillet 2024

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5 septembre 2024

Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter

Et, si on prolongeait l'été...

Cet été, j'ai visité Bad Ragaz à deux reprises et Vaduz une fois pour avoir un regard le plus complet possible sur la 9e triennale de la sculpture. Je prévois de retourner une dernière fois avant la fermeture de l’exposition pour voir les œuvres manquantes à ma rétine. Il y a une telle profusion de sculptures qu’un troisième voyage à Ragaz-les-Bains s’impose.
J’ai filmé ! Je prépare trois ou quatre vidéogrammes qui couvriront  cet événement.  Mon premier vidéogramme « L’Été, le bel été à Ragaz-les-Bains » est une tentative de mise en scène de la scénographie de l'exposition.

Bad RagARTz
9e triennale de la sculpture, placée sous la devise "Présence"
Filmé le 19 juillet 2024
Chapitre 1 L'Été, le bel été à Ragaz-les-Bains
Catalogue non exhaustif de l'exposition
Choix subjectif des œuvres présentées
Déambulons de la gare au golf en frôlant le centre du village
Images, montage, réalisation Jeanjacques666


1er jour de l'automne météorologique

Feuilles d'automne
1er septembre

Le premier doppio de l’automne, la température clémente encourage le café coulé sur de la glace. La presse dominicale alémanique évoque la radicalisation politique qui se tisse sur le réseau social Tik Tok ou le rôle joué par le conseiller fédéral Ueli Maurer dans la débâcle du Crédit Suise.

Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter

Collection les affiches
Les affiches ont toujours attiré mon regard. J’ai commencé de les photographier à l’époque de l’argentique. Je continue cette documentation en format numérique. Voici un échantillon capté ce 1er septembre ; un échantillon musical.

Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter

Zweisimmen

Escapade à Zweisimmen, on peut nager dans la piscine la plus ancienne de l’Oberland bernois. Elle a ouvert ses portes en 1928 !

Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter
Il automne - « -C’est l’automne, dommage » réplique culte du film Les arpenteurs de Michel Soutter

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Rêveries
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CINÉMA

- Mais... c'est l'intervention de cette grosse femme... C'est un ptit peu... enfin... ça va très loin.
- C'est là que je me rends compte que malheureusement, je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc.

Pierre et Thérèse.
Le père Noël est une ordure 

 

Lecture
GUERRE

Valéry

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